reste

5e édition

RESTE.

s. m.
■  Ce qui demeure d’un tout, d’une plus grande quantité. Voilà le reste de son argent, de son bien, de sa fortune, de ses livres. Payez-moi une partie de la dette, je vous ferai crédit du reste. Le reste du dîner. Les restes du festin. Emporter les restes. On ne leur servit que les restes. Il n’y a que cela de reste. Il y en a plus qu’il ne lui en faut, il y en a de reste. Restes d’un naufrage. Reste d’une famille, d’une nation. Ce sont de fâcheux restes de sa grande maladie. Elle avoit encore un reste de pudeur. On ne trouve en lui aucun reste d’humanité, d’honnêteté. Voilà une pistole, payez-vous, et me rendez le reste, mon reste. Le Roi a remis le reste des tailles. Ce Receveur a fait le recouvrement des restes. Il a couché, il a joué son reste sur une carte. Il y va de mon reste. Je n’ai pas le temps de vous en dire davantage, le porteur vous dira le reste.
On dit aussi proverbialement et par p. 487ironie, pour se moquer d’une lettre déjà trop longue, Le porteur vous dira le reste.
En rapportant un passage que l’on abrège, on ajoute, Et le reste.
On dit dans le style poétique et soutenu, Les restes d’un homme illustre, pour dire, Les cendres, ce qui en reste dans son tombeau.
On se sert du mot Restes, pour désigner une beauté que le temps a dégradée, mais non pas détruite. Des restes qui ne sont pas à dédaigner.
On dit d’Une figure d’homme ou de femme qui a vieilli, Ce n’est plus qu’un reste, un beau reste.
On dit, Un reste de cheval, en parlant d’Un cheval à qui le temps a ôté de sa beauté et de ses forces, mais à qui il en reste encore.
On dit, Le reste des hommes, pour dire, Les autres hommes, les hommes d’une autre nation, les hommes d’un autre caractère, par opposition à ceux dont on parle. Les Politiques se gouvernent par d’autres maximes que le reste des hommes.
On dit proverbialement et figurém. Jouer de son reste, pour dire, Hasarder tout ce qu’on a de reste, faire ses derniers efforts, employer ses dernières ressources.
On dit aux jeux de la Paume, du Volant, etc. Donner le reste à quelqu’un, pour dire, Lui pousser la balle, le volant de telle sorte qu’il ne puisse les renvoyer. Je lui ai donné son reste.
Il se prend aussi figurément, et signifie, Repartir à quelqu’un de telle sorte qu’il n’ait rien à répliquer. Après plusieurs contestations, plusieurs plaisanteries de part et d’autre, il lui a donné son reste. Il est du style familier.
On dit, qu’Un homme ne demande pas son reste, qu’il s’en va sans demander son reste, pour dire, qu’Ayant reçu ou craignant de recevoir quelque mauvais traitement de fait ou de paroles, il se retire promptement sans rien dire. On dit aussi dans le même sens, Il n’a pas attendu son reste. Il est du style fam.
On appelle par injure et populairement, Un homme qui a mérité d’être pendu, Reste de gibet.
On dit, Être en reste, pour dire, Devoir encore une partie d’une plus grande somme. Il est encore en reste de tant.
Il se dit aussi figurément. Je suis encore en reste avec vous des bons offices que vous m’avez rendus, des obligations que je vous ai.
Reste, signifie aussi, Ce que quelqu’un a abandonné ou refusé. Il n’a eu que mon reste, que mes restes.
De reste. Façon de parler adverbiale. Plus qu’il n’est nécessaire pour ce dont il s’agit. Il a de l’argent de reste pour fournir à ce bâtiment. Il a du crédit de reste. Je vous entends de reste. Ne vous mettez pas en peine, il fera cela de reste. Pour venir à bout de cette affaire, il a du courage, de l’esprit de reste. On dit aussi familièrement, Que de reste. Avez-vous encore de la besogne ? Que de reste.
Au reste, du reste. Au surplus, d’ailleurs, cependant, malgré cela, outre cela. Façons de parler adverbiales, qui tiennent lieu et font l’office de conjonctions. Au reste, je vous dirai que .... Il est capricieux, du reste il est honnête homme.
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