enfant

3e édition

ENFANT.

s. m.
■  Fils ou fille par rélation au pére & à la mére. Avoir des enfans. Enfant mâle. Une femme qui est grosse d’enfant, en mal d’enfant, en travail d’enfant. Etre chargé d’enfans. Une mére qui aime fort ses enfans. Cette mére souffre toutes choses à ses enfans, elle les gâte. Enfans mineurs. Enfant adoptif. Enfant d’adoption. Enfant gâté. Nous sommes tous enfans d’Adam. Les Juifs sont appelez les enfans d’Israël. La parabole de l’Enfant prodigue.
On appelle, Enfans de France, Les Princes enfans légitimes des Rois, & ceux qui descendent des aînez. Gouverneur des Enfans de France. Gouvernante des Enfans de France.
On dit, Enfant de Paris, enfant de Lyon, enfant d’Orléans, &c. pour dire, Natif de Paris, de Lyon, d’Orléans. Il n’est que du style familier.
On dit figur. que Nous sommes enfans de Dieu par la grace, que tous les fidéles sont enfans de Dieu, enfans de l’Eglise.
On dit en style de l’Ecriture Sainte, que Tous les hommes naissent enfans de colère, parce qu’ils naissent dans le péché originel.
On dit aussi en style de l’Ecriture Sainte, Enfans de lumiére, enfans de ténébres.
On dit prov. & figur. que Les menteurs sont enfans du Diable.
On appelle, Les enfans d’un Maître de Jeu de paume, Les enfans de la balle.
On appelle figur. Enfant de la balle, Les enfans qui exercent la profession de leurs péres, & qui la font mieux que les autres.
Enfant, se dit encore, d’Un garçon ou d’une fille en bas âge, & jusqu’à l’âge de dix ou douze ans, sans aucune rélation au pére & à la mére. Un bel enfant. Un petit enfant. Un joli enfant. Un enfant opiniâtre. Un enfant à la mammelle. Un enfant qui tette. Sévrer un enfant. Un enfant mort-né. Un enfant bien né. Un enfant mal né. Pleurer comme un enfant. Badiner comme un enfant. Des jouets, des babioles d’enfans.
On dit prov. Faire l’enfant, pour dire, Badiner comme un enfant, s’amuser à des choses puériles.
On dit à un jeune garçon qui a fait quelque faute, qu’On le traitera en enfant de bonne maison, pour dire, qu’On le châtiera sans l’épargner.
On appelle, Enfans trouvez, Les enfans qu’on trouve exposez, & dont le pére & la mére ne se font pas connoître.
On dit prov. Quand on veut assûrer qu’on n’est point coupable d’une chose dont on est accusé, qu’On en est aussi innocent que l’enfant qui vient de naître, qui est à naître.
Quand il s’agit d’une chose sérieuse & importante on dit que Ce n’est pas un jeu d’enfant.
p. 582On appelle, Enfant de Chœur, Un enfant dont l’emploi est de chanter dans l’Eglise, & de servir à quelques autres fonctions du chœur.
On appeloit autrefois, Enfans perdus, Les soldats détachez qui commençoient l’attaque un jour de combat. Commander les enfans perdus.
On appelle, Enfans d’honneur, De jeunes gens de qualité, qui sont nourris auprès d’un Prince pendant son bas âge.
Enfant, est aussi un terme dont on se sert par flatterie & par familiarité. C’est un bon enfant. Mon enfant.
En ce sens on le fait quelquefois féminin au singulier, en parlant d’Une fort jeune fille. Voilà une belle enfant. Vous étes une jolie enfant. C’est la meilleure enfant du monde. La pauvre enfant.
On dit, quand on voit un enfant qui a de la raison & de l’esprit de bonne heure, qu’Il n’y a plus d’enfans.
On dit, d’Un enfant, C’est l’enfant de sa mére, pour dire, qu’Il lui ressemble, qu’il a toutes ses maniéres.
On s’en sert aussi en parlant à des inférieurs. Allons, enfans. Courage, enfans.
Mon enfant, est aussi un terme dont on se sert lorsqu’on veut parler avec quelque honnêteté à des gens extrémement inférieurs. Mon enfant, dites-moi, &c. Mon enfant, allez avertir mes gens.
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