si

II. SI

adverbe
Étymologie : ixe siècle. Issu du latin sic, de même sens.
↪ voir aussi : I. Si (conj. de sub.)III. Si (n. m.)
1.  Adverbe d’affirmation. Sert à répondre par l’affirmative à une question à la forme négative, ou à contester une phrase négative, qu’il forme une phrase ou qu’il figure en tête de phrase. « – N’avez-vous pas été à cet endroit ? – Si. » « – Ne sont-ils pas déjà partis ? – Si, ils sont partis ce matin. » « – Tu n’as pas rangé ta chambre. – Si, je viens de le faire. » Par effet d’insistance, peut être redoublé, ou renforcé par un autre adverbe ou par une locution. Si, si, je viendrai. Si, vraiment. Mais si ! Bien sûr que si. Ma foi, si ! Que si, oh que si ! Loc. vieillie. Si fait, formule servant à affirmer le contraire de ce qu’un autre a dit. « – N’êtes-vous pas d’accord ? – Si fait. » « – Je crois qu’il n’est pas allé là. – Si fait, si fait vraiment, il y est allé. »
▪ Dans des constructions elliptiques, permet d’opposer une affirmation à une négation. Il dit, il prétend, il croit que si. Je gage que si. Ils ne le pensent pas ; moi, si. Vous dites que non, et je dis que si.
▪ Emploi stylistique. S’utilise en diverses positions dans la phrase pour renforcer une affirmation qui semble mise en doute. Je suis surpris, si, très surpris de vous rencontrer ici.
2.  Adverbe de comparaison. Sert de comparatif d’égalité dans des phrases interrogatives ou négatives. Peut-on être à la fois si riche et si avare ? aussi riche et aussi avare. Je ne connus jamais si brave homme, un si brave homme. N’allez pas si vite. Ce n’est pas si simple.
▪ Placé devant un adjectif ou un adverbe suivi de que dans la locution conjonctive Si… que…, introduisant, après une proposition principale interrogative ou négative, une subordonnée de comparaison à l’indicatif ou au conditionnel. Sont-ils si mal payés qu’on le dit ? Il n’est pas si brillant que cela. Il ne se porte pas si bien qu’on le croirait.
3.  Adverbe d’intensité. Exprime le haut degré. Elle est si belle ! elle est tellement belle. Je me sentis si malheureux, si triste. Il fut fort aise de s’en tirer à si bon compte. Il serait dommage de vous arrêter en si bon chemin. Ce n’est déjà pas si mal. Que d’erreurs commises en si peu de temps ! Ce médecin était si apprécié de ses patients.
▪ Loc. et expr. Si peu que rien (vieilli), presque rien. Ne pas y regarder de si près, ne pas chercher à savoir ce qui est vraiment et, par extension, se montrer peu scrupuleux. Pas si bête (fam.), accompagne le refus d’une offre dangereuse. Expr. proverbiales. Il n’y a, il n’est si bon cheval qui ne bronche ou si bon charretier qui ne verse, les plus habiles peuvent parfois se trouver en défaut. Il n’est si petit buisson qui ne porte son ombre, voir Porter. Il n’y a si bonne compagnie qui ne se quitte, formule dont on use parfois, plaisamment, pour prendre congé.
▪ Loc. conj. Si… que…, introduit une subordonnée consécutive à l’indicatif ou au conditionnel lorsque la principale est affirmative, au subjonctif lorsque la principale est interrogative ou négative. Le vent est si violent qu’il a brisé plusieurs arbres. Marche-t-il si vite qu’on ne puisse le rattraper ? Je ne suis pas si prévenu en sa faveur que je ne voie bien ses défauts. Je ne suis pas si simple que de croire cela (class.). Si… que… s’emploie aussi pour introduire une subordonnée concessive au subjonctif. Si habile que vous soyez ou si habile soyez-vous, vous n’y réussirez point. Si discrètement qu’il parle, ses voisins l’entendent. Si loin que, voir Loin. Si avant… que, loin du point de départ, près du but, dans le temps ou dans l’espace. La lame pénétra si avant dans son bras qu’il saigna beaucoup. Si peu que, voir Peu. Si bien que, tant et si bien que, de sorte que. La nuit nous surprit en chemin, si bien que nous nous égarâmes. Faire tant et si bien que, voir Faire.
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