faire

FAIRE

conjugaison verbe transitif, intransitif, impersonnel et pronominal Conjugaison : (je fais, tu fais, il fait, nous faisons, vous faites, ils font ; je faisais ; je fis ; je ferai ; je ferais ; fais, faisons, faites ; que je fasse ; que je fisse ; faisant ; fait – Prononciation : dans faisons, faisais, faisait, faisions, faisiez, faisaient, faisant, fai se prononce fe).
Étymologie : ixe siècle. Du latin facere, « faire ».
Remarque
Faire est employé avec excès à propos de toute activité. Il convient, chaque fois qu’on le peut, de préférer au verbe faire le verbe approprié à l’action. Ainsi, on préfèrera Construire une maison à Faire une maison, Peindre un portrait à Faire un portrait, On s’habitue à tout à On se fait à tout, etc.

I.

I. Verbe transitif.
A.  Créer, produire, fabriquer.
1.  Tirer du néant, donner l’être, l’existence à. Dieu fit le ciel et la terre. Dieu fit l’homme à son image. Par extension. Expr. Tous les jours que Dieu fait, chaque jour.
2.  Fam. Mettre au monde, donner naissance à. La chatte vient de faire ses petits.
3.  Produire, élaborer par un processus naturel ou en mettant à profit un processus naturel.
a.  En parlant d’une plante. Cet arbre a fait des racines, des bourgeons. Ces pommiers font des fleurs. Faire des fruits. En parlant d’un animal. L’abeille fait du miel. L’araignée fait sa toile.
▪ Par analogie. Fam. En parlant d’une personne ou d’un animal. Faire ses dents, se dit d’un jeune enfant dont les dents sont en train de pousser. Faire un abcès. Faire de la fièvre. Faire une dépression nerveuse. Elle vient de faire une angine, une mauvaise bronchite. ◉ Remarque : Ces emplois sont d’un style très négligé.
▪ Par extension. Fam. Évacuer de l’organisme certaines matières. Faire ses besoins.
b. Faire croître, cultiver. C’est une région où l’on ne fait que de la vigne. Cet agriculteur fait surtout du blé. (On dit mieux : Produire ou Cultiver.) Par extension. Récolter. Nous avons fait beaucoup de maïs cette année.
c. Provoquer l’apparition d’un phénomène naturel ou en reproduire les effets. Faire du feu pour se chauffer. Faire un courant d’air (on dira mieux : Créer, établir un courant d’air). Expr. fig. et fam. Faire la pluie et le beau temps, pouvoir décider de tout à sa guise. Pop. Faire du vent, s’agiter pour se donner de l’importance.
4.  Réaliser, fabriquer, élaborer en mettant en œuvre les recettes, les préceptes, les règles d’un savoir-faire, d’une technique, d’un art ou d’un métier.
a. Façonner, modeler. Faire une statuette d’argile. Faire le plâtre d’un buste.
▪ Expr. fig. C’est un homme comme on n’en fait plus, d’une nature exceptionnelle, comme on n’en rencontre plus guère.
b. Obtenir à partir d’un produit naturel ou d’une matière première transformée par l’art ou l’industrie, confectionner. Faire du pain avec de la farine de froment. Il fait lui-même son vin, son huile. Nous ferons de l’eau-de-vie avec les fruits du jardin. Faire une robe. Faire un bouquet, un collier. Cet ébéniste fait de fort beaux meubles. Spécialement. Apprêter à l’aide de divers ingrédients. Faire une omelette. Faire des confitures.
▪ Expr. fig. et pop. Faire son beurre, tirer d’importants profits d’une activité, d’une situation.
c. Construire, édifier, bâtir. Faire une maquette. Faire un radeau. Faire un mur en briques. En parlant de certains animaux. Les castors font des digues de bois et de terre. Des hirondelles ont fait leur nid sous le toit.
d. Concevoir, composer, rédiger. Faire des vers, de la prose. Faire un poème, un roman, une pièce de théâtre (on dira mieux : Composer, écrire un poème, un roman, une pièce de théâtre). Faire un discours (on dira mieux : Rédiger un discours). Faire une dissertation. Faire une esquisse, un dessin à la plume. Faire le portrait d’un personnage officiel. Faire une loi.
B.  Constituer, former par soi-même ou à l’aide de divers éléments.
1.  Amasser, assembler, rassembler. Faire des provisions pour la semaine. Faire du fourrage, du bois pour l’hiver. Faire des économies. Faire du butin. Expr. Faire l’appoint, payer exactement la somme due de manière qu’on n’ait pas à rendre la monnaie. Fig. et fam. Faire de l’argent, s’enrichir rapidement.
▪ Marque de domaine : marine. Se ravitailler en. Faire des vivres. Faire de l’eau.
▪ Par métonymie. Faire le plein d’essence ou, elliptiquement et fam., faire le plein, remplir le réservoir d’un véhicule.
▪ Par extension. Assurer, procurer, fournir. Sa famille lui fait une rente mensuelle (lui sert une rente mensuelle est mieux).
2.  Former ou concourir à former. Les deux villes n’en font plus qu’une. À cet endroit, la route fait un coude. L’ensemble des vertus qui font un caractère. Les ailes du bâtiment et sa partie centrale font un ensemble harmonieux. Les feuilles mortes faisaient un épais tapis. Expr. fig. Faire tapisserie, assister à une réunion, à une discussion sans y prendre part ; se dit spécialement, au cours d’un bal, des femmes ou des jeunes filles que personne n’invite à danser.
▪ Spécialement. Deux et deux font quatre. Marque de domaine : grammaire. Prendre telle ou telle forme, telle ou telle marque. « Cheval » fait « chevaux » au pluriel. « Aimer » fait, au futur, « j’aimerai », « tu aimeras », etc.
▪ Loc. verb. Faire nombre, constituer un groupe nombreux, former un ensemble important. Faire cercle, s’assembler en formant un cercle. Faire chorus, répéter en chœur et à l’unisson le chant d’un soliste et, fig. et fam., joindre sa voix à d’autres, manifester son ralliement à l’opinion d’une personne ou d’un groupe (souvent en mauvaise part). Fig. Faire bloc, s’unir pour affronter un danger, un ennemi commun. Faire corps, être étroitement uni, se montrer solidaire.
▪ Expr. Faire cause commune avec quelqu’un, unir ses intérêts à ceux de cette personne, se liguer avec elle. Faire équipe avec quelqu’un, travailler avec quelqu’un et, par extension, œuvrer avec lui à un projet commun. Faire bande à part, se détacher d’un groupe pour former un groupe distinct et, fig., se tenir à l’écart. Faire bon ménage avec quelqu’un, bien s’entendre avec lui. Les deux font la paire, se dit, le plus souvent en mauvaise part, de deux personnes qui se ressemblent et entretiennent une connivence particulière. Ces deux êtres ne font qu’un, ils sont étroitement unis.
3.  Constituer l’essence ou l’élément essentiel d’une chose, ce qui la définit en dernière analyse. La clarté fait le principal mérite de son style. C’est ce qui fait la qualité de ce vin.
