altérer

5e édition

ALTÉRER.

v. act.
■  Changer l’état d’une chose. En ce sens il n’est guère d’usage que dans le didactique. Tout ce qui altère les qualités des corps.
Altérer, dans l’usage ordinaire, signifie, Changer l’état d’une chose de bien en mal. Le Soleil altère les couleurs. Le grand chaud altère les liqueurs. La fièvre altère les humeurs, altère le sang. Cela lui a altéré le tempérament.
On dit figurément, Altérer l’amitié, pour, Causer du refroidissement dans l’amitié ; Altérer les esprits, pour, Exciter de l’émotion dans les esprits, ce qui se dit toujours en mauvaise part ; Altérer un discours, pour, Le rapporter autrement qu’il n’a été prononcé ou écrit ; et Altérer le sens des Écritures, pour, Les détourner dans un sens différent de celui qui est reçu pour le véritable.
On dit aussi, Altérer les monnoies, pour, Les falsifier par un faux alliage.
Altérer, signifie aussi, Causer de la soif. Cette sauce m’a fort altéré.
Altérer, s’emploie avec le pronom personnel, et ne se dit qu’en parlant Des choses, soit physiques, soit morales, qui sont susceptibles de changement. Le vin s’altère à l’air. Les bonnes coutumes s’altèrent peu à peu.
Altéré, ée. participe.
Il se dit quelquefois d’Une émotion visible. Il paroissoit fort altéré.
On dit proverbialement, Les Chantres sont toujours altérés, pour donner à entendre que les Musiciens aiment à boire.
On dit figurément d’Un homme cruel qui se plaît à répandre le sang, qu’Il est altéré de sang humain, que c’est un tigre altéré de sang.
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