nuit

NUIT

Prononciation : (t ne se fait pas entendre en liaison, sauf dans l’expression Nuit et jour) nom féminin
Étymologie : xe siècle, noit. Issu du latin nox, noctis, de même sens.
1.  Durée séparant le coucher et le lever du soleil, et pendant laquelle règne l’obscurité. Au commencement, à l’entrée, au milieu, à la fin de la nuit. À une heure avancée de la nuit. Une nuit fraîche, douce, chaude, claire, étoilée. Nuit sans lune. Une longue nuit d’hiver. La nuit de Noël. La nuit de la Saint-Jean, la plus courte de l’année.
▪  Marque de domaine : histoire. La nuit du 4 Août, où, en 1789, fut votée l’abolition des privilèges. La nuit de cristal, qui, en Allemagne, en 1938, fut marquée par des actes de violence des nazis contre la population juive.
▪  Loc. adv. Nuit et jour, jour et nuit, tout le temps, sans relâche. Il travaille nuit et jour. Ni jour ni nuit, jamais. Il n’a de repos ni jour ni nuit. Loc. adv. et adj. De nuit, durant la nuit ; qui exerce son activité pendant la nuit. Marcher, partir, rouler de nuit. Veilleur de nuit. Service, garde de nuit. Train de nuit. Asile de nuit. Boîte de nuit, voir Boîte. Oiseaux, papillons de nuit. Belle-de-nuit, voir ce mot.
▪  Expr. proverbiale. La nuit porte conseil, voir Conseil.
2.  Obscurité, disparition de la lumière, après le coucher du soleil. Il fait nuit. À la nuit close, voir Clos I. À la tombée de la nuit. En pleine nuit. Il fait nuit noire. Une nuit d’encre, très noire. Se laisser surprendre par la nuit. À la faveur de la nuit. Litt. L’astre des nuits, la lune.
▪  Expr. fig. C’est le jour et la nuit, c’est la nuit et le jour, voir Jour. Prov. La nuit, tous les chats sont gris, voir Chat.
▪  Par extension. Se dit simplement pour Obscurité, ténèbres. Les lumières éteintes, il se trouva plongé dans une nuit profonde. Litt. La nuit du tombeau, la nuit éternelle, la mort.
▪  Spécialement. Bleu de nuit ou bleu nuit, bleu profond. Des costumes bleu nuit. Marque de domaine : beaux-arts. Effet de nuit, représentation d’une scène éclairée par une lumière artificielle ou seulement par la faible lueur qui subsiste durant la nuit. Les peintres de la nuit, peintres des xvie et xviie siècles, dont les œuvres représentent des scènes nocturnes et jouent sur les contrastes entre les ténèbres et l’éclairage des lanternes, des flambeaux. Le poète Aloysius Bertrand tenta, dans « Gaspard de la nuit », d’imiter la manière des peintres de la nuit. – Marque de domaine : cinéma. Nuit américaine, voir Américain.
▪  Fig. En parlant de ce qui est inconnaissable, incompréhensible, que la raison ne peut pénétrer. À cette époque de superstitions, les hommes étaient dans la nuit. Loc. La nuit des temps, une période très lointaine. L’origine de cet usage se perd dans la nuit des temps.
3.  Cette durée consacrée au sommeil, au repos, etc. Chemise de nuit, bonnet de nuit. Table de nuit, de chevet. Vase de nuit (vieilli), que l’on plaçait à côté du lit pour satisfaire ses besoins naturels ; pot de chambre. Passer une bonne nuit, une mauvaise nuit. Passer une nuit blanche, sans dormir. Ce malade ne passera pas la nuit, il mourra avant l’aube. Je vous souhaite une bonne nuit ou, simplement, Bonne nuit ! Une nuit d’amour. Une nuit de beuverie, de débauche. Une nuit de méditation, de prière. Une nuit de garde.
▪  Loc. et expr. Faire du jour la nuit et de la nuit le jour, voir Jour. Être triste comme un bonnet de nuit ou, simplement, être un bonnet de nuit (fig. et fam.), être fort ennuyeux. Il en rêve la nuit, il le désire ardemment.
  Titres célèbres : Le Songe d’une nuit d’été, de William Shakespeare (vers 1595) ; Les Nuits de Paris, de Nicolas Restif de La Bretonne (publié de 1788 à 1793) ; Les Nuits, poèmes d’Alfred de Musset (1835-1837) ; Vol de nuit, d’Antoine de Saint-Exupéry (1931) ; Voyage au bout de la nuit, de Louis-Ferdinand Céline (1932).
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