C.  Déterminer les conditions d’existence, les qualités d’un être, l’état d’une chose ; être l’origine ou la cause de.
1.  Occasionner, susciter, faire naître.
a. En parlant d’une personne. Être l’auteur, l’instigateur, le responsable de. Faire un scandale, un esclandre. Faites-moi ce plaisir. Faire du tort à quelqu’un. Faire un affront, une avanie. Faire du bien à quelqu’un, lui procurer un avantage, lui rendre service, lui accorder une faveur (vieilli). Faire du mal à quelqu’un, lui nuire. Faire le bonheur, le malheur de quelqu’un. Ce garçon fait la joie de sa mère.
▪ Expr. fam. Faire la partie belle à quelqu’un, lui faciliter les choses. Faire des phrases, s’exprimer de manière emphatique et prolixe. Faire des histoires, compliquer inutilement les choses, créer des incidents. Faire un drame, des drames, faire tout un drame, voir Drame. Faire un malheur, se laisser aller à la violence. Retenez-moi ou je fais un malheur ! Dans l’argot du spectacle, par antiphrase, connaître un succès retentissant. Ce chanteur et, par extension, ce film fait un malheur.
▪ Loc. verb. Faire tort, nuire, porter tort. Faire échec à, empêcher de réussir une action, de mener à bien une entreprise en suscitant des obstacles. Faire échec à l’ennemi, à la sédition. Faire sécession. Faire offense, faire injure. Faire violence. Faire honte à quelqu’un, lui adresser des reproches pour lui inspirer des remords, le mettre dans son tort. Faire droit à, voir Droit III. Faire grâce, épargner et, spécialement, pour un souverain ou un chef d’État, user du droit de grâce.
b. En parlant d’un phénomène, d’un évènement, etc. Entraîner, provoquer, avoir pour effet, pour résultat, pour conséquence. La tempête a fait de gros dégâts. L’artillerie fit une brèche dans les remparts. L’accident a fait plusieurs morts et de nombreux blessés. Une bonne pluie ferait grand bien aux cultures. Ce traitement m’a fait beaucoup de bien, m’a procuré un grand soulagement. Ce remède ne m’a rien fait, il n’est d’aucun effet. Son intransigeance lui fait du tort. La nouvelle fit grand bruit. Cela fit sa gloire, son renom, sa fortune. Que peut me faire l’opinion de ces gens-là ? Cela ne fait aucune difficulté, c’est facile, cela ne pose aucun problème. Cela ne fait rien. Le temps ne fait rien à l’affaire.
▪ Expr. Faire de l’effet, faire bel effet, avoir belle apparence, causer une heureuse impression. Grand bien lui fasse ! se dit par antiphrase pour signifier son indifférence à l’égard de quelqu’un. Fam. Cela ne me fait ni chaud ni froid, cela m’est indifférent. Qu’est-ce que cela peut bien vous faire ? cela ne vous concerne, ne vous lèse en rien. Faire des ravages, entraîner des dégâts ou des dommages importants, avoir un effet désastreux et, fig. et iron., en parlant d’une personne, exercer un grand pouvoir de séduction.
▪ Par métonymie. Faire des heureux. Leur décision fit quelques mécontents. L’injustice fait les révoltés. Votre maladresse vous fera des ennemis. Ses succès vont faire des envieux.
▪ Expr. proverbiales. L’argent ne fait pas le bonheur. L’union fait la force. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Les bons comptes font les bons amis. L’occasion fait le larron, certaines circonstances peuvent pousser un honnête homme à la faute. Une hirondelle ne fait pas le printemps, d’un fait isolé on ne saurait tirer une conclusion générale et définitive.
▪ Loc. verb. Faire rage, se déchaîner avec la dernière violence. L’incendie, la tempête faisait rage. Faire fureur, susciter un vif engouement. Une mode qui fait fureur. Faire date, marquer un moment important, une étape décisive. Faire foi, établir d’une façon indubitable, servir de preuve, de témoignage. Faire jurisprudence, en matière de procédure, servir de référence pour des cas semblables. Faire défaut, manquer.
c. Loc. verb. En parlant d’une personne ou d’une chose. Faire plaisir. Faire mal, occasionner une douleur. Faire peur. Faire impression, faire sensation, frapper les esprits, susciter un vif intérêt. Faire envie, faire pitié. Faire florès, obtenir un succès éclatant, réussir brillamment. Faire merveille, avoir un résultat remarquable. Faire illusion, être l’objet d’une appréciation erronée, superficielle. Faire école, susciter des disciples, des imitateurs, créer un mouvement, une vogue. Faire honneur. En parlant d’une personne. Faire honneur à quelqu’un, lui prodiguer des marques de considération, de respect. Faire honneur à quelque chose, s’en montrer digne. Ce savant fait honneur à sa discipline. Cet élève fait honneur à l’enseignement de ses maîtres. Fam. Faire honneur à un plat, à un repas, montrer un bel appétit. En parlant d’une chose. Cet acte lui fait honneur, l’honore.
2.  Établir, souscrire une convention ayant pour effet de créer des obligations réciproques. Faire une trêve. Faire un pacte. Faire un marché (on dira mieux : Conclure un marché). Faire un emprunt (on dira mieux : Contracter un emprunt). Expr. Faire la paix, signer un traité de paix (vieilli) et, fig. et fam., se réconcilier.
▪ Loc. verb. Faire alliance avec quelqu’un. Il sut faire alliance avec ses rivaux. Faire affaire avec quelqu’un, conclure un marché, une transaction commerciale.
3.  Faire, suivi d’un infinitif ou d’une proposition complétive introduite par que. Être la cause prochaine ou éloignée de l’action exprimée.
a. Suivi d’un infinitif. Faire tomber un verre. Faire entrer, faire sortir un visiteur. Faire attendre, faire patienter. Faire jouer un enfant. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, ne m’attribuez pas de tels propos. Je ne vous le fais pas dire ! s’emploie pour souligner la spontanéité d’un accord, d’un aveu. Faire régner l’ordre. Faire porter à quelqu’un la responsabilité d’un échec. Cela fait augurer un heureux dénouement. Vous me faites perdre patience. Faire languir quelqu’un. Cela nous fera gagner du temps. C’est le dépit qui le fait parler. Cela fait frémir. Il a réussi à faire prévaloir ses droits. On ne peut lui faire entendre raison. Ce spectacle fait courir tout Paris. Il nous a fait admirer sa collection de tableaux. Litt. On les a fait mourir, on les a mis à mort, ils ont été exécutés.
▪ Loc. verb. Faire naître, engendrer, susciter. Une telle découverte fait naître de grands espoirs. Faire valoir, mettre en valeur. Faire valoir un domaine. Faire valoir une objection, l’avancer. Elle ne cessait de faire valoir son fils, de vanter ses mérites.
▪ Spécialement. Charger de ; donner des instructions en vue de. Faire prévenir un ami. Ils ont fait dire qu’ils ne viendraient pas. Faire demander quelqu’un, réclamer sa présence, dire d’aller le chercher. Faire construire une maison. Faire établir un devis par un artisan. Le candidat a fait apposer des affiches par toute la ville. Faire dresser un acte notarié. Faire faire, donner à exécuter, charger de réaliser, d’effectuer. Faire faire une réparation.
▪ Dans ces emplois, le participe passé, fait, reste invariable. Je les ai fait chercher partout. La maison qu’il a fait construire.
b. Suivi d’une proposition complétive introduite par que, veiller à, s’efforcer de. C’est à vous à faire que rien ne manque (class.). Faites que tout rentre dans l’ordre. Pouvais-je faire que ce malheur n’arrivât pas ? Expr. Fasse le ciel qu’il parvienne à bon port.
