quitte

7e édition

QUITTE.

adj. des deux genres.
■  Qui est libéré de ce qu’il devait, qui ne doit plus rien. p. 551Quand vous aurez payé, vous serez quitte. Quitte en payant. Reçu tant, payé tant, et partant quitte. Je suis quitte envers vous. Je vous tiens quitte de ce que vous pouvez me devoir. Il m’a vendu ce bien franc et quitte de toutes dettes et hypothèques. Après avoir joué deux heures, nous sommes sortis quittes.
Par extension, Être quitte envers quelqu’un, S’être acquitté envers lui de ce qu’exigeait la reconnaissance. Il m’avait rendu de grands services, mais je lui ai sauvé la vie ; ne suis-je pas quitte envers lui ?
Ironiq., Je l’en tiens quitte, se dit en parlant De quelqu’un dont les services sont à charge ou suspects, et signifie, Je l’en dispense.
Quitte, s’emploie adverbialement dans les phrases suivantes : Jouer à quitte ou à double, à quitte ou double ; et plus ordinairement, Jouer quitte ou double, Jouer une dernière partie qui doit acquitter celui qui a déjà perdu, ou doubler le gain de celui qui a déjà gagné. On dit absolument, dans le même sens, Quitte ou double.
Fig. et fam., Jouer à quitte ou à double, à quitte ou double, et plus ordinairement, quitte ou double, Risquer, hasarder tout, pour se tirer d’une mauvaise affaire.
Être quitte à quitte, au jeu, dans les affaires, dans les comptes que l’on se rend les uns aux autres, Ne se devoir plus rien de part ni d’autre. Nous voilà quitte à quitte. Nous sommes quitte à quitte. On dit familièrement, dans le même sens, Faisons quitte à quitte ; ou absolument, Quitte à quitte ; et quelquefois, proverbialement, Quitte à quitte et bons amis.
Fig. et fam., Nous voilà quitte à quitte, se dit Lorsqu’on a reçu quelque déplaisir de quelqu’un, et qu’on lui a rendu la pareille.
Quitte, signifie aussi, Qui est délivré, débarrassé de quelque chose. Me voilà quitte de la corvée, du compliment, de la visite que j’avais à faire. Cette affaire me donnait beaucoup de peine, m’en voilà quitte, j’en suis quitte. Il a un procès, une affaire fâcheuse, il voudrait en être quitte pour mille écus. Vous n’avez eu que trois accès de fièvre, vous en êtes quitte à bon marché. On croyait qu’il perdrait sa place, mais il en a été quitte pour une réprimande. Il a couru un grand danger, mais il en a été quitte pour la peur. Il est quitte de sa fièvre. Croyez-vous en être quitte pour dire que vous vous êtes trompé ?
Il s’emploie quelquefois absolument, dans le style familier. Quitte pour être grondé. Quitte à être grondé. Eh bien, vous dites que j’aurai la fièvre, quitte pour l’avoir.
Vous pouvez cliquer sur n’importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire.