souffrir

SOUFFRIR

conjugaison verbe intransitif et transitif Conjugaison : (se conjugue comme Couvrir).
Étymologie : xie siècle. Issu du latin populaire *sufferire, altération de suffere, de même sens.

I.

I. Verbe intransitif.
1.  Ressentir une douleur physique ou morale. Souffrir en silence. Il souffre comme un damné. Son épaule le fait beaucoup souffrir. Il entendra la vérité, dût-il en souffrir. Il prend un malin plaisir à faire souffrir ses camarades. Elle a consacré sa vie à ceux qui souffrent. Suivi d’un complément indiquant la cause de cette douleur. Souffrir de la faim, de la soif. Souffrir du chaud, de la chaleur. La Rochefoucauld souffrait de la goutte, en était atteint. Ce chat souffre de diabète. Je souffre de l’entendre parler ainsi. Suivi d’un complément indiquant le siège de cette douleur. Souffrir de l’estomac, des dents. Souffrir dans sa réputation.
▪ Expr. prov. Il faut souffrir pour être belle. Plutôt souffrir que mourir, par allusion à la fable de La Fontaine « La Mort et le Bûcheron ».
2.  Essuyer des dégâts. L’hiver dernier, les vignes ont souffert du gel, de la grêle. Fig. Sa fierté a eu à souffrir de ce camouflet.

II.

II. Verbe transitif.
1.  Supporter, subir une chose pénible. Souffrir la misère. Souffrir les tourments, la persécution. César et Catilina s’étaient entraînés à souffrir la fatigue, la faim et le froid. Souffrir un affront, un outrage. Dans des locutions à valeur intensive. Souffrir l’enfer. En l’entendant parler ainsi, je souffrais le martyre. Il préfère souffrir mille maux ou mille morts plutôt que d’accepter cette offre.
▪ Dans l’Écriture sainte. Heureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, car le royaume des cieux est à eux, l’une des Béatitudes, dans l’Évangile selon saint Matthieu.
2.  Surtout dans des tournures de sens négatif ou restrictif. Accepter, permettre quelque chose. Il ne souffre pas la contradiction. Il est d’une insolence que j’ai bien du mal à souffrir. Elle ne peut souffrir ses manières. Je ne souffrirai pas d’être traité ainsi. Souffrez, monsieur, que je vous dise… Par analogie. Cette affaire ne souffre point de retard. Cette règle souffre des exceptions. Sa décision ne souffrit aucune discussion. Loc. Ne pas souffrir de comparaison, la comparaison, se dit d’une personne, d’une chose qu’on juge sans conteste supérieure, inférieure à l’autre. Le nouveau maire ne souffre pas la comparaison avec son prédécesseur.
▪ Par extension. Tolérer quelqu’un. Cette marâtre ne peut souffrir les enfants de son mari. Pron. Ils ne peuvent plus se souffrir.
▪ Expr. Ne pouvoir souffrir ni compagnon ni maître, être indépendant à l’excès.
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