prêter

4e édition

PRÊTER.

v. a.
■  Donner, à la charge que celui à qui l’on donne, rende ce qu’on lui a donné. Prêter des meubles. Prêter des livres. Prêter de l’argent. Prêter un cheval. Prêter son carrosse.
Il s’emploie quelquefois absolument, comme dans ces phrases. Prêter à intérêt. Prêter à usure. Prêter sur gage. Et alors le mot d’Argent est toujours sous-entendu. C’est un homme qui n’aime pas à prêter.
On dit, Prêter secours, aide, faveur, &c. pour dire, Secourir, aider, favoriser quelqu’un en quelque chose. Prêter main-forte, pour dire, Appuyer par la force l’exécution des ordres de la Justice. Prêter la main, pour dire, Aider à faire quelque chose, être complice de quelque chose. Il a prêté la main à ce vol, à ce meurtre. On dit aussi, Prêter la main, Lorsqu’il est question de porter quelque chose de pesant, de remuer quelque fardeau. Prêtez-moi un peu la main.
On dit, Prêter l’oreille, prêter audience, prêter attention, prêter silence, pour dire, Écouter, donner audience, avoir attention, faire silence.
On dit, Prêter serment, pour dire, Faire serment devant quelqu’un. Prêter serment de fidélité au Roi. Et, Prêter foi & hommage, se dit d’Un vassal qui rend foi & hommage au Seigneur duquel il relève.
On dit, qu’Un homme prête son nom à un autre, Lorsque pour faire plaisir à un autre, il veut bien passer en son nom un acte où il n’a point d’intérêt. On dit aussi, qu’Un homme a prêté son nom à un autre, Lorsqu’il lui permet de se servir de son nom en quelque occasion. Et on dit d’Un homme sous le nom duquel un autre tient ou poursuit un bénéfice, que C’est un homme qui prête son nom.
On dit, Prêter son crédit, prêter ses amis à quelqu’un, pour dire, Lui rendre service, soit par son crédit, soit par le moyen de ses amis.
On dit encore, Prêter sa voix, prêter son ministère à quelqu’un, pour dire, Parler pour lui, s’employer pour lui.
On dit proverbialement, Prêter une charité, prêter des charités à quelqu’un, pour dire, Supposer malignement qu’il a dit ou fait quelque chose à quoi il n’a point pensé. Je suis persuadé qu’il est innocent, & que c’est une charité qu’on lui prête.
On dit familièrement, Prêter le collet à quelqu’un, pour dire, Se présenter pour lutter ou combattre corps à corps contre lui. Il est aussi fort que lui, il lui prêtera le collet quand il voudra.
Il se dit aussi figur. & fam. pour dire, Être prêt à résister à quelqu’un, à disputer, à combattre contre lui. Il est homme à lui prêter le collet.
On dit encore, Prêter le flanc à l’ennemi, pour dire, Se poster ou marcher avec si peu de précaution, que l’ennemi puisse vous prendre par le flanc.
On dit aussi fig. & fam. Prêter le flanc, pour dire, Donner prise sur soi.
Prêter, s’emploie quelquefois avec le pronom personnel, & signifie, S’adonner pour quelque temps à quelque chose. Alors il est en quelque sorte opposé à S’abandonner, se livrer entièrement. On peut se prêter au plaisir, mais il ne faut pas s’y abandonner. Je me prête à vous pour aujourd’hui, faites de moi ce que vous voudrez.
Il signifie aussi, Consentir par complaisance à quelque chose. Je me prêterai à cet accommodement.
Prêter, se met quelquefois avec l’article, comme si c’étoit un nom substantif. Ainsi on dit proverbialement, Ami au prêter, ennemi au rendre, pour dire, que Quand on veut retirer son argent des mains de celui à qui on l’a prêté, il arrive souvent qu’on s’en fait un ennemi. Et en parlant de ce qu’on prête à un homme insolvable, on dit, que C’est un prêter à jamais rendre.
Prêter, est aussi neutre, & il se dit Du cuir, des étoffes, & autres choses de même nature, qui s’étendent aisément quand on les tire. Du cuir qui prête. Un bas qui prête. Une étoffe qui prête.
Prêté, ée. participe.
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