tout

6e édition

[II.] TOUT.

s. m.
↪ voir aussi : [I.] Tout, toute (adj.)[III.] Tout (adv.)
■  Une chose qui a des parties, considérée en son entier. Le tout est plus grand qu’une de ses parties. Diviser un tout en plusieurs parties. Je ne veux point diviser cela par pièces, prenez le tout si vous voulez. Il vous cédera le tout. Au pluriel, il conserve le t. Plusieurs touts distincts les uns des autres.
Il s’emploie souvent sans être précédé de l’article. Tout est bon dans cet ouvrage. Il veut tout avoir. Tout ou rien. Il joue à tout perdre. Est-ce là tout ? Avez-vous tout dit ? Non, ce n’est pas tout. Il y a tout à parier que…
Il y a de la différence, une différence du tout au tout, se dit De deux choses que quelqu’un compare ensemble, et qui diffèrent extrêmement l’une de l’autre.
Mettre, risquer, jouer le tout pour le tout, Hasarder de tout perdre pour tout gagner.
Au Jeu de brelan, Va-tout, faire va-tout, faire un va-tout, se dit Lorsqu’on hasarde en un seul coup tout l’argent qu’on a devant soi.
Fam., C’est un bon homme, et puis c’est tout, Il n’a que de la bonté, ce n’est qu’un bon homme.
Ce n’est pas tout, ce n’est pas le tout, Ce n’est pas assez, il ne suffit pas. Ce n’est pas tout que d’avoir la foi, il faut faire de bonnes œuvres. Ce n’est pas le tout d’être assidu, il faut de plus… Ce n’est pas tout, ce n’est pas encore tout, il faut que vous alliez là.
Tout, sans l’article, signifie particulièrement, Toutes choses, toutes sortes de choses. C’est un homme qui se met à tout. C’est un homme à tout faire, un homme capable de tout. Il peut tout auprès du prince. Tout bien considéré… Tout n’est pas désespéré. Il veut parler sur tout, se mêler de tout. Il dit que tout va bien. C’est à vous que je dois tout.
Il se prend quelquefois pour Tout le monde, tout ce qu’il y a de gens, de personnes. Femmes, enfants, vieillards, tout fut massacré. Le peuple et l’armée, tout était consterné. Tout fuyait, lui seul osa résister. Tout s’arma pour le défendre.
Fam., Se faire à tout, se prêter à tout, S’habituer, se prêter aux usages, aux convenances, etc., suivant les temps, les lieux et les personnes.
Fam., Tout compté, tout rabattu, ou Tout bien compté et rabattu, Tout étant bien examiné, toutes compensations faites. Tout compté, tout rabattu, il me doit encore mille francs. Tout compté, tout rabattu, l’un vaut bien l’autre.
Le tout, est aussi Une façon de parler dont on se sert après l’énumération de plusieurs choses, pour les joindre toutes ensemble. Il a fait telle et telle chose, le tout pour parvenir à son but. Le tout monte à tant.
Le tout ensemble, Ce qui résulte de l’assemblage de plusieurs parties formant un tout. Il y a une ou deux scènes, quelques beaux vers dans cette pièce, mais le tout ensemble p. 866n’en vaut rien. Il y a des défauts dans ce tableau, mais le tout ensemble en est agréable.
Le tout, signifie encore, Tout ce qu’il y a de principal, de plus important dans une chose. C’est quelque chose de bien commencer, mais le tout est de bien finir.
Il en fait son tout, Il l’aime uniquement. Cela ne se dit qu’en parlant Des personnes. Il n’a d’yeux que pour cet enfant, il en fait son tout. On dit quelquefois de même, C’est son Dieu, c’est son tout.
En termes de Blason, Sur le tout, se dit en parlant D’un écusson mis sur les quartiers. Il porte écartelé de… et de… et sur le tout de… On dit aussi, Sur le tout du tout, en parlant D’un écusson posé sur les quartiers de l’écu qu’on dit être sur le tout. Brochant sur le tout, se dit en parlant D’une pièce qui paraît tout entière sur les autres pièces de l’écu. Il portait semé de France au bâton de gueules brochant sur le tout.
Tout, au Jeu, signifie, La troisième partie qui se joue après qu’un des deux joueurs a perdu partie et revanche, et où l’on joue autant d’argent que l’on en a joué dans les deux premières parties ensemble. Jouer le tout. Jouer partie, revanche et le tout. Perdre le tout. Gagner le tout. Donner le tout. Prendre le tout. Prendre son tout.
Le tout du tout, La partie qui se joue après que la même personne a perdu partie, revanche et le tout, et dans laquelle on joue autant d’argent que l’on en a joué dans les trois parties précédentes. Donner, prendre, perdre, gagner le tout du tout. Il se piqua, et voulut prendre le tout du tout. Ils en sont au tout du tout.
À tout. loc. adv. propre à certains Jeux de cartes, et qui se dit en parlant De la couleur qui emporte toutes les autres. Il faut faire à tout. Jouer à tout. Jouer deux fois à tout.
On en fait aussi un seul mot, Atout ; et alors il s’emploie comme substantif masculin. Jouer un atout. J’ai deux atouts.
À tout prendre. loc. adv. À considérer tout l’ensemble des qualités d’une personne ou d’une chose, tout ce qu’elle a de bien et de mal. Cette maison a ses défauts ; mais, à tout prendre, elle est belle et commode. À tout prendre, Louis XI était un roi.
Après tout. loc. adv. Dans le fond, tout bien consideré. Vous raisons sont spécieuses ; mais, après tout, le parti que vous proposez pourrait avoir de fâcheux résultats.
Sur-tout. loc. adv. Voyez Surtout.
Du tout. loc. adv., qui se joint avec Rien, point, pas, pour rendre la négative plus forte, et signifie, En aucune façon, nullement, absolument rien, non. Il n’aura rien du tout. Je n’en veux point du tout. Vous me donnerez cela ? Point du tout. Vous croyez peut-être qu’il fit des excuses ? pas du tout. Quand ces locutions servent de réponse, on dit quelquefois Du tout, elliptiquement. Ferez-vous cela ? Du tout.
En tout. loc. adv. On s’en sert pour supputer, pour compter ; et il signifie, Sans rien omettre, tout étant compris. Cela lui revient en tout à mille francs. Cela fait cent écus en tout.
Fam., En tout en par tout, Entièrement. Je suis de votre avis en tout et par tout. Voyez Partout.
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