4.  Constituer en une certaine dignité ou conférer un certain titre à ; désigner pour une charge, une fonction, une distinction ; élever à un certain rang. On l’a fait de l’Académie (class.), il a été élu à l’Académie française. Il vient d’être fait cardinal. Le roi l’avait fait marquis. Nous vous faisons chevalier de la Légion d’honneur, formule solennelle qui accompagne la remise des insignes de cette décoration. Il vous a fait son héritier, son exécuteur testamentaire, il vous a constitué son héritier, son exécuteur testamentaire. Marque de domaine : histoire. « Qui t’a fait comte ? – Qui t’a fait roi ? », échange de propos entre Robert le Pieux, fils d’Hugues Capet, et le comte Adalbert de Périgord. A pris une valeur proverbiale pour exprimer, dans un désaccord entre deux personnes, leur situation et leurs obligations réciproques.
▪ Expr. Faire quelqu’un juge dans une affaire, solliciter son avis ou son conseil. Je vous fais juge, je vous prends à témoin de la justesse de mon propos, de ma cause.
▪  Prov. L’habit ne fait pas le moine, il ne faut pas juger les gens sur la seule apparence ; par extension, se dit d’une personne dont la conduite n’est pas conforme à son état.
▪ Par analogie. Attribuer telle ou telle qualité à, donner pour, considérer comme. On le fait plus riche qu’il n’est. Suivi d’un infinitif. On le fait à tort descendre des Bourbons.
5.  Faire à, accoutumer, habituer à. Les voyages l’ont faite à la fatigue. Les épreuves qu’il a subies l’ont fait à toutes les privations.
6.  Faire de, transformer dans sa nature une personne ou une chose, la rendre différente de ce qu’elle était, lui conférer un caractère qu’elle ne possédait pas. Sa réussite a fait de lui un autre homme. Le malheur a fait de lui l’ombre de ce qu’il était. Celui dont il avait fait son ami, son confident. La marquise de Rambouillet fit de son salon un cénacle littéraire. Spécialement. Développer les aptitudes naturelles d’une personne, la former par un exercice convenable ou approprié. Son professeur de piano a fait d’elle une excellente interprète. On fera de lui un bon latiniste, un bon soldat. Affecter une chose à un nouvel usage, lui assigner une nouvelle fonction. On a fait du palais du Louvre un musée. Faire d’une grotte un abri. Expr. fig. Faire à quelqu’un un rempart de son corps, se placer devant lui pour le protéger d’une attaque, d’un danger.
▪ Par extension. Employer quelque chose ou quelqu’un, en disposer ou en tirer parti de façon ou d’autre. Que voulez-vous que je fasse de cet homme-là ? en quoi peut-il m’être utile, servir mes desseins ? Qu’allons-nous faire de lui ? quel sort lui réserver ? Faites-en ce que vous voulez. C’est un homme dont on fait ce qu’on veut, qu’on mène aisément. Il ne sait que faire de son temps, de son argent. Loc. N’avoir que faire de, ne pas se soucier de, ne faire aucun cas de, n’avoir nul besoin de. Ce sont des bibelots dont nous n’avons que faire. Je n’ai que faire de vos conseils. Vieilli. Il n’a plus que faire d’étudier, il en sait assez. Fam. Ne pas savoir quoi faire d’une chose, en être embarrassé, ne savoir quel usage lui destiner.
▪ Expr. Faire argent de tout, employer tous les moyens, honnêtes ou non, pour gagner de l’argent et, par extension, être âpre au gain. Faire flèche de tout bois, avoir recours à tous les moyens possibles pour parvenir à ses fins. Faire de nécessité vertu, accueillir avec une apparente bonne grâce ce qu’on ne peut éviter. Ne me faites pas un mérite d’une action si naturelle. Faire ses délices d’une chose, y prendre un vif plaisir, s’en régaler, lui trouver beaucoup d’agrément. Fam. Faire de tout un drame, dramatiser sans motif. J’en fais mon affaire, je me charge de mener à bien cette entreprise, je prends sur moi de régler cette question. Faire ses choux gras de quelque chose, en faire son profit. Ne faire qu’une bouchée d’un mets, le manger goulûment et, fig., ne faire qu’une bouchée d’un adversaire, en venir à bout aisément.
D.  Employer ses forces, son talent, son esprit, consacrer son temps à une activité quelconque ; s’occuper à ou de quelque chose.
1.  Entreprendre et accomplir une action ; effectuer, commettre, perpétrer un acte. Faire une bonne, une mauvaise action. Faire la conquête d’une province. Faire une révolution, un coup d’État. Faire le siège d’une ville et, fig., d’une personne, afin d’obtenir d’elle ce que l’on désire. J’ai fait ce que j’ai cru devoir faire, j’ai agi selon ma conscience. Que n’ai-je fait pour le contenter ? Qu’auriez-vous fait à ma place ? Que ferez-vous tantôt ? Nous n’aurons bientôt plus rien à faire. Nous n’avons rien fait pour mériter une telle faveur. Il ne fait rien pour se rendre utile. Elle ne veut rien faire sans vous consulter. C’est ce que vous avez de mieux à faire. C’est la dernière chose à faire. En dépit de tout ce qu’il m’a fait, je lui conserve mon amitié. Quoi qu’on fasse, l’entreprise est vouée à l’échec. Faire quelque chose par devoir, par intérêt. Faites-le par amitié pour lui. Faire un envoi. Faire une démarche. Faire un effort, tous ses efforts. Faire un choix. Faire une faute, une sottise. Faire des bassesses. Faire une colère, en parlant d’un enfant, manifester son mécontentement par des hurlements, des trépignements. Faire un caprice, manifester des exigences soudaines et sans motif. Faire une farce, jouer un tour pour faire rire aux dépens d’autrui. Faire des progrès. Elliptiquement et fam. C’est plus facile à dire qu’à faire.
▪ Spécialement. À propos d’une activité mentale, d’un état psychique. Faire un rêve, un mauvais rêve, un cauchemar.
▪ Loc. Ce faisant, en agissant ainsi. Pour ce faire, pour parvenir à un tel résultat.
▪ Loc. verb. Faire halte, faire escale.
