répondre

RÉPONDRE

conjugaison verbe transitif et intransitif Conjugaison : (se conjugue comme Attendre).
Étymologie : xe siècle. Issu du latin respondere, « garantir à son tour », puis « répondre », lui-même dérivé de spondere, « promettre ».

I.

I. Verbe transitif.
Faire connaître son avis, son sentiment, son opinion à quelqu’un, en retour à une question, à une demande, à un propos ou à un message reçu. S’il vous interroge sur le sujet, que lui répondrez-vous ? Je ne sais quoi vous répondre. On lui a répondu de venir. Vous lui répondrez que vous n’en savez rien. Impers. Il nous a été répondu que…
▪  Sans complément indirect. Il a répondu qu’il serait présent, il a répondu que oui. Elle répondit qu’elle n’avait pas été prévenue, n’avoir pas été prévenue. Loc. Répondre présent, se manifester à l’appel de son nom et, fig. et fam., être là au moment opportun, ne pas se dérober.
▪  En incise. À vrai dire, lui a-t-il répondu, cela m’est indifférent. Je viendrai, répondit-elle, je vous en donne ma parole.
▪  Spécialement. Marque de domaine : droit. Vieilli. Répondre une requête, en parlant d’un juge, délivrer, au bas d’une requête, une ordonnance attestant sa décision. – Marque de domaine : liturgie catholique. Répondre la messe, en parlant du servant d’autel, prononcer à voix haute les formules qui font réponse à celles du célébrant.

II.

II. Verbe intransitif.
1.  Donner une réponse à une demande, à une interrogation. Je lui ai écrit par deux fois, il ne m’a jamais répondu. Répondre par l’affirmative ou par la négative. Ils ont répondu favorablement. Elle lui a répondu du tac au tac. Répondre à côté, de travers. Répondre par retour de courrier. Le téléphone sonne : répondez ! Répondre à une enquête, à un sondage. Par extension. Répondre par un signe de tête, en haussant les épaules.
▪  Spécialement. Lors d’un examen, d’une épreuve scolaire. Répondre à un examinateur. Cet élève a bien répondu, a répondu avec précision.
▪  Loc. Répondez s’il vous plaît ou, par abréviation, R.S.V.P., mention portée sur un carton d’invitation pour que le destinataire confirme sa présence. Répondre au nom de, porter tel prénom. Elle répondait au doux nom d’Aimée.
▪  Par analogie. Seul l’écho nous répondit. Pron. Dans ce morceau, les chœurs, les instruments se répondent.
2.  Parler, écrire pour argumenter contre quelqu’un, réfuter ce qui a été avancé. Répondre point par point à un contradicteur. L’avocat répondra à la partie adverse. Par métonymie. Répondre à une objection, à un acte d’accusation. Répondre par voie de presse à une critique.
▪  Par extension. En mauvaise part. Répliquer au lieu d’obéir promptement, de se taire. Un enfant qui répond à ses parents, à son maître ou, absolument, qui répond.
3.  Payer de retour, agir en proportion de ce qui a été fait à son égard. Il a répondu à mon salut. C’est mal répondre à tout ce qu’on a fait pour vous. Répondre à la violence par la violence. Il n’a pas répondu à ses avances. Répondre à l’affection de quelqu’un, la partager.
▪  Par extension. Avoir quelque rapport de proportion, de symétrie, d’harmonie, etc. avec quelque chose. Le pavillon de gauche du palais Mazarin répond au pavillon de droite. Les pôles célestes sont les deux points du ciel qui répondent aux pôles terrestres. Pron. Les allées de ce jardin à la française sont tracées de manière à se répondre.
4.  Agir, être en conformité avec ce qui est attendu. On avait conçu pour lui de grandes espérances, mais il n’y a pas répondu. Il a répondu à nos attentes.
▪  Par extension. Correspondre, satisfaire à quelque chose. Le style de ce discours n’a pas répondu à la grandeur du sujet. Un dispositif qui ne répond pas aux exigences de sécurité. Le profil de cet homme répond au signalement diffusé.
5.  Obéir à un ordre, à une sollicitation, accomplir ce qui est exigé. Répondre à une convocation, à une citation en justice. Ne pas répondre à une sommation. Spécialement. Répondre à l’appel de Dieu, prendre un engagement religieux, entrer dans les ordres en suivant sa foi.
▪  En parlant d’un animal. Dresser un oiseau de proie à répondre à un leurre. Dans la chanson, le chien de Jean Nivelle ne répond pas quand on l’appelle. Ce cheval répond aux aides ou, simplement, répond, il obéit à son cavalier.
▪  En parlant d’une chose, en particulier d’un mécanisme, d’un dispositif technique. La pédale de frein ne répond plus ou, elliptiquement, les freins ne répondent plus. Par analogie. Lors de certains mouvements réflexes, un muscle étiré répond en se contractant.
6.  Suivi de la préposition de. Être caution, se porter garant de quelqu’un ou de quelque chose ; donner quelque assurance les concernant. Répondre d’un ami, d’un associé ou, moins souvent, pour un ami, pour un associé. Je réponds d’elle comme de moi-même. Répondre d’une dette. Répondre d’un dépôt, s’engager à le conserver sous garde et à le représenter à qui de droit. Un tuteur doit répondre des biens de son pupille.
▪  Spécialement. Marque de domaine : droit. Répondre d’un dommage, d’une infraction, en être tenu responsable par la loi et subir la peine prévue. Répondre civilement, pénalement d’un délit. Répondre d’une accusation, être mis en cause et devoir en assumer les conséquences. Répondre de ses actes. Par extension. Dans la langue courante. Vous voulez garder cet élève en classe, vous en répondrez.
▪  Par affaiblissement. Assurer quelqu’un d’une chose, la garantir. Répondre du succès d’une affaire. Je ne peux répondre de rien, de ce qu’il décidera. Il acceptera, j’en réponds. Loc. Je ne réponds plus de moi, se dit lorsqu’on craint de faillir ou d’être porté à de fâcheuses extrémités.
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