sac

5e édition

[I.] SAC.

sub. mas.
↪ voir aussi : [II.] Sac (n. m.)
■  Sorte de poche faite d’une espèce de cuir, de toile, ou d’autre étoffe, que l’on coud par le bas et par les côtés, laissant seulement le haut ouvert pour mettre dedans ce qu’on veut. Grand sac. Petit sac. Un sac tout neuf. Un vieux sac. Un sac rapetassé. Un sac troué. Sac de toile, de treillis. Dans le fond du sac. À la gueule du sac. À l’entrée, à l’ouverture du sac. Vider, remplir un sac. Lier, délier un sac. Il gagne sa vie à louer des sacs sur les ports. Un sac à mettre de l’argent. Un sac de peau d’ours. Sac de papier gris à mettre des épiceries et des drogues. Sac de velours.
On dit, Sac à blé, sac à charbon, sac à avoine, sac à terre, pour dire, Sac à mettre du blé, du charbon, de l’avoine, de la terre ; et on dit, Sac de blé, de charbon, d’avoine, de plâtre, de farine, de noix, de pommes, etc. pour dire, Sac plein de blé, de charbon, d’avoine, de plâtre, de farine, de noix, de pommes, etc. Dans le même sens on dit, Un sac d’argent, un sac de pistoles, un sac de sous, un sac de mille francs. On dit pourtant également, Sac à poudre, pour dire, Un sac à mettre de la poudre, et un sac plein de poudre.
Sac de blé, sac de farine, se dit aussi d’Une certaine mesure de blé, de farine. Les Munitionnaires doivent fournir tant de sacs de blé, tant de sacs de farine.
On dit proverbialement et figurément, Tirer d’un sac deux moutures, p. 525pour dire, Prendre deux fois la récompense, le droit qu’il n’est permis de prendre qu’une seule fois. C’est une métaphore tirée des Meuniers, qui exigent souvent pour la mouture d’un sac de blé, le double de ce qui leur est légitimement dû.
On dit proverbialement, Autant pèche celui qui tient le sac, que celui qui met dedans, pour dire, que Le recéleur n’est pas moins coupable que le voleur.
On dit proverbialement et figurément, Se couvrir d’un sac mouillé, pour dire, Apporter une méchante excuse, alléguer une mauvaise défense.
On dit d’Un scélérat, d’un filou, d’un mauvais garnement, que C’est un homme de sac et de corde. Et on appelle figurément Un ivrogne, Sac à vin. Il est très-bas.
On dit d’Un homme pris sur le fait pour quelque infidélité, quelque vol, Il a été pris la main dans le sac.
On dit proverbialement, qu’Il ne sauroit sortir d’un sac que ce qui y est, pour dire, qu’Un sot ne peut dire que des impertinences, qu’un méchant homme ne peut faire que de méchantes actions. Il est populaire.
On dit d’Un habit mal fait, mal taillé et trop large, que C’est un sac, qu’il ressemble à un sac, qu’on est dans cet habit comme dans un sac.
On appelle Sac de nuit, Un sac où l’on met, en voyage, ses hardes de nuit ; Sac à ouvrage, Un sac où les femmes renferment l’ouvrage auquel elles travaillent ; et, Sac d’Église, Le sac où elles mettent leurs livres de dévotion et de prières pour aller à l’Église. La vanité avoit fait ces sacs riches, et on avoit soin de les faire porter par des valets. Dévote à sac, qu’On voit toujours suivie d’un sac, en allant à l’Église.
On dit proverbialement, Trousser son sac et ses quilles, prendre son sac et ses quilles, pour dire, Prendre ses hardes et s’en aller. Il est du style familier.
En termes de Guerre, on appelle Sac à terre, Un sac plein de terre, dont on se sert en faisant les tranchées, logemens, batteries, etc. pour mettre les soldats à couvert du feu des ennemis. Chaque soldat portoit un sac à terre. On ne put faire le logement de la contrescarpe, faute de sacs à terre.
On appelle Sac de procès, et absolument Sac, Un sac où l’on met les pièces d’un procès. Mettre le sac au Greffe. Porter le sac au Greffe, chez le Rapporteur. Retirer le sac du Greffe. Charger un Avocat de son sac. L’Avocat a vu le sac, il est prêt à plaider. Le Rapporteur a vu tous les sacs du procès. Ce contrat est la meilleure pièce de son sac. En ce sens on dit, Donner communication de son sac, pour dire, Communiquer les pièces du procès qui sont dans le sac.
On dit aussi figurément, en parlant d’Un homme qui sollicite quelque grâce, qui entreprend quelque affaire, qu’Une chose est la meilleure pièce de son sac, pour dire, que C’est la chose la plus avantageuse pour lui, celle qui doit le plus sûrement lui procurer le succès qu’il désire ; et on dit, qu’Un homme a perdu la meilleure pièce de son sac, Lorsqu’il a perdu un Protecteur dont le crédit lui étoit nécessaire pour réussir. Ces deux phrases sont du style familier.
On dit d’Un Juge qui aime à être Rapporteur, en vue du profit qu’il en tire, qu’Il aime le sac. Il est du style familier.
On dit proverbialement et figurément, Voir le fond du sac, pour dire, Pénétrer dans ce qu’une affaire a de plus secret, de plus caché.
On dit proverbialement, Juger sur l’étiquette du sac, pour dire, Juger sur-le-champ une question qui ne reçoit point de difficulté ; ou bien, Prononcer sur une question difficile, sans se donner la peine de s’en instruire suffisamment.
On appelle Garde-sacs, Greffier Garde-sacs, L’Officier qui est chargé de garder les sacs des procès.
Sac, se dit aussi d’Un habit de pénitence, d’affliction, d’humiliation. Se couvrir de sac et de cendre. Faire pénitence sous le sac et la cendre. Porter le sac et le cilice.
On appelle aussi Sac, Les grandes robes dont se couvrent les Pénitens dans leurs cérémonies, dans leurs processions. Tous les Pénitens étoient revêtus de sacs noirs.
On dit familièrement, Mettre quelqu’un au sac, pour dire, Le mettre hors d’état de répondre aux objections qu’on lui fait.
Sac, se dit aussi d’Un dépôt d’humeurs, de matière, qui se forme en quelque partie du corps auprès d’une plaie ou d’un abcès. Quand une plaie est mal pansée, il s’y fait un sac.
Cul-de-sac. Petite rue qui n’a point d’issue. Il demeure dans un cul-de-sac.
On dit proverbialement et figurément, Être enfourné dans un cul-de-sac, pour, Être engagé dans une affaire dont l’issue est difficile.
On appelle figurément aussi Cul-de-sac, Une place où on est comme écarté du chemin des honneurs, qui ne présente aucun moyen d’avancement. Quelle place vous a-t-on donnée là ? C’est un vrai cul-de-sac.
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