propre

I. PROPRE

adjectif et nom masculin
Étymologie : xiie siècle. Emprunté du latin proprius, « qui appartient en propre ; spécial, caractéristique », lui-même tiré de l’expression pro privo, « à titre particulier ».
↪ voir aussi : II. Propre (adj.)

I.

I. Adjectif.
1.  Qui appartient exclusivement à un être, à un groupe, à une chose. Avoir des qualités propres, un caractère propre. Les corps à l’état liquide ou gazeux n’ont pas de forme propre. Chaque fondation de l’Académie française dispose de fonds propres. Amour-propre, voir ce mot. Souvent employé pour renforcer un possessif (dans ce cas, Propre est généralement placé avant le nom). Il le considère comme son propre fils. Il préfère le bonheur de ses enfants au sien propre. Il est venu de sa propre initiative, de son propre mouvement. Personne ne peut être juge de ou dans sa propre cause. Il a acheté ce bien sur ses deniers propres. Vous devez y arriver par vos propres moyens. Spécialement. Pour insister sur la vérité de ce que l’on rapporte. Je l’ai vu de mes propres yeux, entendu de mes propres oreilles. Ce sont ses propres paroles.
▪  Loc. et expr. Propre à, caractéristique de. L’insouciance propre à la jeunesse. La prose de Chateaubriand a une cadence qui lui est propre. Remettre quelque chose à quelqu’un en main propre ou en mains propres, le lui donner directement. En propre personne (vieilli), soi-même. De son propre chef, spontanément. De son propre aveu, selon ce qu’il reconnaît lui-même. Être son propre maître, ne dépendre de personne, agir librement. Être pris à son propre jeu, à son propre piège, être la victime des intrigues qu’on a nouées. Voler de ses propres ailes, être autonome.
▪  Marque de domaine : droit. En son propre et privé nom, en son nom personnel. Être poursuivi, être responsable en son propre et privé nom. Dette propre, dans un couple, dette à laquelle l’un des conjoints est tenu sur ses biens personnels. Les biens propres ou, elliptiquement et subst., au masculin, les propres, les biens acquis avant le mariage ou reçus en héritage et qui restent la propriété exclusive de l’un des époux, par opposition aux biens communs, acquis pendant le mariage par l’un ou l’autre des époux, et qui tombent dans la communauté. Les propres et les acquêts. – Marque de domaine : grammaire. Nom propre, qui désigne un être ou une chose unique, par opposition à Nom commun, qui s’applique à une catégorie générale d’êtres, d’objets ou de concepts. Les prénoms, les noms de famille, de pays, de ville, de fleuve, de montagne sont des noms propres. Les noms propres prennent la majuscule. Avoir la mémoire des noms propres, les retenir sans effort. Le sens propre d’un mot, son sens littéral, par opposition au sens figuré. Ce terme doit être pris au sens propre ou, elliptiquement et subst., au propre. Ce mot peut s’entendre au propre comme au figuré. – Marque de domaine : linguistique. Dérivation propre, mode de formation d’un mot à partir d’un autre au moyen d’un préfixe ou d’un suffixe, par opposition à Dérivation impropre. Les mots « petitesse », « rapetisser », « petiot » sont formés sur « petit » par dérivation propre. – Marque de domaine : liturgie catholique. Office propre, ensemble des prières et lectures faites à l’occasion d’une fête déterminée, et qui varient en fonction du calendrier liturgique (on dit plus souvent Office du jour). – Marque de domaine : astronomie. Mouvement propre d’une étoile, son déplacement angulaire sur la sphère céleste, exprimé en secondes de degré par an. En raison du mouvement propre des étoiles, les constellations changent lentement de forme au cours des siècles. – Marque de domaine : électricité. Induction propre, syn. d’Auto-induction.
2.  Qui a les qualités, les compétences requises pour exercer une activité, une fonction (suivi d’un complément introduit par à). Cet acteur est propre à tenir le rôle. Il cherche un associé propre à le seconder dans cette mission délicate. Subst. Fam. Un propre à rien, un incapable.
▪  Prov. Quand on est propre à tout, on n’est propre à rien ou, elliptiquement, Propre à tout, propre à rien.
▪  Par extension. En parlant d’une chose. Qui convient, qui peut servir à tel ou tel usage ; qui a la propriété, la capacité de. Un bois propre à la construction. Un aliment propre à la consommation. Cet argument est propre à les convaincre. Rien n’est plus propre à les mécontenter.
▪  Spécialement. Sans complément. Se dit d’un mot, d’un tour qui convient parfaitement à son objet, qui exprime avec justesse la pensée de celui qui l’emploie. Trouver le mot propre, l’expression propre.

II.

II. Nom masculin.
Ce qui appartient en exclusivité à un individu, à un groupe, qui le caractérise. Pour Rabelais, le rire est le propre de l’homme. C’est le propre des jeunes gens d’être entiers dans leurs jugements.
▪  Loc. adv. En propre, personnellement. Posséder, avoir un bien en propre. Les religieux n’ont rien en propre.
▪  Marque de domaine : liturgie catholique. Le propre de la messe, les prières qui changent avec l’office du jour, en fonction des différents temps de l’année ou du saint que l’on célèbre, par opposition à l’ordinaire de la messe, qui ne change pas. Le propre de la messe se compose d’antiennes et d’oraisons qui varient en fonction du calendrier liturgique. Le propre du temps, le propre des saints.
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