coin
COIN
nom masculinÉtymologie : xiie siècle, au sens d’« angle ». Du latin cuneus, « coin à fendre » et, par extension, tout objet ayant cette forme.
I.
I.
1.
Marque de domaine : technique.
Pièce de métal ou de bois, de forme prismatique à base triangulaire, que l’on fait entrer de force dans du bois ou des pierres pour les fendre.
Planter, enfoncer un coin dans un tronc d’arbre.
Faire entrer un coin dans une pièce de bois à coups de marteau, de maillet.
▪ Par analogie. Marque de domaine : militaire. Anciennement.
Troupe formée en triangle, la pointe tournée vers l’ennemi.
2.
Pièce de bois ou de métal que l’on serre en force pour maintenir, assujettir certains objets.
Coin de serrage, de calage.
3.
Marque de domaine : numismatique.
Morceau d’acier gravé en creux, servant de matrice pour frapper de la monnaie, des médailles, et, par métonymie, l’empreinte ainsi obtenue.
Cette monnaie est à tel coin, marquée, frappée au coin de Rouen.
Une médaille à fleur de coin, parfaitement conservée.
4.
Marque de domaine : argenterie.
Poinçon servant à marquer des bijoux, de la vaisselle d’or ou d’argent et, par métonymie, cette marque elle-même.
Des couverts marqués au coin de Paris.
Expr. fig.
Cela est frappé, est marqué à tel coin, porte tel cachet, telle marque distinctive.
Ses paroles sont frappées au coin du bon sens.
Expr. vieillie.
Une œuvre marquée au bon coin, une œuvre de qualité.
5.
Marque de domaine : hippologie.
Chacune des incisives les plus proches des crocs, de chaque côté de la bouche du cheval.
Il y a deux coins à chaque mâchoire.
II.
II.
1.
Angle d’un objet, d’un édifice, d’une surface, etc.
Coin saillant, coin rentrant.
Planter une borne, un piquet au coin d’un champ.
Les quatre coins d’une feuille de papier, d’un mouchoir.
Une lampe est posée sur le coin du bureau.
Un piano occupait un des coins de la pièce.
Meuble de coin, étagère de coin, qui se place dans un des angles d’une pièce.
▪ Expr.
Mettre un enfant au coin, le punir en l’obligeant à se tenir debout dans un angle, le nez contre le mur.
Aller au coin.
Spécialement.
Le jeu des quatre coins, dans lequel quatre personnes vont d’un coin à un autre d’un espace carré, tandis qu’une cinquième, placée au milieu, tâche d’occuper l’un des coins pendant qu’il reste vide.
Jouer aux quatre coins.
▪ Par extension.
Le coin de la rue, l’endroit où la rue en coupe, en rencontre une autre.
Le magasin fait le coin de la rue.
Elliptiquement et fam.
Le marchand de tabac du coin, le cordonnier du coin, celui de la rue, du quartier, le plus proche de l’endroit où l’on se trouve.
Marque de domaine : reliure.
Pièce de cuir, de métal, garnissant les angles d’un livre relié.
Une reliure romantique à coins.
2.
En parlant du corps humain.
Les coins de la bouche, de l’œil, les commissures.
Avoir une cigarette au coin de la bouche, une larme au coin de l’œil.
Expr.
Regarder, faire signe du coin de l’œil, à la dérobée et sans faire semblant de rien.
Un regard en coin, oblique.
Un sourire en coin, un sourire à peine ébauché exprimant l’ironie ou la malveillance.
Fig. et pop.
Ça m’en bouche un coin, cela me surprend fortement.
◉ Remarque : Cette expression est inélégante.
III.
III.
1.
Partie d’une pièce, d’un terrain, etc., même s’il ne s’agit pas d’un angle.
Faire un potager dans un coin du jardin.
Par la lucarne, on apercevait un coin de ciel bleu.
Chercher un coin d’ombre.
Par analogie.
Le coin du feu, la proximité de l’âtre.
S’asseoir au coin du feu.
Une causerie au coin du feu, familière, amicale.
Rester au coin du feu, ne pas quitter le coin de son feu, rester chez soi, aimer la vie retirée.
Le coin du bois, l’endroit où le bois se termine, où la route coupe un bois et, fig., un endroit solitaire, écarté.
Expr.
On n’aimerait pas le rencontrer au coin d’un bois, il a un aspect inquiétant.
2.
Endroit quelconque.
C’est un coin de Paris qui m’est familier.
Je connais un coin charmant.
Il habite un coin perdu.
Il vit tranquille dans un coin de sa province.
Un vrai coin de paradis.
Fam.
Il n’est pas du coin.
▪ Expr.
Les quatre coins du monde, de la France, les parties les plus éloignées du monde, de la France.
Nous l’avons cherché aux quatre coins de la ville, partout.
▪ Fig.
Dans un journal, un magazine, une revue, rubrique destinée aux lecteurs qui s’intéressent à une activité particulière.
Le coin des philatélistes, du bricoleur.
3.
Endroit retiré, peu exposé à la vue, au passage.
Mettez vos affaires dans ce coin.
Il alla se cacher dans un coin.
Dans quel coin ai-je pu ranger ce livre ?
Expr.
Rester dans son coin, à l’écart, sans se mêler aux autres.
Fig.
Chercher dans un coin de sa mémoire, de son esprit.
▪ Fam. et par euphémisme.
Le petit coin, les lieux d’aisances.
▪ Pop.
Blague dans le coin, toute plaisanterie mise à part.
Voir aussi
- [Dire, Ne pas dire] Aux quatre coins du globe
- [Dire, Ne pas dire] Les remarques normatives
- [Terminologie (FranceTerme)] :
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- coi, coite, adj.
- coiffant, -ante, adj.
- coiffe, n. f.
- coiffé, -ée, adj.
- coiffer, v. tr.
- coiffeur, -euse, n.
- coiffeuse, n. f.
- coiffure, n. f.
- coignier, n. m. [1re édition]
- coîment, adv. [3e édition]
- coin, n. m.
- coinçage, n. m.
- coincement, n. m.
- coincer, v. tr.
- coincher, v. intr.
- coïncidence, n. f.
- coïncident, -ente, adj.
- coïncider, v. intr.
- coin-coin, n. m. inv.
- coïnculpé, -ée, n.
HISTOIRE DU MOT
- coin [I], n. m. [1re édition] coin [II], n. m. [1re édition]
- coin [I], n. m. [2e édition] coin [II], n. m. [2e édition]
- coin [I], n. m. [3e édition] coin [II], n. m. [3e édition]
- coin [I], n. m. [4e édition]
- coin [I], n. m. [5e édition]
- coin, n. m. [6e édition]
- coin, n. m. [7e édition]
- coin, n. m. [8e édition]
- coin, n. m.