nourrir

NOURRIR

conjugaison verbe transitif
Étymologie : xe siècle, nodrir. Issu du latin nutrire, de même sens.

I.

I. Pourvoir à la subsistance d’un être.
1.  Donner à un être les aliments qui lui sont nécessaires. Nourrir un enfant au sein, au biberon. Ne pas être suffisamment nourri, ne pas manger à sa faim. Une jeune fille au pair, logée et nourrie, recevant notamment le vivre et le couvert pour prix de ses services. Les oiseaux nourrissent leurs petits de vers, de larves. Nourrir une plante avec de l’engrais.
▪  Pron. Se nourrir de, prendre pour aliment. Se nourrir de pain, de viande, de légumes. Cet anachorète se nourrissait de racines sauvages. Les oiseaux de proie se nourrissent de chair. Absolument. Cette personne se nourrit bien, se nourrit mal, d’une manière qui favorise ou compromet sa santé, son équilibre.
▪  Spécialement. Allaiter un enfant nouveau-né. Elle n’a pas pu nourrir sa fille. Elle a nourri son enfant jusqu’à l’âge de six mois. Absolument. Cette femme nourrit, ne nourrit plus.
▪  Par extension. En parlant d’un aliment. Sustenter, fournir à l’organisme ce qui est propre à assurer son entretien, sa croissance. Ces substances sont propres, impropres à nourrir l’homme, à nourrir les animaux. Par analogie. La bonne terre nourrit les plantes. Absolument. Le pain nourrit beaucoup. Certaines viandes nourrissent trop richement.
2.  Pourvoir à l’entretien, aux besoins de quelqu’un. Je l’ai vêtu et nourri pendant dix ans. Avoir une famille à nourrir. Il gagne tout juste de quoi nourrir ses enfants. Expr. fig. Nourrir un serpent dans son sein (on dit aussi réchauffer), élever, protéger quelqu’un qui se révèle être un ingrat ou un ennemi.
▪  Par extension. Se dit d’une terre, d’un pays, d’un métier qui assure à quelqu’un sa subsistance, qui lui procure de quoi vivre. Cette terre suffit à le nourrir, lui et toute sa famille. La Sicile nourrissait Rome, fournissait des vivres aux Romains. Cette activité nourrit ou ne nourrit pas son homme, elle est ou n’est pas suffisamment lucrative.
3.  Vieilli. Produire, porter. Cette terre a nourri de grands navigateurs.

II.

II. Fig.
1.  Entretenir quelque chose, en lui fournissant les moyens de durer. On nourrit le bois avec de la cire, le cuir avec de la graisse, du cirage. Nourrir le feu, l’alimenter en bois, en charbon. Les services mutuels nourrissent l’amitié.
2.  Favoriser ou laisser se développer un sentiment, une idée, etc. Nourrir les ambitions, les espoirs de quelqu’un. Nourrir dans son âme de la haine, de la tendresse pour une personne. Nourrir une passion malheureuse. Il nourrissait le projet, le dessein de s’évader. Nourrir une chimère.
3.  Enrichir, donner de la force à. L’étude, la conversation des hommes éclairés nourrissent l’esprit. Nourrir son imagination par des lectures. Nourrir son style, en accroître la vigueur, l’expressivité.
4.  Nourrir quelqu’un de, dans, à, instruire, élever quelqu’un, en lui inculquant une certaine façon d’être, de penser. Ce jeune homme a été nourri dans la haine du vice, dans le culte de l’honneur. Il a été nourri aux lettres latines. Un esprit nourri de science. Pron. Il s’est nourri des bons auteurs, il s’est formé en les lisant.
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