▪ Expr. Faire bon accueil à quelqu’un. Faire l’aumône, la charité à quelqu’un. Il m’a fait l’amitié de me dédier son livre. Faire l’amour. Faire appel à quelqu’un. Faire l’apprentissage de la vie. Il n’en fera jamais d’autres (fam.), il ne commet que des bévues. En faire de belles (fam.), se signaler par ses incartades. Faire des bêtises, en parlant d’un enfant, être désobéissant, turbulent, et, par euphémisme, en parlant d’un adulte, commettre des imprudences, des malhonnêtetés. Bien faire les choses, agir avec libéralité. Faire quelque chose pour quelqu’un, lui accorder ou lui obtenir un avantage, exaucer son souhait. Avoir quelque chose à faire avec (fig.), n’être pas sans rapport avec. Faire les quatre cents coups (fam.), avoir un comportement agité ou mener une existence dissipée. Faire la cour à une femme, la courtiser. Faire un exemple, punir sévèrement quelqu’un pour dissuader les autres. Faire la fête (fam.). Faire une fin (fam.), se résoudre à s’établir, notamment par le mariage. Faire la foire (vulgaire), se livrer à des excès tapageurs. Faire des folies, se livrer à des extravagances, à des écarts de conduite ou des dépenses excessives. Il a fait l’impossible pour parvenir à vous joindre. Faire la leçon, la morale à quelqu’un, le tancer, le morigéner. Faites le nécessaire. Faire la noce (pop.), se livrer à toutes sortes de désordres. Faire la vie (fam.), mener une vie dissolue, dispendieuse. Faire la preuve de quelque chose. Il a fait la preuve de son innocence. Faire un procès à quelqu’un, intenter contre lui une action judiciaire. Il a encore fait des siennes (fam.), une fois de plus, il a agi de façon fâcheuse. Spécialement. Faire la guerre à une nation, entrer en conflit avec elle, mener une guerre contre elle. Ce prince aimait à faire la guerre, à guerroyer. Fig. et fam. Faire la guerre à quelqu’un, l’attaquer, le réprimander dans l’espoir de corriger certains de ses travers. Par extension. Faire la guerre aux abus, à l’injustice.
▪  Que vous ai-je donc fait ? en quoi vous ai-je nui ? Il ne sait plus ce qu’il fait, il perd la tête, il déraisonne. Nous ne pouvons rien y faire, nous ne pouvons y porter remède. Que voulez-vous que j’y fasse ? Rien n’est encore fait, la chose n’est pas certaine et, par extension, aucune décision n’a encore été prise. Il n’y a rien à faire, il n’y a plus rien à faire, la situation est sans remède, tout est perdu. Rien à faire ! pour exprimer un refus ou une impossibilité. Je n’ai rien à faire avec cette personne, je me refuse à tout commerce avec elle. Ne savoir que faire, être dans l’embarras. N’avoir que faire en un lieu, ne pas être à sa place, être inutile ou importun. N’en rien faire, se garder de faire ce dont il est question. Tout faire pour, faire tout pour, déployer tous ses efforts en vue de.
▪  Ne faire que, suivi d’un infinitif. Ne cesser de. Il ne faisait que dormir. Ne faire que croître et embellir. Elle ne fait que se lamenter. Impers. Il ne fit que pleuvoir. Se borner à, se contenter de. Je ne fais que passer. Il n’a fait qu’exécuter les ordres. Venir seulement, venir à peine de. Nous ne faisions que nous mettre à table lorsqu’il arriva. Cela ne fait que commencer. N’avoir d’autre résultat que. Sa démarche n’a fait que précipiter sa chute.
 Titres célèbres : Que faire ? essai de Lénine (1902) ; Faisons un rêve, comédie de Sacha Guitry (1916).
2.  Exprimer pour soi-même ou à l’adresse d’autrui, formuler, prononcer. Faire ses adieux à quelqu’un. Faire un calembour, un trait d’esprit. Faire des compliments, des observations, des remontrances. Faire une confidence. Faire une promesse. Faire un discours. Faire le récit d’une aventure, la description d’un monument. Loc. verb. Faire serment de.
3.  Exécuter une tâche déterminée ; s’acquitter de ce dont on a été chargé, de ce qui relève d’une fonction, d’un état, etc.
a. Effectuer une opération plus ou moins complexe ; exécuter ce qui est prescrit par les circonstances, le moment, le but à atteindre, etc. Faire la moisson, les vendanges. Faire les foins. Faire sa toilette. Faire des courses ou, fam., faire ses courses, faire les commissions. Faire le déjeuner. Faire le ménage, la vaisselle. Faire le guet, faire une ronde. Faire des recherches approfondies. Faire le point, déterminer la position exacte d’un bâtiment en mer et, fig., déterminer le degré d’avancement d’une question, examiner la situation dans laquelle on se trouve. Faire le compte de ses dépenses, faire ses comptes. Faire un calcul, une estimation. Faire un devis. Faire un contrôle, une enquête, un rapport. Faire une expérience. Faire ses devoirs, en parlant d’un écolier, travailler à la maison. Faire la lecture à quelqu’un. Faire son travail, son ouvrage, sa besogne. Faire son rapport. Il n’a pas fait grand-chose de la journée. Excusez-moi, j’ai à faire (ou, vieilli, affaire). Expr. fam. Ne pas savoir quoi faire, n’avoir aucun projet, aucune occupation. Il ne sait rien faire de ses dix doigts, il est inapte à toute besogne. Loc. Bonne à tout faire, servante employée à tous les travaux domestiques.
▪ Loc. verb. Avoir à faire de (ou, vieilli, affaire de), être concerné par. Qu’avons-nous à faire de ces querelles ?
▪ Spécialement. Disposer convenablement, mettre ou remettre en ordre, en état, en apportant les soins appropriés. Faire sa chambre, son lit. Faire la couverture, voir Couverture. Faire ses chaussures, les nettoyer, les cirer. Faire sa valise, ses malles, les préparer.
▪ Expr. Faire place nette, débarrasser un lieu de ce qui l’encombre et, par extension, se séparer de mauvais éléments, de semeurs de troubles, éliminer une tendance adverse. Faire table rase, rejeter, détruire irrémédiablement.
▪  Prov. Comme on fait son lit, on se couche, voir Coucher I.
b. Accomplir dans le respect de la loi morale, de certains préceptes religieux ; observer et mettre en pratique. Faire la volonté de Dieu. « Que Ta volonté soit faite » (paroles du Notre Père), qu’elle s’accomplisse. Faire son devoir. Expr. Faire maigre. Faire pénitence. Faire ses Pâques.
c. Se conformer aux devoirs de sa charge, aux obligations, aux usages de sa condition ; posséder les qualités de son état. Ce jeune homme fera un excellent mari. Il fait un piètre éducateur.
4.  Se livrer à une occupation, employer son temps à. Faire une partie de cartes, un bridge. Faire de la tapisserie. Faire du tourisme. Aimer faire la cuisine. Faire la sieste. Faire de l’exercice, se dépenser physiquement. Faire un bon repas. Fam. Faire bombance, faire ripaille, festoyer.
5.  Exercer une activité de façon régulière ou durable, s’adonner à une pratique déterminée. Faire du sport. Faire de la natation, du cheval, du tennis, de l’escrime. Faire du camping. Faire du théâtre, de la musique, de la danse. Faire du commerce, du journalisme. Faire de la politique. Quel métier fait-il ? ou, fam., Que fait-il dans la vie ? Il vit sans rien faire, sans travailler, dans l’oisiveté.
▪ Loc. verb. Faire métier de, faire commerce, profession de, exercer telle activité. Il fait métier de courtier. Elle faisait commerce de ses charmes, elle se prostituait. Fig. Faire profession de, manifester publiquement une croyance, une opinion. Il faisait profession de scepticisme, d’athéisme.
6.  Dans le domaine intellectuel, artistique et, d’une manière générale, dans tout domaine impliquant l’acquisition d’un savoir, d’une compétence.
a. Apprendre, étudier. Faire du latin, du grec. Faire du droit, de la biologie, des mathématiques.
b. Entreprendre et poursuivre des études théoriques ou pratiques dans un certain domaine et durant une certaine période ; s’engager dans un cursus. Faire des études de droit, de médecine. Faire dix années d’études médicales. Il a fait toutes ses études dans le même lycée. Faire ses humanités, voir Humanité. Faire son apprentissage. Dans le langage des étudiants. Faire son droit. Faire l’École des beaux-arts ou, elliptiquement, les Beaux-Arts. Faire hypokhâgne.
