prêter

PRÊTER

conjugaison verbe transitif, intransitif et pronominal
Étymologie : xiie siècle. Issu du latin praestare, « être devant, exceller ; exécuter », puis « mettre à disposition, fournir », lui-même composé de prae, « devant, avant », et stare, « être debout, se tenir debout ».

I.

I. Verbe transitif.
1.  Mettre un bien à la disposition de quelqu’un, pour un temps limité, et sous réserve qu’il le restitue en nature ou en valeur ; permettre l’usage temporaire d’une chose. Prêter sa voiture à quelqu’un. Il nous a prêté sa maison pour les vacances. Pouvez-vous me prêter votre crayon un instant ? Prêter de l’argent à un ami ou, elliptiquement, prêter à un ami. Prêter à intérêt, prêter sur gage. Prêter à la petite semaine (vieilli), pour un temps très court et avec des intérêts élevés.
▪  Fig. Attribuer, imputer. Vous lui prêtez de bien mauvaises intentions. On prêtait autrefois à la mandragore des vertus magiques. Ne prêtons pas trop d’importance aux petits détails.
▪  Prov. On ne prête qu’aux riches, on accorde plus volontiers un prêt à ceux qui sont en fonds et en état de rendre ; fig., on attribue volontiers certaines actions ou qualités à une personne selon la réputation qu’elle s’est faite. Qui donne aux pauvres prête à Dieu, un bienfait n’est jamais perdu.
2.  Accorder, fournir ce qui est nécessaire, utile. Surtout dans des locutions et expressions. Prêter secours, assistance à un blessé. Cet organisme a prêté son concours aux autorités lors de la crise. Il ne prête aucune attention à mes conseils. Si Dieu nous prête vie…, formule par laquelle on atténue un propos en rappelant que l’avenir est incertain. Prêter foi et hommage, pour un vassal, jurer fidélité à son seigneur. Prêter serment à la Constitution, prêter serment devant un tribunal. Ne prêtez pas foi à ses allégations, n’y croyez pas. Prêter son nom, faire établir un acte en son nom mais pour le compte de quelqu’un d’autre, en assumant personnellement les charges de cet acte et, par extension, offrir le soutien de son nom dans quelque affaire. Prête-nom, voir ce mot.
▪  Prêter l’oreille, écouter avec attention ou favorablement. Si vous prêtez l’oreille, vous pourrez entendre le murmure du ruisseau. Il a prêté une oreille compatissante à mes plaintes. Prêter sa voix, parler au nom de quelqu’un, intervenir en sa faveur ; se dit aussi de l’artiste qui dit le texte d’une marionnette, d’un personnage de dessins animés, qui double un acteur dans un film étranger, etc. Prêter la main à quelque chose (souvent en mauvaise part), y participer et, par extension, l’approuver. Il a prêté la main à une conspiration. Se prêter la main mutuellement, s’aider, se conforter. La superstition et l’ignorance se prêtent la main. Prêter main-forte à quelqu’un, l’aider dans une tâche, une mission. Prêter le flanc à l’ennemi, lui présenter un flanc non protégé et, fig., prêter le flanc à quelque chose, lui donner prise. Prêter le flanc aux soupçons, à la critique.

II.

II. Verbe intransitif.
Donner matière à, donner lieu à. Ses propos prêtent à confusion, à controverse. Une phrase qui prête à l’équivoque. Sa conduite prête à rire.

III.

III. Verbe pronominal.
1.  S’adonner, se laisser aller momentanément à quelque chose. Se prêter à l’espérance, à l’illusion.
2.  Consentir par complaisance à quelque chose, s’y soumettre. Je ne me prêterai pas à pareille comédie, à pareil chantage. Loc. Se prêter au jeu, adopter l’attitude que commande une situation.
▪  Par analogie. En parlant d’une chose. Être propre à, convenir particulièrement à. L’argile se prête parfaitement au façonnage. Ce sujet se prête à de longs développements. Ce vallon se prête à la rêverie.
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