sac

3e édition

[I.] SAC.

subst. masc.
↪ voir aussi : [II.] Sac (n. m.)
■  Sorte de poche faite d’une pièce de toile, de cuir, ou d’autre étoffe, que l’on coud par le bas & par les côtez, laissant seulement le haut ouvert pour mettre dedans ce qu’on veut. Grand sac. Petit sac. Un sac tout neuf. Un vieux sac. Un sac rapetassé. Un sac troué. Sac de toile, de treillis. Dans le fond du sac. A la gueule du sac. A l’entrée, à l’ouverture du sac. Vuider, remplir un sac. Lier, délier un sac. Il gagne sa vie à louer des sacs sur les ports. Un sac à mettre de l’argent. Un sac de peau d’ours. Sac de papier gris à mettre des épiceries & des drogues. Sac de velours.
On dit, Sac à bled, sac à charbon, sac à avoine, &c. pour dire, Sac à mettre du bled, du charbon, de l’avoine, &c. Et on dit, Sac de bled, de charbon, d’avoine, de plâtre, de farine, de noix, de pommes, &c. pour dire, Sac plein de bled, de charbon, d’avoine, de plâtre, de farine, de noix, de pommes, &c. Dans le même sens, on dit, Un sac d’argent. Un sac de pistoles. Un sac de sous. Un sac de mille francs. On dit pourtant également, Sac à poudre, pour dire, Un sac à mettre de la poudre, &, Un sac plein de poudre.
Sac de bled, sac de farine, Se dit aussi, d’Une certaine mesure de bled, de farine. Les munitionnaires doivent fournir tant de sacs de bled, tant de sacs de farine.
On dit prov. & figur. Prendre d’un sac deux moutures, pour dire, Prendre deux fois la récompense, le droit qu’il n’est permis de prendre qu’une seule fois : C’est une métaphore tirée des Meûniers, qui éxigent souvent pour la mouture d’un sac de bled, le double de ce qui leur est légitimement dû.
On dit prov. Autant pèche celui qui tient le sac, que celui qui met dedans, pour dire, que Le receleur n’est pas moins coupable que le voleur.
On dit proverbialement & figurément, Se couvrir d’un sac mouillé, pour dire, Apporter une méchante excuse, alléguer une mauvaise défense.
On dit, d’Un scélérat, d’un filou, d’un mauvais garnement, que C’est un homme de sac & de corde. Et on appelle fig. Un ivrogne, Sac à vin. Il est très-bas.
On dit prov. qu’Il ne sauroit sortir d’un sac que ce qui y est, pour dire, qu’Un sot ne peut dire que des impertinences, qu’un méchant homme ne peut faire que de méchantes actions. Il est popul.
On dit, d’Un habit mal fait, mal taillé & trop large, que C’est un sac, qu’il ressemble à un sac, qu’on est dans cet habit comme dans un sac.
On appelle, Sac de nuit, Un sac où l’on met ses hardes de nuit ; Sac aux heures, Un sac où les femmes mettent leurs livres de dévotion & de prières ; Et, Sac à ouvrage, Un sac où elles renferment l’ouvrage auquel elles travaillent.
On dit prov. Trousser son sac & ses quilles, prendre son sac & ses quilles, pour dire, Prendre ses hardes & s’en aller. Il est du style familier.
En termes de Guerre, on appelle, Sac à terre, Un sac plein de terre, dont on se sert pour faire les tranchées, logemens, batteries, &c. pour mettre les soldats à couvert du feu des ennemis. Chaque soldat portoit un sac à terre. On ne pût faire le logement de la contrescarpe faute de sacs à terre.
On appelle, Sac de procès, & absolument Sac, Un sac où l’on met les pièces d’un procès. Mettre le sac au greffe. Porter le sac au greffe, chez le Rapporteur. Retirer le sac du greffe. Charger un Avocat de son sac. L’Avocat a vû le sac, il est prêt à plaider. Le Rapporteur a vû tous les sacs du procès. Ce contrat est la meilleure pièce de son sac. En ce sens, on dit, Donner communication de son sac, pour dire, Communiquer les pièces du procès qui sont dans le sac.
On dit aussi figur. en parlant d’Un homme qui sollicite quelque grace, qui entreprend quelque affaire, qu’Une chose est la meilleure pièce de son sac, pour dire, que C’est la chose la plus avantageuse pour lui, celle qui doit le plus sûrement lui procurer le succès qu’il desire : Et on dit, qu’Un homme a perdu la meilleure pièce de son sac, Lorsqu’il a perdu un protecteur dont le crédit lui étoit nécessaire pour réussir. Ces deux phrases sont du style famil.
On dit, d’Un Juge qui aime à être Rapporteur, en vûe du profit qu’il en tire, qu’Il aime le sac. Il est du style famil.
On dit prov. & fig. Voir le fond du sac, pour dire, Pénétrer dans ce qu’une affaire a de plus secret, de plus caché.
On dit prov. Juger sur l’étiquette du sac, pour dire, Juger sur le champ une question qui ne reçoit point de difficulté ; ou bien, Prononcer sur une question difficile, sans se donner la peine de s’en instruire suffisamment.
On appelle, Garde sacs, Greffier garde sacs, L’Officier qui est chargé de garder les sacs des procès.
Sac, Se dit aussi, d’Un habit de pénitence, d’affliction, d’humiliation. Se couvrir de sac & de cendres. Porter le sac & le cilice.
On appelle aussi, Sac, Les grandes robes dont se couvrent les Pénitens dans leurs cérémonies, dans leurs processions. Tous les Pénitens étoient revêtus de sacs noirs.
On dit famil. Mettre quelqu’un au sac, pour p. 615dire, Le convaincre, le mettre hors d’état de pouvoir répondre.
Sac, Se dit aussi, d’Un dépôt d’humeurs, de matière qui se forme en quelque partie du corps auprès d’une plaie ou d’un abcès. Quand une plaie est mal pensée, il s’y fait un sac.
Cul-de-sac. Petite rue qui n’a point d’issue. Il demeure dans un cul-de-sac.
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