prêter

5e édition

PRETER.

v. a.
■  Donner, à la charge que celui à qui l’on donne, rende ce qu’on lui a donné. Prêter des meubles. Prêter des livres. Prêter de l’argent. Prêter un cheval. Prêter son carrosse.
Il s’emploie quelquefois absolument, comme dans ces phrases, Prêter à intérêt, prêter à usure, prêter sur gage ; et alors le mot Argent est toujours sous-entendu. C’est un homme qui n’aime pas à prêter.
On dit, Prêter secours, aide, faveur, etc. pour dire, Secourir, aider, favoriser quelqu’un en quelque chose ; Prêter main-forte, pour dire, Appuyer par la force l’exécution des ordres de la Justice ; Prêter la main, pour dire, Aider à faire quelque chose, être complice de quelque chose : Il a prêté la main à ce vol, à ce meurtre. On dit aussi, Prêter la main, Lorsqu’il est question d’aider à porter quelque chose de pesant, à remuer, à soulever quelque fardeau. Prêtez-moi un peu la main.
On dit dans le même sens, Prêter l’épaule. Prêtez-moi l’épaule.
On dit, Prêter l’oreille, prêter audience, prêter attention, prêter silence, pour dire, Écouter, donner audience, avoir attention, faire silence.
On dit, Prêter serment, pour dire, Faire serment devant quelqu’un. Prêter serment de fidélité au Roi. Prêter serment de fidélité entre les mains du Chancelier. Et, Prêter foi et hommage, se dit d’Un vassal qui rend foi et hommage au Seigneur duquel il relève.
On dit, qu’Un homme prête son nom à un autre, Lorsque pour faire plaisir à un autre, il veut bien passer en son nom un acte où il n’a point d’intérêt. On dit aussi, qu’Un homme a prêté son nom à un autre, Lorsqu’il lui permet de se servir de son nom en quelque occasion. Et on dit d’Un homme sous le nom duquel un autre tient ou poursuit un Bénéfice, que C’est un homme qui prête son nom.
On dit, Prêter son crédit, prêter ses amis à quelqu’un, pour dire, Lui rendre service, soit par son crédit, soit par le moyen de ses amis.
On dit encore, Prêter sa voix, prêter son ministère à quelqu’un, pour dire, Parler pour lui, s’employer pour lui.
On dit, Prêter à quelqu’un des discours, une action, un ouvrage, une chanson, une plaisanterie, pour dire, Les lui attribuer. On dit proverbialement, Prêter des charités à quelqu’un ; c’est une charité qu’on lui prête, pour dire, qu’On lui suppose quelque fait ou intention répréhensible. On dit aussi, Prêter des torts, prêter un ridicule, un travers, etc.
On dit familièrement, Prêter le collet à quelqu’un, pour dire, Se présenter pour lutter ou combattre corps à corps contre lui. Il est aussi fort que lui, il lui prêtera le collet quand il voudra.
Il se dit aussi figurément et famil. pour dire, Être prêt à résister à quelqu’un, à disputer, à combattre contre lui. Il est homme à lui prêter le collet.
On dit encore, Prêter le flanc à l’ennemi, pour dire, Se poster ou marcher avec si peu de précaution, que l’ennemi puisse vous prendre par le flanc.
On dit aussi figurément et familièrement, Prêter le flanc, pour dire, Donner prise sur soi.
On dit a peu près dans le même sens, Prêter à la censure, à la critique, au ridicule, etc.
Prêter, s’emploie quelquefois avec le pronom personnel, et signifie, S’adonner pour quelque temps à quelque chose : alors il est en quelque sorte opposé à, S’abandonner, se livrer entièrement. On peut se prêter au plaisir, mais il ne faut pas s’y abandonner.
Il signifie aussi, Consentir par complaisance à quelque chose. Je me prêterai à cet accommodement. C’est un homme qui se prête à tout, qui ne se prête à rien.
On dit absolument, Il faut savoir se prêter, pour dire, qu’Il faut savoir user de complaisance à propos.
Prêter, se met quelquefois avec l’article, comme si c’étoit un nom substantif. Ainsi on dit proverbialement, Ami au prêter, ennemi au rendre, pour dire, que Quand on veut retirer son argent des mains de celui à qui on l’a prêté, il arrive souvent qu’on s’en fait un ennemi. Et en parlant de ce qu’on prête à un homme insolvable, on dit, que C’est un prêter à ne jamais rendre.
p. 361Prêter, est aussi neutre, et il se dit Du cuir, des étoffes, et autres choses de même nature, qui s’étendent aisément quand on les tire. Du cuir qui prête. Un bas qui prête. Une étoffe qui prête.
Et l’on dit figurément, d’Un sujet sur lequel il y a beaucoup de bonnes choses à dire, Que c’est un sujet qui prête, qui prête beaucoup.
Prêté, ée. participe.
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