enfant

5e édition

ENFANT.

s. masc.
■  Fils ou fille par relation au père et à la mère. Avoir des enfans. Enfant mâle. Une femme qui est grosse d’enfant, en mal d’enfant, en travail d’enfant. Être chargé d’enfans. Une mère qui aime fort ses enfans. Cette mère souffre toutes choses à ses enfans, elle les gâte. Enfant gâté. Enfans mineurs. Enfant adoptif. Enfant d’adoption. La parabole de l’Enfant prodigue.
Il se dit aussi par extension, Des petits-fils et arrière-petits fils. Ce père de famille a dîné avec tous ses enfans.
Il se dit encore, pour signifier, Tous les descendans d’une même souche. Nous sommes tous enfans d’Adam. Les Juifs sont appelés les enfans d’Israël.
On appelle Enfans de France, Les Princes enfans légitimes des Rois, et ceux qui descendent des aînés. Gouverneur des enfans de France. Gouvernante des enfans de France.
On dit, Enfant de Paris, enfant de Lyon, enfant d’Orléans, etc. pour dire, Natif de Paris, de Lyon, d’Orléans. Il n’est que du style familier.
On dit figurément, que Nous sommes enfans de Dieu par la grâce, que tous les fidèles sont enfans de Dieu, enfans de l’Église.
On dit en style de l’Écriture Sainte, que Tous les hommes naissent enfans de colère, parce qu’ils naissent dans le péché originel.
On dit aussi en style de l’Écriture-Sainte, Enfans de lumière, enfans de ténèbres.
On appelle aussi figurément et poétiquement Les Guerriers, les Poëtes, Enfans de Bellone ou de Mars, Enfans d’Apollon.
On dit proverbialement et figurément, que Les menteurs sont enfans du Diable.
On appelle Les enfans d’un Maître de Jeu de Paume, Les enfans de la balle.
On appelle figurément, Enfant de la balle, Les enfans qui exercent la profession de leurs pères, et qui sont censés la faire mieux que les autres.
Enfant, se dit encore d’Un garçon ou d’une fille en bas âge, et jusqu’à l’âge de dix ou douze ans, sans aucune relation au père et à la mère. Un bel enfant. Un petit enfant. Un joli enfant. p. 490Un enfant opiniâtre. Un enfant à la mamelle. Un enfant qui tette. Sevrer un enfant. Un enfant mort-né. Un enfant bien né. Un enfant mal né. Pleurer comme un enfant. Badiner comme un enfant. Des jouets, des babioles d’enfans.
On dit proverbialement, Faire l’enfant, pour dire, Badiner comme un enfant, s’amuser à des choses puériles ; Se conduire comme un enfant, parler comme un enfant, pour dire, Agir sans réflexion, tenir des discours puérils.
On dit à quelqu’un qui a fait une faute, qu’On le traitera en enfant de bonne maison, pour dire qu’On le châtiera sans l’épargner. Il est familier.
On appelle Enfans-trouvés Les enfans qu’on trouve exposés, et dont le père et la mère ne se font pas connoître.
On dit proverbialement, quand on veut assurer qu’on n’est point coupable d’une chose dont on est accusé, qu’On en est aussi innocent que l’enfant qui vient de naître, qui est à naître.
Quand il s’agit d’une chose sérieuse et importante, on dit, que Ce n’est pas un jeu d’enfant, ce n’est pas jeu d’enfant.
On appelle Enfant de Chœur, Un enfant dont l’emploi est de chanter dans l’Eglise, et de servir à quelques autres fonctions du chœur.
On appeloit autrefois Enfans perdus, Les soldats détachés qui commençoient l’attaque un jour de combat. Commander les enfans perdus.
On appeloit Enfans d’honneur, Des jeunes gens de qualité qui étoient nourris auprès d’un Prince pendant son bas âge.
Enfant, est aussi un terme dont on se sert par flatterie et par familiarité. C’est un bon enfant. Mon enfant.
En ce sens on le fait quelquefois féminin au singulier, en parlant d’Une fort jeune fille. Voilà une belle enfant. Vous êtes une jolie enfant. C’est la meilleure enfant du monde. La pauvre enfant.
On dit aussi familièrement, en parlant d’Une jeune femme d’un caractère doux et facile, C’est une bonne enfant, une bien bonne enfant.
On dit proverbialement, quand on voit un enfant qui a de la raison et de l’esprit de bonne heure, qu’Il n’y a plus d’enfans.
On dit d’Un enfant, C’est l’enfant de sa mère, pour dire, qu’Il lui ressemble, qu’il a toutes ses manières.
On s’en sert aussi en parlant à des inférieurs. Allons, enfans. Courage, enfans.
Mon enfant, est aussi un terme dont on se sert lorsqu’on veut parler avec un air de bonté ou d’intérêt, d’affabilité, à des gens extrêmement inférieurs. Mon enfant, dites moi, etc. Mon enfant, allez avertir mes gens.
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