si

5e édition

[I.] SI.

↪ voir aussi : [II.] Si (n. m.)
■  Conjonction conditionnelle, qui se peut résoudre par, En cas que, pourvu que, à moins que. Je vous donnerai tant, si vous faites ce que vous m’avez promis. Il ira, s’il fait beau temps. Il n’en fera rien, s’il ne veut. Il viendra à bout de cette affaire, si les Puissances ne s’y opposent.
Si, devant le pronom Il, perd son i ; mais il ne le perd devant aucun autre mot, par quelque voyelle qu’il commence, quand même ce seroit par un i. Il viendra, s’il peut. Ils auront tort, s’ils se fâchent de cela. Si elle vient. Si à l’heure de son dîner il reçoit quelque nouvelle. Si on vous dit que .... Si un homme étoit assez téméraire. Si Isocrate avoit moins vécu. Si Irène avoit tenu une autre conduite. Il signifie, Supposé que.
Il s’emploie quelquefois substantivement, comme dans ces phrases, Il a toujours un si ou un mais ; il ne donne jamais de louange qui ne soit suivie d’un si, pour dire, qu’À la fin il y a toujours quelque chose qui rabat de ce que l’on a dit, ou qui le détruit.
Il s’emploie encore substantivement et populairement, pour marquer Un défaut dans la chose dont il s’agit. Voilà un bon cheval, il n’y a point de si. Quel si y trouvez-vous ? Dans ce sens on dit proverbialement et populairem. Avec un si, on mettroit Paris dans une bouteille, pour dire, qu’Avec de certaines suppositions, on rendroit tout possible.
Si est-ce que. Néanmoins. Quoi que vous en puissiez dire, si est-ce que je ne crois pas .... Il est vieux ou tout-à-fait familier.
Si, se met quelquefois tout seul dans le même sens. Vous avez beau reculer, si faudra-t-il que vous en passiez par là. Il n’est plus que du style familier.
Si, se dit aussi pour Quelque. Si petit qu’il soit.
On dit dans le style familier, Si tant est que .... pour dire, S’il est vrai que .... Si tant est que la chose soit comme vous le dites, il faudra que ....
Si, précédé de la conjonction Et, s’emploie dans la conversation, pour dire, Cependant, avec cela, néanmoins ; et alors il ne perd jamais sa voyelle, non pas même devant le pronom. Il est brave et vaillant, et si il est doux et facile. Il est très-savant, et si il est modeste. Je souffre plus que vous, et si je ne me plains pas.
Si, est quelquefois particule affirmative, et s’oppose à Non. Vous dites que non, et je dis que si. Je gage que si, je gage que non. Il est du style familier.
Si fait. Façon de parler familière, et qui n’est pas du bel usage, dont on se sert pour affirmer le contraire de ce qu’un autre a dit. Je crois qu’il n’a pas été là : Si fait il y a été. Si fait vraiment.
On dit familièrement dans le même sens, Ô que si ! Vous ne ferez donc pas cela ? Oh que si.
Si ferai, si ferai-je. Autres façons d’affirmer qui ont vieilli. On dit, Je le ferai.
Si, est quelquefois particule dubitative. Je ne sais si cela est vrai. Je doute si vous viendrez à bout de cette affaire. Dites-moi si vous irez là. Vous demandez si je vous aime. Me pourriez-vous dire s’il a achevé son ouvrage ?
Si, signifie encore, Tellement, à tel point ; et alors il est suivi d’un Que. Le vent est si grand, qu’il rompt tous les arbres. Il est si sage, si savant, qu’il n’a pas son pareil. Il est si entêté, si fort entêté de cette opinion, qu’il dispute .... Je ne suis pas si prévenu en sa faveur, que je ne voie bien ses défauts.
Il se met aussi absolument. Je ne connus jamais un si savant homme, un si brave homme. N’allez pas si vîte. Ne courez pas si fort.
Il est aussi comparatif, et signifie, Autant, aussi ; et alors il ne se met qu’avec la négative. Il n’est pas si riche que vous. Il ne se porte pas si bien. Il ne fait pas de si beaux vers.
Si bien que. adv. Tellement que, de sorte que. Les choses étoient désespérées, si bien qu’il nous fallut renoncer à notre projet.
Vous pouvez cliquer sur n’importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire.