altérer

3e édition

ALTÉRER.

v. a.
■  Changer l’état d’une chose. En ce sens il n’a guére d’usage que dans le Dogmatique. Rien ne peut altérer les purs élémens, les premiers principes. Tout ce qui altére les qualitez des corps physiques.
Altérer, dans l’usage ordinaire, signifie, Changer l’état d’une chose de bien en mal. Le soleil altére les couleurs. Le grand chaud altére les liqueurs. La fiévre altére les humeurs, altére le sang. Cela lui a altéré le tempérament.
On dit fig. Altérer l’amitié, pour dire, Causer du refroidissement dans l’amitié. Altérer les esprits, pour dire, Exciter de l’émotion dans les esprits, ce qui se dit toujours en mauvaise part. Altérer un discours, pour dire, Le rapporter autrement qu’il n’a été prononcé ou écrit ; Et Altérer le sens des Ecritures, pour dire, Les détourner dans un sens différent de celui qui est reçu pour le veritable.
On dit aussi, Altérer les monnoies, pour dire, Les falsifier par un faux alliage.
Altérer, signifie aussi, Causer de la soif. Cette sausse m’a fort altéré. Les médecines altérent ordinairement.
Altérer, est aussi n. p. & alors il ne se dit qu’en parlant des choses, soit Physiques, soit Morales, qui sont susceptibles de changement. Le vin s’altére à l’air. Les bonnes coutumes s’altérent peu à peu.
Altéré, ée. part. Il a les significations de son verbe.
On dit figur. d’Un homme cruel qui se plaît à répandre le sang, qu’Il est altéré de sang humain, que c’est un tigre altéré de sang.
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