pleuvoir

5e édition

PLEUVOIR.

v. n. Conjugaison : Il pleut. Il pleuvoit. Il plut. Il a plu. Il pleuvra. Il pleuvroit. Qu’il pleuve. Qu’il plût.
■  Il se dit De l’eau qui tombe du ciel. Il pleut à verse. Il pleut à seaux. Il pleut bien fort. Il ne pleut guère. Il commença à pleuvoir. Il y a long-temps qu’il n’a plu. Il ne fait que pleuvoir depuis quelque temps. Il pleuvra bientôt.
Il se dit aussi De plusieurs choses qui tombent ou semblent tomber, comme l’eau du ciel. Le bruit couroit qu’il avoit plu du sang en tel endroit, qu’il y avoit plu des pierres. Le peuple croit qu’il pleut quelquefois des grenouilles et d’autres insectes en de certains temps.
En parlant d’Une maison où la pluie perce les planchers, on dit, qu’Il y pleut comme dans la rue. Et lorsqu’on veut donner à entendre qu’On n’a pas la moindre partie de la chose dont on parle, on dit populairement qu’On n’en a non plus qu’il en pleut, qu’il n’en pleut.
p. 306Pleuvoir, se dit aussi figur. De plusieurs choses qui tombent d’en haut en grande quantité. Ainsi on dit, qu’Il pleut des mousquetades en quelque endroit ; que les mousquetades, que les coups de mousquet y pleuvent, pour dire, qu’On y tire force coups de mousquet, qu’on y est fort exposé aux mousquetades. On dit de même, On fit pleuvoir sur lui une grêle de coups. Et quand il court beaucoup de chansons et de vaudevilles contre quelqu’un, on dit, qu’Il pleut des chansons, des vaudevilles contre lui. Et à peu près dans le même sens, on dit figurément d’Un homme à qui il arrive de grands biens, de grands avantages coup sur coup et en abondance, que Les biens pleuvent chez lui, que les dignités, les honneurs pleuvent chez lui.
Proverbialement et populairement, en parlant d’Un homme à qui il est arrivé quelque succession ou quelque autre chose d’utile, on dit, qu’Il a plu dans son écuelle. Et en parlant d’Un homme qui est déchu d’une vigoureuse santé, ou d’une fortune éclatante, on dit, qu’Il a bien plu sur sa friperie, sur sa mercerie.
On dit d’Une fête, d’un souper, de toute société où on s’est ennuyé beaucoup, Il y pleuvoit de l’ennui.
On dit proverbialement, Quand il pleuvroit des hallebardes, pour dire, Quelque mauvais temps qu’il puisse faire. Et cela se dit ordinairement, pour marquer qu’On est dans une nécessité indispensable de sortir, et qu’il n’y a aucune considération de mauvais temps qui en puisse empêcher.
On dit prov. et fig. d’Une espérance très-incertaine, d’un projet très-hasardé, que C’est un écoute s’il pleut.
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