sou

SOU

nom masculin
Étymologie : xiie siècle. Issu du latin tardif solidus, qui désignait une monnaie d’or, lui-même forme substantivée de solidus, « massif, entier ».
1.  A désigné diverses sortes de numéraire. Dans l’Antiquité. Monnaie romaine d’or. Le sou a été institué par l’empereur Constantin. Au Moyen Âge et sous l’Ancien Régime. Monnaie divisionnaire de la livre. Il fallait vingt sous pour faire une livre tournois, vingt-cinq pour une livre parisis. Les livres, les sous et les deniers. À partir de la Révolution et jusque dans les années 1940. Vingtième partie du franc ; pièce de cette valeur, soit de cinq centimes. Une pièce de cinq sous. Cent sous valaient cinq francs. Donner un sou à un mendiant. Le sou du franc, remise, ordinairement d’un vingtième de franc, qui était consentie par les fournisseurs sur les marchés aux domestiques faisant les provisions.
▪ Par extension. Pièce de monnaie de peu de valeur. Il a donné à son fils quelques sous pour s’acheter des friandises. Ils ont dépensé jusqu’à leur dernier sou. Fam. Je n’ai pas un sou de monnaie.
▪ Loc. et expr. Briller, être propre comme un sou neuf (fam.). Un sou est un sou, il ne faut pas gaspiller l’argent. Sou sur sou (vieilli), sou à sou ou sou par sou, par petites sommes. Il m’a payé sou à sou. Il a amassé sou par sou une petite fortune. Être sans le sou, sans un sou ou, elliptiquement et pop., être sans un, être à court d’argent. Ne pas donner un sou, un sou de plus, donner la somme exacte, pas davantage. Ne pas avoir un sou vaillant ou, fam., ne pas avoir un sou, ne pas avoir un sou devant soi. Fam. N’avoir ni sou ni maille, être sans sou ni maille, être à court d’argent. Ne pas avoir le premier sou de quelque chose, pour quelque chose, ne pas avoir l’argent nécessaire pour faire une dépense. Ils aimeraient acheter un piano, mais ils n’en ont pas le premier sou. Manger ses quatre sous, dépenser, perdre le peu qu’on possédait. Trois francs six sous, une somme négligeable. Cette propriété vaut deux millions comme un sou (vieilli), les vaut amplement. Ne pas valoir un sou, ne pas coûter grand-chose et, fig., n’avoir aucune utilité, aucun intérêt. Sa voiture ne vaut pas un sou. Ce scénario ne vaut pas un sou. D’un sou, de deux sous ou, plus souvent, à un sou, à deux sous, se dit d’une chose à bas prix et, fig., de peu d’importance, de peu de valeur. Il lui offrait des babioles de deux sous. Faire des promesses à un sou. Machine à sous, voir Machine. Fig. et fam. S’ennuyer à cent sous de l’heure, s’ennuyer profondément. Ne pas avoir un sou, deux sous ou pour un sou, pour deux sous de quelque chose, en être dépourvu. Il n’a pas un sou de prudence, de jugeote. Ne pas donner un sou, deux sous de quelque chose, ne pas croire en quelque chose. Je ne donnerai pas un sou de sa réussite. Ne pas être tel pour un sou, ne pas l’être du tout. Il n’est pas fier, soupçonneux pour un sou. Ce problème n’est pas compliqué pour un sou.
▪ En composition. Grippe-sou, Sans-le-sou, voir ces mots.
(Autrefois, on disait aussi Sol.)
 Titres célèbres : Les Cinq Sous de Lavarède, de Paul d’Ivoi et Henri Chabrillat (1894) ; L’Opéra de quat’sous, de Bertolt Brecht et Kurt Weill (1928).
2.  Au pluriel. Fam. Argent. Avoir des sous. Perdre ses sous au jeu. Cela coûte beaucoup de sous. Être près de ses sous, être avare. C’est une histoire de sous, de gros sous, où de l’argent entre en jeu.
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