lieuë

2e édition

LIEUE.

subst. f.
■  Espace d’une certaine estenduë, servant à mesurer la distance d’un lieu à un autre, & contenant plus ou moins de toises, selon les differents usages des Provinces & des pays. Les lieuës communes sont de deux mille deux cens quatre vingt deux toises, à vingt-cinq lieuës par degré. les lieuës ordinaires de trois mille pas, & les plus grandes de quatre mille. grande lieuë. petite lieuë. lieuë commune. lieuë de France. lieuë d’Allemagne. une lieuë de chemin. une bonne, une grande lieuë. une bonne grande lieuë. un demi-quart de lieuë. une demi-lieuë. une lieuë & demie. marcher, cheminer trois lieuës, quatre lieuës à pied. faire tant de lieuës par heure, par jour.
On dit prov. & fig. qu’Il y a par tout une lieuë de mauvais chemin, pour dire, que Tous les estats & toutes les conditions ont leurs chagrins & leurs peines.
Il se dit aussi, lors qu’il s’agit d’une affaire difficile, & qu’on veut marquer que de quel que costé qu’on la puisse prendre, on aura de la peine à la faire réüssir.
On dit aussi prov. & fig. En parlant d’une affaire, d’une difficulté, En estre à cent lieuës, n’en approcher pas de cent lieuës, pour dire, que Ce qu’on pense, que ce qu’on propose là dessus, est fort éloigné du fait. Vous n’avez garde de trouver le nœud de cette question, de cette affaire, vous n’en approchez pas de cent lieuës. vous en estes à cent lieuës loin. vous estes à cent lieuës du but.
On dit encore prov. & fig. d’Un homme qui est distrait, & qui n’a pas d’attention à ce qu’on luy dit. Il n’escoute pas, il est à cent lieuës d’icy.
On dit encore, d’Un homme qui marche lentement, qu’Il feroit bien en quinze jours quatorze lieuës.
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