estonner

2e édition

ESTONNER.

v. a.
■  Surprendre par quelque chose d’inopiné. Cet accident impreveu, cette nouvelle, cette marche des ennemis l’a fort estonné, furieusement estonné, extremement estonné. je croy que cela l’estonnera. cela ne m’a pas beaucoup estonné.
Il signifie fig. Esbranler, faire trembler par quelque grande, quelque violente commotion. Le branle des cloches a estonné cette tour. le bruit du canon, la force de la mine a si fort estonné ces maisons-là, qu’il est à craindre qu’elles ne tombent. ce coup ne luy a point fait de playe, mais il luy a estonné le cerveau.
S’Estonner. v. n. p. Estre estonné. Il ne s’estonne de rien, il ne s’estonne pas pour le bruit.
En ce sens on dit prov. qu’Un homme est bon cheval de trompette, qu’il ne s’estonne pas pour le bruit.
Il signifie aussi, Estre surpris, trouver estrange. Je m’estonne qu’il ne voye pas le danger où il est. j’en sçay la raison, je ne m’en estonne plus. ne vous estonnez-pas s’il en use de la sorte. je m’estonne de vostre amy qui vous abandonne. je m’estonne de vos manieres, de vostre procedé.
Estonné, ée. part. Il a les significations de son verbe.
On dit prov. qu’Un homme est estonné comme un fondeur de cloches, qu’il est estonné comme s’il tomboit des nuës, comme si les cornes luy venoient à la teste, pour dire, qu’Il est surpris, estonné au dernier point.
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