▪ Spécialement. Faire un stage dans une entreprise. Faire un stage d’initiation à l’informatique.
▪ Expr. Faire l’école buissonnière, manquer la classe pour aller se promener et, par extension, en parlant d’un adulte, abandonner sa tâche pour musarder.
7.  Dans le domaine militaire. Accomplir les obligations prévues par la loi, le règlement, etc. Faire son service militaire. Faire un an de service militaire. Faire ses classes, acquérir, durant la période qui suit l’incorporation, les rudiments de la formation militaire et, par extension (fam.), d’un métier, d’une profession. Ce soldat a fait son temps, a accompli ses obligations militaires. Fig. C’est un homme qui a fait son temps, dont les compétences ne sont plus reconnues dans l’activité qu’il exerce. Ces idées ont fait leur temps, de telles notions n’ont plus cours.
8.  Se soumettre à ce qui a été prescrit ou à quoi on a été condamné. Faire une cure de désintoxication. Faire de la prison, purger une peine de prison. Faire deux ans de prison.
9.  Effectuer un geste, un mouvement ; se placer dans telle ou telle position. Faire un signe de tête, un salut de la main. Faire un signal. Faire un faux mouvement. Faire un saut. Faire la planche, se maintenir sur le dos, à la surface de l’eau. Faire la révérence. Faire des courbettes. Faire le grand écart. Faire ses premiers pas, se dit d’un enfant qui commence à marcher et, fig., d’une personne qui entreprend une activité, débute dans une carrière. Faire un pas en avant, avancer d’un pas et, fig., progresser. Faire un pas vers, dans la direction de, avancer d’un pas dans la direction de et, fig., se rapprocher de. Faire un faux pas, trébucher et, fig., commettre une faute, une erreur. Faire un bond. Expr. fig. Faire un pas en avant, deux pas en arrière, ne pas se résoudre à prendre une décision ou prendre une décision pour se raviser aussitôt après. Faire un pas de clerc, voir Clerc. Faire faux bond, manquer à un engagement, à un rendez-vous.
▪ Loc. verb. Faire signe, attirer l’attention, inviter par un signe et, fig., se signaler à quelqu’un. Il leur fit signe d’approcher. Si vous passez par Paris, faites-moi signe. Faire face à, se placer ou être placé en face de et, fig., résister, s’opposer avec courage à. À table, il vous faisait face. Il a toujours su faire face à l’adversité ou, elliptiquement, faire face. Fig. Faire front, affronter hardiment.
▪ Spécialement. En parlant d’un animal. Le cheval fit un écart. Faire la roue, en parlant d’un volatile, déployer en éventail les plumes de sa queue et, fig., se pavaner. Le paon fait la roue. Le chat fait le gros dos, arque le dos en raidissant les pattes. Expr. fig. Faire le gros dos, en parlant d’une personne, laisser passer le danger.
▪ Par analogie. En parlant d’un véhicule. Faire un écart, une embardée. Fam. La voiture a fait un tonneau, s’est renversée en effectuant un tour complet sur elle-même.
10.  Accomplir en se déplaçant. Faire des allées et venues. Faire le tour de la ville, le tour du monde et, fig., faire le tour d’une question, d’un problème, l’envisager sous tous ses aspects. Faire un détour. Faire un petit tour (fam.). Faire une course en montagne. Faire une promenade, une excursion. Faire une croisière, un long voyage.
▪ Expr. Faire les cent pas, aller et venir en attendant. Faire fausse route, s’engager, au sens propre et au figuré, dans une mauvaise direction.
▪ Loc. verb. Marque de domaine : militaire. Faire mouvement vers, en parlant d’une troupe, se déplacer vers. La division fit mouvement vers la frontière. – Marque de domaine : marine. Faire route, faire voile vers, se diriger vers. Le navire faisait voile vers Brest. Faire surface, émerger après une plongée. Le sous-marin fit surface au large.
▪ Se dit également pour Parcourir. Faire un long trajet. Faire beaucoup de chemin. Faire dix kilomètres à pied. Fam. Nous avons fait la route en cinq heures. Faire un bout de chemin, un petit bout de chemin avec une personne, l’accompagner sur une certaine distance et, fig., lier provisoirement son sort au sien.
▪ Loc. Chemin faisant, pendant le trajet, en cours de route. Chemin faisant, nous devisâmes gaiement.
▪ Spécialement. Faire les marchés, les foires, aller vendre des marchandises sur les marchés et les foires. Fam. Faire les magasins, à la recherche d’un article ou pour réaliser les achats les plus avantageux. Faire les Boulevards, à Paris, flâner, déambuler sur les Grands Boulevards. Pop. Faire le trottoir, se dit de personnes qui se livrent à la prostitution sur la voie publique.
▪ Expr. fig. et pop. Faire les poches de quelqu’un, les fouiller pour en faire l’inventaire ou prendre ce qui s’y trouve.
E.  Représenter un personnage ; s’attribuer telle ou telle qualité ; feindre ou exagérer certains sentiments, adopter certaines attitudes en vue de produire un effet.
1.  Chercher à paraître ou feindre d’être ce qu’on n’est pas. Faire le philosophe, l’esprit fort. Faire le bel esprit, s’efforcer de se montrer spirituel. Faire le malin. Faire l’entendu, jouer au connaisseur. Faire l’intéressant, tenter d’attirer l’attention sur soi. Faire l’homme d’importance (vieilli), faire l’important. Faire le grand seigneur, agir avec libéralité, dépenser sans compter et de manière ostentatoire. Faire le bon apôtre, contrefaire l’homme de bien. Faire le brave. Faire le sourd, feindre la surdité et, fig., refuser de prêter attention, rester insensible à une prière. Faire le mort, retenir ses mouvements et sa respiration de manière à faire croire qu’on est privé de vie et, fig. et fam., ne pas se manifester. Faire celui, celle qui…, se donner l’apparence de. Faire celui qui ne sait rien. Expr. fig. Faire l’âne pour avoir du son, feindre la naïveté, l’ignorance, pour parvenir à ses fins. Faire la sourde oreille, faire semblant de ne pas entendre ; refuser d’accéder à une demande.
▪ Expr. proverbiale. Qui veut faire l’ange fait la bête, voir Bête.
▪ Spécialement. Tenir le rôle de. Il a fait dans « L’Avare » un excellent Harpagon. Tu feras le gendarme et moi le voleur. Class. Faire un sot, un plat personnage, se conduire de manière stupide ; manquer de caractère. Par extension. Se donner pour avoir telle ou telle qualité, emprunter l’identité ou les attributs d’autrui. L’un devait faire le maître et l’autre le valet. Il fit si bien son personnage qu’il abusa les plus méfiants.
▪ Loc. verb. Faire figure de, tenir le rôle de, être regardé comme. Après un tel exploit, il faisait figure de héros.
