enfant

7e édition

ENFANT.

s. m.
■  Garçon ou fille qui est en bas âge, qui n’a pas encore l’usage de la raison. On est enfant jusqu’à l’âge de dix ou douze ans. Un bel enfant. Un petit enfant. Un joli enfant. Un enfant opiniâtre. Tenir un enfant sur les fonts baptismaux. Un enfant à la mamelle. Un enfant qui tette. Sevrer un enfant. Un enfant mort-né. Un enfant bien né. Un enfant mal né. Pleurer comme un enfant. Badiner comme un enfant. Des jouets d’enfants. On représente l’Amour sous les traits d’un enfant.
Il s’emploie quelquefois comme féminin, au singulier, en parlant d’Une très jeune fille, surtout lorsqu’on exprime quelque louange, ou qu’on témoigne quelque sentiment d’affection, de bienveillance, etc. Voilà une belle enfant. Vous êtes une jolie, une aimable enfant. La pauvre enfant.
Fam., Ce n’est pas un jeu d’enfant, ce n’est pas jeu d’enfant, se dit D’une affaire grave et sérieuse, ou D’un engagement dont on ne peut se dédire.
Prov., Il est aussi innocent que l’enfant qui vient de naître, qui est à naître, se dit p. 632Pour mieux affirmer l’innocence de quelqu’un.
Prov., Faire l’enfant, Badiner comme un enfant, s’amuser à des choses puériles. On dit de même, Être enfant. Est-elle enfant ! Que vous êtes enfant !
Se comporter, se conduire, agir comme un enfant, parler comme un enfant, Agir sans réflexion, tenir des discours puérils. On dit de même, Un discours d’enfant, une conduite d’enfant, etc.
Prov. et fig., Il n’y a plus d’enfants, se dit À propos d’un enfant qui parle de choses qu’il devrait encore ignorer.
Prov., Cet enfant ne vivra pas, il a trop d’esprit.
Fig. et fam., C’est un bon enfant, C’est un homme de bonne humeur, de bon caractère, et commode à vivre. On dit aussi, C’est une bonne enfant, une bien bonne enfant, en parlant D’une jeune fille ou d’une jeune femme d’un caractère doux et facile.
Fig. et fam., Il est bon enfant, bien bon enfant de croire cela, de se prêter à cela, etc., Il est bien simple de croire cela, etc.
Enfant trouvé, Enfant qu’on trouve exposé, et dont le père et la mère ne se font pas connaître. C’est un enfant trouvé. L’hospice des enfants trouvés, ou simplement, Les Enfants trouvés. Aller aux Enfants trouvés.
Enfant de troupe, Fils de militaire élevé dans les casernes aux frais de l’État.
Enfant de chœur, Enfant dont l’emploi est de chanter dans l’église, et de servir à quelques autres fonctions du chœur.
Enfants d’honneur, Jeunes gens de qualité qui étaient nourris auprès d’un prince, pendant son bas âge.
Fig., Enfants perdus, se dit Des soldats détachés qui commencent l’attaque un jour de combat. Commander les enfants perdus. Il se dit quelquefois, par extension, Des personnes que l’on jette les premières en avant dans quelque entreprise hasardeuse, ou qui s’y aventurent d’elles-mêmes.
Enfant, se dit aussi d’Un fils ou d’une fille, quel que soit leur âge, par relation au père et à la mère, ou à l’un des deux seulement. Avoir des enfants. Enfant mâle. Une femme qui est en mal d’enfant, en travail d’enfant. Être chargé d’enfants. Il laisse une veuve et quatre enfants en bas âge. Une mère qui aime beaucoup ses enfants. Cette mère est faible, elle gâte ses enfants. Enfant gâté. La parabole de l’Enfant prodigue. Des enfants mineurs. Enfant légitime. Enfant naturel. Enfant adoptif. Enfant d’adoption. Enfant du premier lit, du second lit. Il fut élevé chez ces étrangers comme s’il eût été l’enfant de la maison.
Fam., C’est bien l’enfant de sa mère, Il lui ressemble beaucoup, il en a les manières, les qualités, les défauts.
Enfant, quand on l’emploie au pluriel, comprend aussi quelquefois Les petits-fils et arrière-petits-fils. Ce père de famille a dîné avec tous ses enfants. Les petits-enfants d’une personne, Ses petits-fils et arrière-petits-fils.
Il se dit également quelquefois de Tous ceux qui sont sortis d’une même souche, qui ont la même origine. Nous sommes tous enfants d’Adam. Les Juifs sont appelés les enfants d’Israël.
Il s’emploie aussi figurément. Nous sommes les enfants de Dieu par la grâce. Tous les fidèles sont enfants de Dieu, enfants de l’Église. La patrie vit alors tous ses enfants s’armer pour elle.
Un enfant de Saint-François, un enfant de Saint-Ignace, etc., Un franciscain, un jésuite, etc.
Les enfants de France, Les princes enfants légitimes des rois de France, et ceux qui descendent des aînés. Gouverneur des enfants de France. Gouvernante des enfants de France.
Fig. et fam., Enfant de Paris, enfant de Lyon, enfant d’Orléans, etc., Natif de Paris, de Lyon, d’Orléans, etc.
Fig. et pop., Enfant de la balle, Enfant d’un maître de jeu de paume ; et, par extension, Toute personne élevée dans la profession de son père.
En style de l’Écriture, Les enfants de lumière, Ceux qui sont éclairés des lumières de l’Évangile. Les enfants de ténèbres, Les idolâtres. Les enfants des hommes, Les hommes : cela se dit principalement par opposition à cette expression : Les enfants de Dieu.
Prov. et fig., Les menteurs sont enfants du diable.
Fig. et poétiq., Les enfants de Bellone ou de Mars, les enfants d’Apollon, Les guerriers, les poètes.
Enfant, est aussi Un terme d’amitié, de familiarité qu’on emploie quelquefois en parlant à quelqu’un de plus jeune que soi ou à un inférieur, soit pour le flatter, pour le consoler, etc., soit pour lui ordonner quelque chose, pour l’y engager, etc. Ma belle enfant, ne craignez rien. Mon enfant, allez avertir mes gens. Venez, mon enfant. Mon cher enfant, écoutez-moi. Enfant que vous êtes, pouvez-vous avoir peur de la colère d’un ami ? Allons, enfants, travaillez. Courage, enfants ! criait-il à ses soldats.
Enfant, se dit quelquefois figurément, en poésie et dans le style élevé, d’Une chose qui est produite par une autre, qui en naît, qui en résulte. Le bonheur est enfant de la vertu. Les jeux, les ris, enfants de la gaieté.
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