tout

5e édition

[II.] TOUT.

subs. mas.
↪ voir aussi : [I.] Tout, te (adj.)[III.] Tout (adv.)
■  Une chose qui a des parties, considérée en son entier. Le tout est plus grand que sa partie. Diviser un tout en plusieurs parties. Je ne veux point diviser cela par pièces, prenez le tout si vous voulez. Il vous cédera le tout. Il s’emploie aussi substantivement sans être précédé de l’article. Tout est bon. Il veut tout avoir. Tout ou rien. Il joue à tout perdre. Est-ce là tout ? Avez-vous tout dit ? Non, ce n’est pas tout.
On dit De deux choses que l’on veut comparer ensemble, et qui sont pourtant extrêmement différentes, qu’Il y a de la différence du tout au tout.
On dit au jeu de Brelan, Va-tout, faire va-tout, faire un va-tout, pour dire, Hasarder en un seul coup tout l’argent qu’on a devant soi.
Il s’emploie encore substantivement, pour dire, Toutes choses, toutes sortes de choses. C’est un homme qui se met à tout. Il peut tout auprès du Prince. Tout bien considéré ....
On dit familièrem. Se faire à tout, se prêter à tout, pour dire, S’habituer, se prêter aux usages, aux convenances, etc. suivant les temps, les lieux et les personnes.
On dit dans le même sens, Se faire tout à tous, pour dire, S’accommoder à tous les caractères, à toutes les opinions.
On dit familièrement, Tout compté, tout rabattu, pour dire, Tout étant bien examiné, toutes compensations faites. Tout compté, tout rabattu, il me doit encore cent pistoles. Tout compté, tout rabattu, l’un vaut bien l’autre.
On dit, À tout prendre, pour dire, À considérer tout ce qui se compense dans une chose, dans une affaire.
On dit, C’est un bon homme, et puis c’est tout, pour dire, qu’Il n’y a rien en lui de considérable que sa bonté.
On dit aussi, Ce n’est pas tout, ce n’est pas le tout, pour dire, Ce n’est pas assez, il ne suffit pas. Ce n’est pas tout d’avoir la foi, que d’avoir la foi, il faut faire de bonnes œuvres. Ce n’est pas le tout d’être assidu, il faut de plus … Ce n’est pas tout, ce n’est pas encore tout, il faut que vous alliez là.
Le tout, est encore Une façon de parler, dont on se sert après l’énumération de plusieurs choses, pour les joindre toutes ensemble. Il a fait telle et telle chose, le tout pour parvenir à son but. Le tout monte à tant.
On appelle Le tout ensemble, Ce qui résulte de l’assemblage de plusieurs parties qui forment un tout. Il y a de beaux endroits dans cette pièce, mais le tout ensemble n’en vaut rien. Il y a des défauts dans ce tableau, mais le tout ensemble en est agréable.
On dit, Mettre, risquer le tout pour le tout, pour, Hasarder de tout perdre pour tout gagner.
On dit De ce qu’il y a de principal, de plus important dans une chose, que C’est le tout. C’est quelque chose de bien commencer ; mais le tout est de bien finir. On dit d’Une personne qui en aime uniquement une autre, qu’Elle en fait son tout.
En termes d’Armoiries, on dit, Sur le tout, en parlant d’Un écusson mis sur les quartiers. Il porte écartelé de.... et de … et sur le tout de … Et on dit, Sur le tout du tout, en parlant d’Un écusson posé sur les quartiers de l’écu qu’on dit être sur le tout.
On dit encore en termes d’Armoiries, Brochant sur le tout, en parlant d’Une pièce qui paroît toute entière sur les autres pièces de l’écu. Il porte semé de France au bâton de gueules brochant sur le tout.
On appelle au jeu, Le tout, La troisième partie qui se joue après qu’un des deux joueurs a perdu partie et revanche, et où l’on joue autant d’argent que l’on en a joué dans les deux parties précédentes. Jouer le tout. Jouer partie, revanche et le tout. Perdre le tout. Gagner le tout. Donner le tout. Prendre le tout. Prendre son tout.
On appelle Le tout du tout, La partie qui se joue après que la même personne a perdu partie, revanche et le tout, et dans laquelle on joue autant d’argent que l’on en a joué dans les trois parties précédentes. Donner, prendre, perdre, gagner le tout du tout. Il se piqua, et voulut prendre le tout du tout. Ils en sont au tout du tout.
À tout. Façon de parler adverbiale, propre à certains jeux de cartes, et qui se dit De la couleur dont est la triomphe. Il faut faire à tout. Jouer à tout. Jouer deux fois à tout.
On en fait aussi un seul mot ; et alors il est substantif masculin. Jouer un atout. J’ai deux atouts.
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