2.  Mettre de l’affectation à se montrer avec telle ou telle qualité. Faire le généreux, le magnanime. Faire le passionné. Faire le galant auprès des dames. Faire le joli cœur (fam.), se montrer sous le jour le plus favorable, chercher à séduire. Faire le beau, voir Beau. Faire l’aimable, manifester un empressement exagéré. Faire l’empressé, montrer une attention exagérément prévenante et, parfois, obséquieuse.
3.  Se comporter comme, à la manière de ; en user d’une certaine façon. Faire l’idiot, l’imbécile. Faire l’andouille (pop.), agir sottement ou feindre la sottise, la naïveté. Faire le fou, s’amuser bruyamment, se dissiper. Faire le clown, faire le pitre, attirer l’attention par de grosses plaisanteries ou des mimiques grotesques. Faire le jacques (fam.), jouer le sot, le pitre. Faire le zouave (fam.), se montrer arrogant, se donner un air martial et conquérant (vieilli) ; chercher à se signaler par ses facéties. Faire le fanfaron. Faire l’enfant, avoir un comportement puéril ou affecter la candeur, l’ingénuité d’un enfant. Expr. fig. Faire cavalier seul, agir isolément ou se tenir à l’écart. Faire contre mauvaise fortune bon cœur, manifester de la sérénité dans l’épreuve.
4.  Exprimer, rendre manifestes certains sentiments, feints ou sincères, par une attitude, une mimique. Faire le difficile, le délicat, le dégoûté. Faire la fine bouche, affecter une grande délicatesse de bouche et, par extension, se plaire à dédaigner ce qui est ordinairement apprécié. Faire des manières, des façons, se comporter avec affectation, manquer de simplicité. Faire des cérémonies. Faire des civilités. Faire de l’embarras, des embarras, compliquer une situation pour se donner de grands airs ou par manque de naturel. Faire bonne contenance, ne pas se laisser déconcerter par un évènement imprévu et fâcheux. Faire bonne figure, dominer une émotion, un chagrin, une déception, dissimuler une aversion et, fig., se montrer à son avantage, se comporter honorablement. Faire grise mine. Faire patte de velours, en parlant d’un chat, rentrer ses griffes et, fig., en parlant d’une personne, chercher à amadouer. Fam. Faire la grimace, faire la moue, laisser paraître son dégoût, sa désapprobation ou sa déconvenue. Faire des mines, prendre des poses, adopter des manières affectées pour plaire, pour séduire. Faire la tête ou vulg., faire la gueule, bouder, montrer sa mauvaise humeur. Faire la mauvaise tête ou, pop., sa mauvaise tête, se montrer grognon, entêté ou indocile. Faire un nez, un long nez, un drôle de nez, laisser paraître sa déconvenue. Faire les gros yeux, regarder avec sévérité. Faire les yeux doux à une personne, la regarder amoureusement, chercher à lui plaire. Pop. Faire de l’œil, cligner de l’œil pour aguicher ou pour marquer une connivence. Faire de l’esbroufe, chercher à en imposer par de grands airs, des manières hardies et tapageuses.
▪ Loc. verb. Faire mine de, faire semblant de, affecter, feindre de. Elle a fait mine de vouloir s’en aller. Elliptiquement. Il ne travaille pas vraiment, il fait semblant. Fam. Ne faire semblant de rien, simuler l’indifférence ou l’ignorance, feindre l’inattention.
F.  Faire sert à former certaines locutions et expressions, dans lesquelles il est question d’un dommage, d’un préjudice subi. Faire une mauvaise chute. Faire faillite, faire banqueroute. Faire naufrage, faire côte. Faire eau (en parlant d’un navire). Faire fiasco, faire chou blanc, faire long feu, voir ces mots. Ne pas faire de vieux os, mourir jeune ou ne pas tarder à mourir.
G.  Faire, dans diverses constructions, se substitue à un verbe dont on veut éviter la répétition ; il est quelquefois suivi des prépositions de ou pour. Il voudrait partir, mais il ne le fera pas. Il se conduisait comme avait fait son père, comme son père s’était conduit. Il me regarde comme il aurait fait d’un inconnu. Ils l’ont accueilli comme ils auraient fait pour leur fils.
▪ S’emploie familièrement à la place de dire ou répondre pour rapporter des propos généralement brefs et expressifs, parfois accompagnés d’un geste ou d’une mimique. « Je ne partage pas votre point de vue », fit-elle sèchement. « Non, fit-il, je ne m’y résoudrai jamais. »
H.  Dans diverses expressions familières ou populaires, faire est substitué à tort au verbe approprié, qui doit toujours lui être préféré. Faire un numéro de téléphone, le composer. Cette voiture peut faire deux cents kilomètres à l’heure, peut atteindre la vitesse de deux cents kilomètres à l’heure et, par extension, peut faire de la vitesse. Le navire faisait dix nœuds, il filait dix nœuds. La rente faisait du trois pour cent, elle rapportait un intérêt annuel de trois pour cent. Faire les châteaux de la Loire, les visiter en un parcours systématique. Il avait fait Verdun, il avait combattu à Verdun. Vous lui ferez mes amitiés, vous lui transmettrez mes amitiés. Je vous fais toutes mes excuses (il convient de dire : Je vous présente toutes mes excuses).
I.  Faire entre encore en composition avec divers substantifs, précédés ou non de l’article, pour former de nombreuses locutions auxquelles ces termes donnent leur sens. Faire don, faire abandon de. Faire provision de. Faire collection de. Faire l’économie de. Faire usage de. Faire fonction, faire office de. Faire choix de. Faire part de. Faire mention, faire état de. Faire acte de. Faire montre, faire étalage de. Faire abstraction de. Faire fi de. Faire mystère de. Faire mérite de. Faire grief de. Faire défense de. Faire litière de. Faire preuve de. Faire l’objet de, etc. (Voir ces mots.)

II.

II. Verbe intransitif.
1.  Agir, déployer une activité, avoir une occupation ; adopter une certaine attitude, tenir une certaine conduite. Il les regardait faire sans rien dire. Il a fait en cela comme vous auriez fait. Faites comme bon vous semble. Il ne veut jamais faire comme tout le monde. Comment ferons-nous pour achever ce travail à temps ? Comment faire ? comment procéder ? quel parti prendre ? Rien ne justifie une telle conduite, il y a d’autres façons de faire. Faites vite ! dépêchez-vous ! Il a déjà beaucoup fait pour vous venir en aide. Peu d’hommes publics auront tant fait pour leur pays.
▪ Expr. Si faire se peut, nous lui donnerons satisfaction. Bien faire, faire bien, agir à propos, correctement. J’ai cru bien faire en lui rendant service. Il a enfin renoncé à son projet et il fait bien. Pour bien faire, pour obtenir le résultat escompté, pour parvenir à ses fins, pour agir de la manière la plus judicieuse. Vous n’auriez pas mieux fait. Cet élève peut mieux faire, il est capable de progresser. Éteignez ce téléviseur, vous avez mieux à faire ! Il a fait de son mieux. Faites pour le mieux ou, fam., au mieux. Avoir à faire, être occupé, avoir du travail. Avoir de quoi faire, ne pas manquer d’ouvrage. Pour parvenir à vous convaincre, il aura fort à faire. Faites, faites donc, formules de politesse ou d’acquiescement dont on use pour céder le pas à une personne, pour l’inviter à prendre place.
