recevoir

RECEVOIR

conjugaison verbe transitif Conjugaison : (se conjugue comme Apercevoir).
Étymologie : xe siècle, reciwre ; xiiie siècle, recevoir. Issu du latin recipere, « tirer en arrière ; reprendre ; recevoir », lui-même composé du préfixe re‑, qui marque le retour en arrière ou la répétition, et de capere, « prendre ».

I.

I. En parlant d’une personne.
1.  Accepter, prendre ce qui est fourni, procuré ; être mis en possession de. Les sinistrés ont reçu des vivres, des couvertures. Les élèves recevront leurs manuels le jour de la rentrée. Au poker, chaque joueur reçoit cinq cartes au début de la partie. Par extension. Ce musée a reçu quelques tableaux en dépôt.
▪  Recevoir un présent, des étrennes. Elle a reçu en cadeau ce qu’elle souhaitait. Recevoir un legs, une donation. Il n’a rien reçu en héritage. Recevoir l’aumône. Absolument. Il vaut mieux donner que recevoir.
▪  Recevoir le prix d’un loyer. Recevoir un salaire, une pension. Recevoir une indemnité, un dédommagement.
2.  Se voir délivrer ce qui vous est adressé. Recevoir une lettre, un colis, une dépêche. Recevoir le journal à domicile. Recevoir des photographies sur son téléphone portable, sur sa tablette. Recevoir un appel téléphonique, un courriel. Recevoir des marchandises. Expr. fig. Recevoir ses passeports, se dit lorsqu’un ambassadeur se voit signifier son congé par le gouvernement du pays où il exerce ses fonctions.
▪  Spécialement. Se saisir de ce qui vous est envoyé, retenir ce qui est en mouvement. Recevoir le ballon. Au jeu des osselets, les joueurs doivent recevoir sur le dos de la main les osselets qu’ils ont lancés en l’air. Pron. Se recevoir, reprendre contact avec le sol après un saut. Ce cheval s’est bien reçu après l’obstacle. Le parachutiste plie les jambes pour se recevoir.
▪  Fig. Recueillir une parole, une information qui vous est adressée, confiée oralement ou par écrit. Il y a longtemps que nous n’avons pas reçu de ses nouvelles. Recevoir un conseil. Il n’a pas encore reçu confirmation du rendez-vous. La police reçut l’ordre de disperser les manifestants. Recevoir le mot d’ordre, en termes militaires, se faire dire le mot d’ordre par le soldat qui doit être identifié. J’ai reçu ses confidences. Recevoir une promesse. J’ai reçu sa parole qu’il n’en ferait rien. Il a reçu les derniers soupirs de son père, il l’a assisté au moment de sa mort. Fig. Recevoir les ordres de quelqu’un, recevoir ses ordres de quelqu’un, être à son service, lui obéir.
3.  Se voir transmettre, dispenser, prodiguer quelque chose. Recevoir la vie, l’existence. Il a reçu un nom illustre. Recevoir un titre, un grade. D’Artagnan reçut le bâton de maréchal au moment de sa mort. Il a reçu tout pouvoir pour réformer l’État, les pleins pouvoirs pour rétablir l’ordre. Je n’ai de leçons à recevoir de personne. Recevoir de l’aide, des soins. Recevoir un enseignement pratique. Marque de domaine : religion chrétienne. Recevoir un sacrement. Recevoir la communion. Recevoir les ordres. Recevoir l’habit, voir Habit. Recevoir la barrette ou le chapeau, être créé cardinal.
▪  À propos d’un bien, d’une faveur ou, au contraire, d’un mal, d’une peine. Une grâce reçue des dieux. Il ne fait pas bon usage des dons qu’il a reçus. Recevoir des félicitations, un châtiment. Victor Hugo reçut l’hommage de la nation. Recevoir des honneurs, un blâme. Recevoir des témoignages d’estime, des preuves de mécontentement. Recevoir un bon, un mauvais accueil.
▪  À propos de ce qui atteint le corps. Recevoir un baiser, des caresses. Recevoir un coup, une gifle. Recevoir une balle en plein cœur. Recevoir des coups de règle sur les doigts. Ce patient a reçu des radiations ionisantes. Recevoir une décharge électrique. Expr. fig. et fam. Recevoir une douche froide, le coup de bambou, voir Froid I, Bambou.

II.

