coûter

7e édition

COÛTER.

v. n.
■  Être acheté un certain prix. Coûter cher. Cette chose coûte plus qu’elle ne vaut. Combien vous coûte, que vous coûte cette étoffe, ce vin, ce cheval, cette maison, cette terre, etc. ? Le prix que coûte une chose. Cette étoffe coûte vingt francs l’aune. Cela m’a coûté trois cents francs. Je veux avoir cela, quoi qu’il coûte, quoi qu’il en coûte. Cela lui coûte bon, lui coûte bel et bon. Ces biens-là ne lui coûtent guère.
Il se dit aussi en parlant De la dépense que l’on fait pour quelque chose. L’entretien d’un cheval, d’une voiture coûte tant par an. Ma nourriture ne me coûte rien. Ses enfants lui coûtent beaucoup. Ce voyage vous coûtera peu. Ne plaidons point, les procès coûtent trop. Tous frais faits, il m’en coûte tant. Il coûte beaucoup à bâtir. Il a fait une folie qui lui a coûté cher, qui lui coûte son bien.
Fig. et fam., Cela ne lui coûte guère, Il ne ménage point cela, il le prodigue. Vraiment l’argent ne lui coûte guère. Ce général expose ses troupes à tout moment, les hommes ne lui coûtent guère.
Coûter, signifie encore, figurément, Être cause de quelque perte, de quelque douleur, de quelque peine, de quelque soin, etc. Il lui a en coûté un bras pour avoir été à la guerre. Il vous en coûtera la vie. Il vous en coûtera la tête. Il ne vous en coûtera qu’une saignée. Cette perte lui a coûté bien des soupirs, bien des larmes. Cette sottise lui coûte cher. Cette victoire a coûté beaucoup de sang. La place qu’il obtient lui a coûté bien des bassesses. C’est trop acheter le plaisir d’un moment, quand il coûte un long repentir. Cet ouvrage lui coûte bien des veilles. Cette recherche lui a coûté bien du temps, lui coûte de grands soins, un grand travail. La peine qu’il m’en coûte.
Il s’emploie quelquefois absolument, tant au propre qu’au figuré. Les procès, les voyages coûtent. Tout coûte en ce monde. Cet ouvrage, ce discours a dû lui coûter.
CoÛter, se dit particulièrement, au figuré, Des choses que l’on ne fait qu’à regret, auxquelles on ne se détermine que difficilement. Je ne vous cache pas que cette démarche me coûte un peu, me coûte beaucoup, ou absolument, me coûte. Cela me coûte à dire. Il m’en coûte, et m’en coûte beaucoup, de vous faire ces reproches. Il coûte de renoncer à d’anciennes habitudes.
Rien ne lui coûte, Il n’épargne rien, ou Il ne trouve rien d’impossible. Quand il est amoureux, quand il est question d’obliger ses amis, rien ne lui coûte.
Tout lui coûte, Il a de la peine à faire tout ce qu’il fait. Il rend service à regret, tout lui coûte. Il n’a aucune facilité pour écrire, tout lui coûte.
Fam., Coûte que coûte, À quelque prix que ce soit, quoi qu’il puisse arriver.
Le verbe Coûter, n’a point de participe variable ; cependant plusieurs personnes écrivent, Les vingt mille francs que cette maison m’a coûtés ; les efforts que ce travail m’a coûtés, la peine qu’il m’a coûtée. L’exactitude grammaticale exige, Les vingt mille francs que cette maison m’a coûté ; les efforts, la peine que ce travail m’a coûté.
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