▪  Laisser faire une personne, la laisser agir à sa guise et, par extension, ne pas contrarier son action ou ses desseins. Laissez-le donc faire, il saura bien se tirer d’embarras. Si on le laisse faire, il va bientôt nous supplanter. Se laisser faire, ne pas opposer de résistance, se laisser manœuvrer ou circonvenir. Il n’est pas homme à se laisser faire.
▪  Faire comme si, feindre. Elle a fait comme si elle ne nous avait pas vus.
▪  Avoir beau faire, ou avoir beau dire et beau faire, s’évertuer en vain. Vous aurez beau dire et beau faire, en dépit de vos objections, de vos protestations.
▪  En faire autant, agir de la même façon ; parvenir au même résultat. Elle sortit, j’en fis autant. Faites-en autant !
▪ Fam. N’en faire qu’à sa tête, agir à sa guise, en négligeant les conseils ou les avertissements d’autrui. Faire comme chez soi, agir sans contrainte, en toute simplicité et, péj., se conduire avec désinvolture, prendre trop de liberté. Ne vous gênez pas, faites comme chez vous ! Ce n’est ni fait ni à faire, se dit d’un ouvrage manqué, qu’on a eu tort d’entreprendre. Cela commence à bien faire, en voilà assez.
▪ Loc. verb. Faire bien de, bien faire de, avoir raison de. Vous faites bien de me prévenir. Il ferait bien de se tenir sur ses gardes. Nous avons bien fait de le consulter. Faire mieux de, ne pas mal faire de, avoir avantage à. Il ferait mieux de se taire. Il ne ferait pas mal d’accepter une telle offre.
▪  Faire en sorte que, agir de manière que, mettre tout en œuvre pour obtenir que. Nous ferons en sorte qu’ils n’aient pas lieu de se plaindre. Faites en sorte que cette erreur ne se renouvelle pas.
▪  Faire tant et si bien que, parvenir, à force d’insistance, à obtenir que. Il a fait tant et si bien ou, elliptiquement, Il a tant fait qu’on lui a donné satisfaction. Par antiphrase. Il a fait tant et si bien qu’il s’est aliéné ses plus fidèles soutiens.
▪  Prov. Faire et défaire, c’est toujours travailler. Bien faire vaut mieux que bien dire. Bien faire et laisser dire.
2.  Suivi d’un adverbe. Avoir un certain effet, produire une certaine impression. Le mérite fait plus auprès de lui qu’aucune recommandation. Ce tableau ferait mieux dans le salon. Par extension. Fam. Avoir telle apparence, telle allure. Dans cet emploi, lorsque faire est suivi d’un adjectif qualificatif, celui-ci reste invariable. Elle ne fait pas vieux pour son âge. Cela fait chic, cela fait vulgaire. Cela fait province. On rencontre dans certains cas, et même chez de bons auteurs, l’accord de l’adjectif, mais il est toujours préférable d’employer un autre tour et un autre verbe que faire.
3.  Dans certaines expressions familières, employé avec un complément exprimant une quantité, une durée, faire équivaut à mesurer, peser, coûter, valoir, etc. Ce garçon fait près de deux mètres, mesure près de deux mètres. Ce paquet fait trois kilos, pèse trois kilos. Cela fait cent francs, coûte cent francs.

III.

III. Verbe impersonnel.
1.  Il fait bon, il ne fait pas bon ou, vieilli, il fait mauvais, suivi d’un infinitif, il est plaisant, agréable de, il est dangereux, malsain de. « Auprès de ma blonde, qu’il fait bon dormir », paroles d’une vieille chanson française. Il fait bon vivre dans ce pays. Il ne fait pas bon lui chercher querelle. Vieilli. Précédé de la préposition de. Il ne fait pas bon de se frotter à cet homme-là.
▪ Iron. Il ferait beau voir, ce serait inadmissible. Il ferait beau voir qu’il nous refusât son aide. Qu’il se dédise ? Il ferait beau voir !
▪  Il ne fait pas de doute, il ne fait aucun doute que, il est certain que. Il ne fait pas de doute qu’il a menti. Il ne fait pas de doute qu’il réussisse, qu’il ne réussisse un jour.
2.  Il fait, il faisait, il fera, etc., suivi d’un adjectif qualificatif ou d’un substantif, sert à indiquer des conditions météorologiques ou climatiques. Il fait froid, ce matin. Il fait doux, frais, humide. Il fait grand vent. Quel temps faisait-il à Paris ? Il fait beau, il fait un temps maussade. Sortirez-vous par le temps qu’il fait ? Il fait meilleur qu’hier. Il a fait une chaleur torride. Il fait un beau soleil. Il fera 30° à l’ombre cet après-midi. Par extension. Il fera bientôt jour. Il faisait nuit noire. Il fait clair, il fait sombre. Par analogie. Il fait noir dans cette pièce, nous sommes dans l’obscurité.
3.  Cela fait, faisait, etc., suivi d’un complément, pour indiquer la durée. Cela fait trois jours qu’il neige. Cela faisait une semaine qu’il ne l’avait vue. Cela fera deux ans en janvier qu’il est mort.

IV.

IV. Verbe pronominal.
1.  Pron. passif.
a. Être produit, exécuté, pratiqué, réalisé, conclu ; se produire, s’accomplir. Cet article ne se fait plus. Voilà ce qui se fait de mieux. Si c’est une chose qui se puisse faire, je vous en saurai gré. L’affaire se fit rapidement. Une telle opération ne peut se faire dans cet hôpital. Ces choses-là ne se font pas aisément. On ne sait comment cela s’est fait. Le mariage se fera bientôt. Expr. fig. et fam. Il s’est fait lui-même, il ne doit qu’à lui-même sa réussite.
▪  Prov. Paris ne s’est pas fait en un jour. Tout se fait avec le temps.
▪ Impers. Il se fait, il se faisait, il se fit, il y a, il y avait, il y eut, etc. Il se fit un grand silence dans l’assemblée. Il se fait que, il se trouve que. Comment se fait-il que vous soyez en retard ?
b. Être en usage, être conforme à la bienséance, aux convenances. Cela se fait, cela ne se fait pas. Ce sont des choses qui ne se font pas. Voilà ce qui se faisait naguère. Dites-moi ce qui se fait en pareille circonstance. Spécialement. Être à la mode. Cette couleur, cette longueur se fait beaucoup cette saison.
2.  Pron. réfléchi. Se transformer, changer d’état ou prendre un certain état ; se donner une certaine apparence, revêtir un certain aspect.
a. En parlant d’une personne ou d’un animal. Arriver à son plein développement, à l’épanouissement complet de ses qualités. Cet apprenti est encore jeune, mais il se fera. Ce cheval s’est fait.
▪ En parlant de certaines denrées. Arriver à maturité, parvenir au degré de qualité propre à la consommation. Laisser à un vin le temps de se faire. Ce camembert doit encore se faire.
b.  Se faire, suivi d’un adjectif qualificatif, commencer à être et à paraître, devenir. Vos enfants se font grands. Elle se fait de plus en plus jolie. Il se fait vieux. Le ciel se faisait gris. Les temps se font de plus en plus difficiles. Ses visites se faisaient rares ou, fam., Il se faisait rare, ses visites s’espaçaient. Les affaires se font rares en ce moment.
▪ Impers. Suivi d’un adverbe ou d’un substantif. Il se fait tard, l’heure avance, ou le jour commence à décliner. Il se fait nuit, il se fait jour (très vieilli).
▪ Expr. fig. Se faire jour, se manifester ; apparaître progressivement. La vérité se fait jour.
c.  Se faire, suivi d’un adjectif qualificatif, se rendre, devenir volontairement. Se faire beau, s’apprêter, se parer. Elle se fit belle pour l’occasion. Par extension. Feindre ou affecter d’être. Se faire modeste, humble. Il se fait plus pauvre qu’il n’est. Loc. Se faire fort de, s’estimer ou se dire capable de. Elle s’est fait fort, ils se sont fait fort d’obtenir leur consentement. On rencontre aussi : Elle s’est fait forte, ils se sont fait forts, mais fait reste toujours invariable. Expr. fig. et fam. Se faire tout petit, éviter d’attirer l’attention sur soi.
d.  Se faire, suivi d’un substantif, adopter l’état, embrasser la profession de. Il voulait se faire avocat. Il s’est fait prêtre. Par extension. Se faire protestant, musulman, se convertir au protestantisme, à l’islam. Par analogie. Assumer ou se donner le rôle de. Ils se sont faits les protecteurs de l’enfance malheureuse. Vous vous faites le défenseur de cette cause. Il se faisait le censeur des mœurs de son temps. Se faire l’instrument d’une vengeance. Expr. fig. Se faire l’écho d’une rumeur, d’une nouvelle, la répandre, en faire état.
▪ Spécialement. Marque de domaine : religion chrétienne. Le Verbe s’est fait chair, il s’est incarné, a pris la condition humaine.
e.  Se faire à, s’adapter, s’accoutumer à ; finir par s’accommoder de. Ses yeux se faisaient progressivement à l’obscurité. Il s’est fait au climat du pays. Nous nous sommes faits aux bruits de la rue. Je ne m’y ferai jamais ! Un cheval qui se fait à la main, à la jambe. Il s’est fait rapidement à sa nouvelle condition. Ils se firent peu à peu à l’idée de ne jamais revoir leur pays. Expr. proverbiale. On se fait à tout.
▪ Par extension. En parlant d’une pièce de l’habillement. Prendre progressivement la forme qui convient. Cette chaussure vous serre un peu, mais elle se fera à votre pied ou, elliptiquement, elle se fera.
3.  Pron. réfléchi indirect.
a. Confectionner, réaliser pour son usage personnel. Elle s’est fait une nouvelle robe. Les enfants se sont fait une cabane.
▪ Expr. fig. Se faire justice, se venger soi-même d’un affront, d’un dommage. La loi interdit de se faire justice soi-même. Par extension. En parlant d’une personne qui se juge coupable, mettre fin à ses jours. Il s’est fait justice.
▪ Par extension. S’assurer, se ménager, se créer ; parvenir à acquérir, à gagner. Se faire des amis, des ennemis. Se faire des relations. Se faire une situation, une réputation. Expr. fig. Se faire un nom, accéder à la notoriété, devenir célèbre. Il s’est fait un nom dans le journalisme. Fam. Se faire de l’argent. Il se faisait mille francs par jour.
b. Apporter à certaines parties de son corps des soins appropriés. Se faire la barbe, se raser. Se faire les yeux, les maquiller. Se faire les ongles. Se faire les griffes, se faire les dents, en parlant d’un animal, les aiguiser et, fig., en parlant d’une personne, s’entraîner à critiquer, à médire. Expr. fig. et fam. Se faire la main, s’exercer, s’entraîner à l’exécution d’un travail difficile. Se faire une beauté, s’attacher à parfaire son apparence extérieure pour se mettre en valeur.
c. Se causer à soi-même un dommage, un préjudice. Se faire une grave blessure. Se faire une entorse. Expr. Se faire mal, se blesser. Il s’est fait mal à la main. Elle s’était fait mal en tombant. Fig. et fam. Se faire de la bile, du mauvais sang ou, pop., des cheveux, nourrir des inquiétudes, se tourmenter, s’alarmer.
d. Concevoir, former dans son esprit. Se faire une opinion. Il se fait une idée exacte de la situation. L’idée qu’il se faisait de son devoir. Se faire du souci. Se faire des illusions, se refuser à voir la réalité, nourrir des espoirs chimériques.
▪ Expr. fig. et fam. Se faire des idées, imaginer des choses contraires à la réalité. Se faire une raison, se résigner. Se faire tout un monde, se faire une montagne de quelque chose, donner à un évènement une importance excessive, s’exagérer la difficulté d’une entreprise. Pop. Se faire du cinéma, tout un cinéma, entretenir une illusion ; s’entretenir dans une illusion. S’en faire, être inquiet, préoccupé. Il n’a pas l’air de s’en faire. Ne vous en faites donc pas pour moi.
▪ Loc. verb. Se faire une joie, un plaisir, un devoir de. Nous nous ferons une joie de vous accueillir cet été. Il se fera un devoir de vous venir en aide. Se faire une fête de, se réjouir par avance de. Il se faisait une fête de ce voyage. Se faire gloire de, se prévaloir de, tirer vanité de. Se faire scrupule de, hésiter, par délicatesse de conscience, à accomplir quelque chose. Je me ferais scrupule d’insister. Ne pas se faire faute de, ne pas manquer de, ne pas se priver de. Elle ne se fait jamais faute de vous critiquer.
4.  Se faire, suivi d’un infinitif complément d’objet.
a. Se dit d’une action qu’on entreprend par soi-même et dont on est l’objet. Se faire maigrir. Se faire bronzer. Se faire vomir. Expr. Se faire valoir, mettre en relief ses qualités, vanter exagérément ses mérites.
b. Se dit d’une action, d’un service qu’on requiert ou qu’on obtient d’autrui. Se faire servir un café. Se faire couper les cheveux. Se faire opérer d’une hernie. Se faire assister par un avocat. Se faire annoncer. Se faire attendre. Se faire inviter, raccompagner. Il s’est fait excuser. Me suis-je bien fait comprendre ? Elle sait se faire obéir. Il cherche à se faire pardonner. Il ne s’est pas fait prier pour accepter notre offre. Argot militaire. Il s’est fait porter malade ou, dans le même sens, Il s’est fait porter pâle.
c. Se dit d’une action qu’on provoque, qu’on suscite délibérément. Il a su se faire apprécier. Se faire connaître, faire ou dire quelque chose qui révèle ses dispositions réelles, ses qualités profondes et, par extension, acquérir une certaine notoriété, devenir célèbre. Se faire tuer pour son pays, sacrifier sa vie pour la sauvegarde, le salut de son pays.
d. Se dit d’une action dont on subit involontairement les effets. Il s’est fait tuer au coin de la rue. Elle s’est fait renverser par une voiture. L’orateur s’est fait acclamer, conspuer par l’assistance. Se faire gronder. Se faire prendre ou, pop., se faire pincer, être surpris alors qu’on commet une faute, un délit. Argot. Se faire posséder, se faire avoir, se faire rouler, se laisser duper.
5.  Pron. réciproque. Échanger. Se faire des saluts, des compliments, des reproches. Les promesses que les deux amants s’étaient faites. Les deux navires se sont fait des signaux.
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