II. En parlant d’une chose.
1.  Subir, éprouver une influence, une impression, une modification, etc. par l’effet de quelque action extérieure. Ce marbre peut recevoir un beau poli. L’apprêt que reçoit une étoffe. Ce mur a reçu deux couches de peinture. En latin, le nom reçoit une désinence qui varie selon sa fonction et son nombre. Spécialement. La Lune reçoit sa lumière du Soleil. Cette pièce reçoit le jour par une lucarne.
▪  En parlant d’un appareil, d’un dispositif, d’un organe, d’un organisme, être sensible à un phénomène physique, et capable de le transformer, de le retransmettre. Recevoir une impulsion, une stimulation. Les arcs-boutants reçoivent la poussée des voûtes. Les neurones reçoivent et transmettent les messages nerveux.
▪  Spécialement. Recevoir des ondes hertziennes, les capter. Ce poste de radio ne reçoit pas les ondes courtes. Recevoir une émission radiodiffusée, télévisée. Par métonymie. Ces spectateurs reçoivent la télévision numérique.
2.  Recueillir et retenir. La Seine reçoit les eaux de la Marne. Une citerne destinée à recevoir les eaux de pluie. Dans une gravure en taille-douce, ce sont les parties en creux qui reçoivent l’encre. La mortaise reçoit le tenon.

III.

III. Accueillir, agréer, admettre.
1.  Accepter ; faire accueil à quelque chose. Je reçois vos offres, vos excuses. Votre proposition a été reçue avec joie. Ce film a été fraîchement reçu par le jury. Cette décision sera mal reçue, désapprouvée. Sa pièce a été reçue à la Comédie-Française, retenue par son comité de lecture.
▪  Dans des formules de politesse de la correspondance, en particulier à la fin d’une lettre. Je vous prie de recevoir l’assurance de mon profond respect, de mon dévouement. Veuillez recevoir l’expression de toute ma considération.
2.  Reconnaître pour vrai, légitime, valable ; se soumettre, déférer à une chose que l’on tient pour règle, pour vérité. Ne recevoir aucune opinion sans l’avoir examinée. C’est un principe que tous les philosophes ont reçu. Le droit romain n’était reçu qu’en quelques provinces de France.
▪  Dans le langage administratif ou juridique. Prendre en considération, recueillir dans les formes requises. Les dossiers incomplets ne seront pas reçus. Recevoir une plainte. Recevoir des aveux. Un notaire est habilité à recevoir les contrats, les obligations, les testaments, ainsi que d’autres actes volontaires. Une fin de non-recevoir, voir Fin II. À propos d’une personne (vieilli). On l’a reçu partie intervenante. Il fut reçu à prouver. Loc. fig. Être reçu à, être autorisé, fondé à. Un tel homme est mal reçu à se plaindre. Personne n’est reçu à lui réclamer cette somme.
3.  Accueillir en un lieu, introduire dans quelque société. Il nous a reçus à bras ouverts. Il a reçu des réfugiés pendant la guerre, leur a donné asile. Recevoir des amis chez soi, à sa table. Il est reçu dans ce cercle. Voiture, Chapelain étaient reçus chez la marquise de Rambouillet. Pron. à valeur réciproque. Ils se reçoivent fréquemment. Par extension. Recevoir des visites.
▪  Absolument. Mademoiselle de Scudéry recevait le samedi. C’est un homme qui sait recevoir, c’est un hôte accompli.
▪  Spécialement. Réserver un accueil officiel à quelqu’un ; accorder un entretien, une consultation. Il fut reçu avec les honneurs dus à son rang. Le chef de l’État a reçu les ambassadeurs étrangers. Le pape l’a reçu en audience privée. Absolument. Ce médecin ne reçoit que sur rendez-vous.
▪  Expr. Recevoir quelqu’un entre deux portes, ne lui accorder qu’une très brève entrevue. Fam. Recevoir quelqu’un comme un chien dans un jeu de quilles, très mal, de manière très désagréable. Fig. et iron. Je vais les recevoir ! leur dire sans ménagement ce que je pense. Il va se faire recevoir ! il va essuyer une verte réprimande ou un refus sans appel.
4.  Admettre, accepter de conférer un titre à quelqu’un. Être reçu bachelier. Elle a été reçue première à l’agrégation.
▪  Spécialement. Installer dans une charge, une dignité, un emploi, etc., selon les formes en usage. Il a été reçu docteur, avocat. Recevoir un nouveau membre dans une compagnie. Lyautey fut reçu sous la Coupole en 1920, huit ans après son élection.
Voir aussi
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