salon

SALON

nom masculin
Étymologie : xviie siècle. Emprunté de l’italien salone, de même sens, dérivé de sala, lui-même emprunté du français salle.
1.  Pièce de réception, généralement meublée et décorée avec soin. Salon d’hiver, d’été. Le salon jaune, le salon des fleurs du château de Fontainebleau. Le salon de l’Œil-de-Bœuf, au château de Versailles, l’antichambre, éclairée par une fenêtre de cette forme, où les courtisans attendaient avant d’être admis dans les appartements du roi. Les salons de la préfecture. Salon particulier, privé, dans un restaurant, pièce séparée de la salle principale, qui est réservée aux clients souhaitant s’isoler. Parfois suivi d’un complément pour préciser l’usage particulier qui est fait de cette pièce. Salon de musique, de billard. Salon d’attente, voir Attente. Le salon d’essayage d’un grand magasin. En apposition. La voiture-salon d’un train de luxe.
▪ Vieilli. Pièce où se rassemblaient les pensionnaires d’une maison close.
▪ Désigne aujourd’hui plus particulièrement la pièce d’un appartement, d’une maison qui est confortablement aménagée pour se détendre ou pour recevoir. La table basse, le canapé, la cheminée d’un salon. Elle convia ses hôtes à passer au salon.
▪ Par métonymie. Mobilier propre à cette pièce. Un salon Louis XV. Spécialement. Ensemble composé d’un canapé et de fauteuils assortis. Un salon en cuir. Par analogie. Un salon de jardin.
▪ Par extension. Dans une demeure privée, lieu où les hôtes, généralement des femmes, réunissaient autour d’eux, souvent à jour fixe, gens du monde, artistes, écrivains, hommes politiques ; par métonymie, les personnes fréquentant ce lieu ; par extension, la société mondaine. L’art de la conversation est né dans les salons. Le salon de la marquise de Rambouillet, de mademoiselle de Scudéry, de madame de Lambert, de madame Récamier, de la princesse Mathilde. Un salon monarchiste, républicain. C’est dans les salons que se préparaient les élections à l’Académie française. Un poète de salon. Loc. et expr. Danse de salon, voir Danse. Tenir salon, recevoir des hôtes en un tel lieu. Faire salon, converser, bavarder. Fam. Être la coqueluche des salons, être l’objet d’un vif engouement parmi la société mondaine. Le dernier salon où l’on cause, s’emploie pour désigner un endroit à la mode.
2.  Marque de domaine : beaux-arts. Avec une majuscule. Nom qui sera donné à partir de 1725, date à laquelle elle se tint pour un temps dans le Salon carré du Louvre, à l’exposition périodique créée à l’initiative de Colbert et présentant des œuvres de l’Académie royale de peinture et de sculpture ou agréées par elle, puis, à partir de la fin du xviiie siècle, des œuvres d’artistes vivants choisies par un jury d’admission. L’ouverture, la clôture du Salon. Être médaillé au Salon. David exposa « Le Serment des Horaces » au Salon de 1785, Géricault, « Le Radeau de la Méduse » au Salon de 1819. Le tableau d’Édouard Manet « Olympia » fit scandale au Salon de 1865. Par analogie. Salon des refusés, qui regroupa, à partir de 1863, à Paris, les œuvres écartées par le jury du Salon. Le Salon des indépendants, voir Indépendant. Le Salon d’automne.
▪ Par métonymie. Compte rendu donnant lieu à une étude esthétique et critique des œuvres présentées au Salon. Les Salons de Diderot, de Gautier, de Baudelaire.
▪ Par extension. Manifestation consacrée à un domaine d’activité et à ses productions. Le Salon de l’agriculture. Le Salon de l’automobile, le Salon nautique. Le Salon du livre. Les exposants, les visiteurs d’un Salon.
3.  Nom donné à certains établissements commerciaux où l’on reçoit des clients. Un salon de coiffure. Les manucures, les esthéticiennes d’un salon de beauté. Salon de thé, où l’on consomme du thé, du chocolat et d’autres boissons non alcoolisées, ainsi que des pâtisseries.
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