quitte

QUITTE

adjectif
Étymologie : xie siècle. Emprunté du latin médiéval quitus, de même sens, altération de quietus, « qui est en repos, paisible ».
1.  Qui est libéré d’une dette, d’une obligation juridique ; qui ne doit plus rien. Être quitte envers quelqu’un. Je vous tiens quitte de la somme que vous me devez. Je lui verserai encore mille euros et nous serons quittes. Déclarer un comptable quitte de sa gestion. En parlant d’un bien. Une marchandise quitte de droits, de taxes. Des immeubles quittes d’hypothèques. Un legs franc et quitte de tous frais. Franc et quitte, se dit en particulier d’un bien qui, lors de l’établissement d’un contrat de mariage, n’est grevé d’aucune dette et, par extension, se dit de l’époux qui fait apport de ce bien.
▪  Adverbialement. Jouer à quitte ou double ou jouer quitte ou double, jouer une dernière partie à l’issue de laquelle un joueur annule sa dette ou la double, tandis que son adversaire annule son gain ou le double ; fig., risquer le tout pour le tout. Elliptiquement. La qualification de cette équipe dépend du résultat du match : pour les joueurs, ce sera quitte ou double. Vieilli. Quitte à quitte, se disait quand, dans les affaires ou au jeu, on ne se doit plus rien de part et d’autre. Nous voilà quitte à quitte.
▪  Par extension. Libéré d’une obligation morale. Je suis quitte envers lui. Maintenant qu’ils ont purgé leur peine, ils sont quittes avec la justice. Être quitte avec sa conscience. Elle s’estime quitte de sa promesse. Délivré, débarrassé d’une tâche, d’une contrainte. Me voilà quitte du discours, de la visite que j’avais à faire. Elle devrait m’accompagner mais je l’en tiens quitte, je l’en dispense. Iron. Pour marquer qu’on souhaite s’épargner une intervention, une remarque inopportune. Je vous tiens quitte de vos explications.
▪  Loc. En être quitte pour, échapper, au prix d’un inconvénient, à un danger, à une situation difficile ou embarrassante. On croyait qu’il perdrait sa place, mais il en a été quitte pour un blâme. En être quitte pour la peur, voir Peur. Expr. En être quitte à bon marché, à bon compte, sortir d’une situation critique avec moins de perte, moins de dommage qu’on en avait à craindre. Fam. Être quitte de faire quelque chose, en être dispensé.
2.  Loc. prép. à valeur concessive. Suivi d’un infinitif. Quitte à, au risque de ; en se réservant de. Quitte à vous déplaire, je vous dirai que… Nous devrions réserver nos billets dès à présent, quitte à les annuler ensuite. Dans cette locution, Quitte s’accorde parfois au pluriel. Ils veulent finir leur tâche, quittes à veiller très tard. Loc. conj. Quitte à ce que nous le déplorions, il nous faut sévir.
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