estonner

1re édition

ESTONNER.

v. a.
■  Surprendre par quelque chose d’inopiné. Cet accident impreveu, cette nouvelle, cette marche des ennemis l’a fort estonné, furieusement, extremement, terriblement estonné. je croy que cela l’estonnera. cela ne m’a pas beaucoup estonné.
Il signifie fig. Esbranler, faire trembler par quelque grande, par quelque violente commotion. Le bransle des cloches a estonné cette tour. le bruit du canon, la force de la mine a si fort estonné ces maisons là qu’il est à craindre qu’elles ne tombent. ce coup ne luy a point fait de playe, mais il luy a estonné le cerveau.
■ s’Estonner. v. n. p. Estre estonné. Il ne s’estonne de rien. il ne s’estonne pas pour le bruit.
Il signifie aussi, S’esmerveiller, trouver estrange. Je m’estonne qu’il souffre cela. je m’estonne qu’il ne voye pas le danger où il est. j’en sçay la raison, je ne m’en estonne plus. ne vous estonnez pas s’il en use de la sorte, c’est que … je m’estonne de vostre amy qui vous abandonne. je m’estonne de vos manieres, de vostre procedé.
■ Estonné, ée. part. pass.
On dit prov. qu’Un homme est estonné comme un Fondeur de cloches, qu’il est estonné comme s’il tomboit des nuës, comme si les cornes luy venoient à la teste, pour dire, qu’Il est surpris, estonné jusqu’au dernier point.

estonnant, ante

■ Estonnant, ante. adj. v. Qui estonne, qui surprend. Cela est fort estonnant. voilà une nouvelle estonnante.

estonnement

■ p. 406 Estonnement. s. m. Surprise causée par quelque chose d’inopiné. Causer, donner de l’estonnement. je suis dans un grand estonnement. mon estonnement a cessé quand j’ay sceu. il est revenu de son estonnement.
Il signifie quelquefois, Admiration. Cette action fera l’estonnement des siecles futurs.
Il signifie fig. Esbranlement, secousse. Les charrois ont causé un si grand estonnement à ces maisons qu’elles en dureront moins. un estonnement de cerveau.
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