sortir

5e édition

[I.] SORTIR.

v. n. Conjugaison : Je sors, tu sors, il sort ; nous sortons, vous sortez, ils sortent. Je sortois. Je sortis. Je sortirai. Sortant, etc.
↪ voir aussi : [II.] Sortir (v. a.)
■  Passer du dedans au dehors. Sortir de la chambre. Sortir de sa place. Sortir de la Ville. Sortir du Royaume. Le renard sort de son terrier. La rivière est sortie de son lit. Il sort de cette source une grande quantité d’eau. Un soldat ne doit point sortir de son rang. Sortir sur quelqu’un l’épée à la main. Sortez, je vous attends. Il est prêt à sortir. Tout le monde est sorti. Il ne fait que de sortir. Il vient de sortir. Sortir au-devant de quelqu’un. Sortir du port. J’ai à sortir ce matin.
On dit, Sortir de la Messe, du Sermon, de Vêpres, du Bal, de la Comédie, du Jeu, pour dire, Du lieu où l’on a ouï la Messe, le Sermon, Vêpres, etc. Dans la même acception, l’on dit : Sortir d’entendre la Messe. Sortir de dîner.
On dit aussi, Sortir de table.
On dit, Sortir de prison, pour dire, En sortir par autorité de Justice, être élargi.
On dit, qu’Un malade sort, commence à sortir, pour dire, qu’Il se porte assez bien pour ne plus garder la chambre.
On dit proverbialement et figurém. Faire sortir quelqu’un hors des gonds, pour dire, Le mettre tellement en colère, qu’il soit comme hors de lui-même. Ne vous opiniâtrez pas contre lui, vous le ferez sortir hors des gonds.
Sortir, se dit par rapport au temps : Sortir de l’hiver. Sortir de l’enfance. Sortir de nourrice. Par rapport à l’état, à la condition où l’on est : Sortir de maladie. Sortir d’apprentissage. Sortir de charge. Sortir de condition. On dit dans le même sens, Sortir de page. En ce sens, on dit figurément, Sortir d’un grand péril, d’un grand embarras ; sortir d’erreur. Enfin, par rapport aux affaires et aux matières que l’on traite : Sortir d’affaire. Sortir d’intrigue. Sortir de son sujet. Sortir du sujet. Sortir de sa matière. Vous sortez de la question.
On dit figurément, J’en suis sorti à mon honneur, pour dire, Je me suis tiré avantageusement de cette affaire, de ce procès, etc.
On dit aussi figurément, Sortir de son devoir, sortir des bornes de son devoir, pour dire, Ne demeurer pas dans son devoir. Et dans cette acception l’on dit : Sortir des bornes de la bienséance. Sortir des bornes de la modestie.
p. 586On dit, qu’Un jeune homme sort du Collége, pour dire, qu’Il vient d’achever ses études.
On dit, qu’Un ouvrage sort de chez l’ouvrier, des mains de l’ouvrier, pour dire, qu’Il est tout neuf, qu’il vient d’être achevé. Et en parlant d’Un ouvrage d’esprit, on dit, C’est le meilleur ouvrage qui soit sorti de la plume de cet Auteur.
On dit, en fait d’Ouvrages d’esprit, et aussi en fait de discours, de plaidoyer, Sortir du sujet, pour, Dire des choses qui n’y appartiennent pas.
On dit en termes de Danse, Sortir de cadence, pour dire, Ne danser plus en cadence ; et en termes de Musique, Sortir de mesure, pour, Ne chanter, ne jouer plus de mesure ; et encore, Sortir du ton, pour, Détonner ou passer d’un mode dans un autre. On dit en termes d’Escrime, Sortir de mesure, pour, Se mettre hors d’état de porter une botte de pied ferme à son ennemi.
Sortir, signifie aussi, Pousser au dehors, commencer à paroître. Les fleurs commencent à sortir. Les blés, les herbes sortent de terre. Il lui sortit un bubon, un charbon. Cet enfant n’a plus la fièvre, depuis que la petite-vérole, la rougeole est sortie. Il lui est sorti une dent : on dit plus ordinairement, Il lui a percé une dent.
On dit figurément, en parlant d’Un tableau, qu’Une figure sort, pour dire, qu’Elle semble être de relief, et s’avancer hors du tableau.
On dit par extension, Faire sortir une pensée. Des expressions heureuses et qui font sortir la pensée. Cette pensée ne sort pas assez, Il faut l’exprimer davantage, la développer, la faire mieux sentir.
Sortir, se dit quelquefois dans la signification d’Exhaler ; et c’est dans cette acception qu’on dit, Il sort une agréable odeur de ces fleurs ; il sort une grande chaleur de ce fourneau.
On dit, par exagération, d’Un homme en colère, que Le feu lui sort par les yeux, pour dire, qu’Il a les yeux allumés de colère.
Sortir, signifie encore, Être issu. Il sort de bon lieu, de bonne race. Il sort de gens de bien. Il sort de parens illustres. Il sent le lieu d’où il sort. Quand les étalons sont vieux, les chevaux qui en sortent sont foibles.
On dit, Au sortir, pour dire, Au temps, au moment que l’on sort. Au sortir de là. Au sortir de ces lieux. Je l’attendis au sortir du logis, du Conseil. Au sortir du lit, de la table, de table. Au sortir du berceau. Au sortir de l’enfance.
Sortir, s’emploie aussi activement dans quelques phrases du style familier. Ainsi, pour dire qu’On a tiré quelqu’un d’une affaire désagréable, on dit, qu’On l’a sorti d’une affaire fâcheuse.
On dit dans le même style, Sortez ce cheval, pour dire, Tirez ce cheval de l’écurie.
Sorti, ie. participe.
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