propre

5e édition

PROPRE.

adj. des 2 g.
■  Qui appartient à quelqu’un à l’exclusion de tout autre. C’est son propre fils. C’est sa propre substance. Il y a mis, il y a mangé son propre bien. Ses propres amis étoient contre lui. Il n’entend pas ses propres affaires, ses propres intérêts. Je l’ai vu de mes propres yeux. Je l’ai entendu de mes propres oreilles. Je l’aime comme mon propre frère. Écrire de sa propre main. Donner quelque chose à quelqu’un en main propre. Être abandonné à sa propre conduite. Il a fait cela de son propre mouvement. Il en est tenu en son propre et privé nom. On ne peut être juge dans sa propre cause. Dans toutes les phrases ci-dessus, Propre n’est employé que par énergie, et par une espèce de rédondance.
On appelle Amour propre, L’amour qu’on a pour soi-même. Il se prend ordinairement en mauvaise part, pour Un amour déréglé, et pour une trop grande opinion de soi-même. C’est un homme rempli d’amour propre.
Propre, signifie aussi Même. Il m’a dit cela en ces propres termes. Je vous rapporte les propres paroles dont il s’est servi. Vous êtes logé dans la propre maison où il logeoit.
Propre, se dit en parlant De la signification qui appartient et qui convient particulièrement à chaque mot. Ce mot dans sa propre signification veut dire telle chose. Il s’est servi du mot propre, du terme propre. Cette langue n’a point de mot propre, de terme propre pour signifier telle chose. Ce mot signifie telle chose dans le sens propre, et dans le sens figuré il en signifie une autre. En ce sens, il est aussi substantif. Prendre un mot au propre.
On appelle Nom propre, Le nom de p. 379famille, le nom qui distingue un homme des autres hommes.
Propre, signifie aussi, Convenable à quelqu’un ou à quelque chose. Cela lui seroit extrêmement propre. Cela est propre à toutes sortes de gens. Cette charge ne lui est pas propre. Un habit qui n’est propre que pour les jours de cérémonie.
Propre, signifie encore, Qui peut servir, qui est d’usage à certaines choses. Ce bois est propre à bâtir. Ce moellon est propre à faire des fondemens. Cette herbe est propre à faire un tel médicament. Ce remède est propre à telle chose.
On dit, qu’Un homme est propre à l’étude, propre à la guerre, et, propre pour la guerre, pour l’étude, pour dire, qu’Il a des talens pour réussir à l’étude, à la guerre. On dit dans le même sens, qu’Un homme est propre à tout, qu’il n’est propre à rien ; et on dit proverbialement, Qui est propre à tout, n’est propre à rien, ou simplement, Propre à tout, propre à rien.
Propre de, signifie non-seulement, Convenable, mais Seul convenable, réservé à.... Le sable est le terrain propre de cette plante. Le pic et la houe sont la culture propre de ce sol, la charrue n’y vaudroit rien. Le midi est l’exposition propre de cet arbuste. C’est en ce sens que l’on dit d’Une expression qui seule rend l’idée, C’est l’expression propre, le mot propre. Cette façon de parler est propre de la Langue Françoise, pour dire, Elle est particulière à la Langue Françoise, elle n’est usitée qu’en François.
Propre, est quelquefois substantif, et signifie, La qualité particulière qui désigne un sujet, et qui le distingue de tous les autres. Ainsi on dit, que Le propre des oiseaux, c’est de voler. Le propre du chien est d’aboyer. Le propre du singe est de contre faire.
Il se dit aussi De ce qui convient particulièrement à chaque profession. Le propre du Courtisan est d’être souple et complaisant.
Propre, signifie Net ; et en ce sens il est opposé à Sale. Cet homme, cette femme est très-propre, n’est pas propre. Il signifie aussi, Bienséant, bien arrangé. Ses habits sont toujours fort propres. Il est toujours fort propre dans ses habits, dans ses meubles, dans son équipage. Il est toujours propre et bien mis. Il est propre jusqu’à l’excès. Être propre sur soi. Il est toujours très-propre sur lui. Il est propre sans affectation. Un train propre. Il a des valets fort propres. Un ameublement fort propre. Une garniture très-propre.
Propre, sub. se dit aussi Des biens immeubles qui appartiennent à une personne par succession. La Coutume de Paris ne permet de disposer par testament que du quint de ses propres. Ce bien est un propre. Cela lui tient lieu de propre. Les propres paternels et maternels. Les propres du côté du père, du côté de la mère.
On appelle Propres anciens, Les biens immeubles qui étoient déjà des propres dans la main de celui à qui on succède ; et Propre naissant, Un bien immeuble qui faisoit partie des acquêts de celui dont on hérite.
On appelle aussi Propres, Les biens du mari ou de la femme qui n’entrent point en communauté. Propre fictif. Cette femme demande le remplacement de ses propres que son mari a aliénés.
On dit, Avoir en propre, posséder en propre, pour dire, Avoir, posséder quelque chose en propriété. Il avoit cette maison à loyer, il l’a maintenant en propre. Et dans ce sens on dit, que Les Religieux n’ont rien en propre, pour dire, qu’Ils ne possèdent rien en particulier, et dont ils puissent disposer.
En matière d’Office Ecclésiastique, on appelle Propre du temps, Ce qui ne se dit qu’en certains temps de l’année ; Propre des Saints, Ce qui ne se dit qu’en certaines fêtes ; et Propre de certaines Églises, Ce qui ne se dit qu’en certains lieux.
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