pair

II. PAIR

nom masculin
Étymologie : xe siècle, peer. Issu du latin par, paris, « égal ».
↪ voir aussi : I. Pair, paire (adj.)
1.  Être ou objet égal, semblable, pareil à un autre. Surtout dans des locutions. Sans pair (vieilli), sans égal. Un courage sans pair. Hors pair, hors de pair, supérieur à tout autre ou, par affaiblissement, hors du commun. Un pianiste hors pair. Une intelligence hors de pair. De pair, sur un pied d’égalité, sur le même rang ou, par extension, ensemble, en même temps. Ses diverses activités vont de pair. Mener de pair l’exercice de la médecine et une œuvre littéraire. Aller de pair avec quelqu’un, être sur un pied d’égalité avec lui. Il va de pair avec les plus savants.
▪  Être, se mettre au pair (vieilli), être, se mettre à jour dans ses tâches, dans ses occupations. Travailler au pair, en échange du logement, de la nourriture et, parfois, d’une faible somme d’argent. Employer quelqu’un au pair. Jeune fille au pair.
▪  Spécialement. Marque de domaine : finances. Égalité de change, établie en référence à un même étalon, de deux monnaies de pays différents ; par extension, évaluation de la valeur de deux monnaies, calculée par rapport à un même étalon métallique. On faisait naguère le change au pair en se fondant sur le poids d’or fin que contenaient légalement deux monnaies. – Marque de domaine : bourse. Valeur nominale d’une action, d’une obligation, fixée lors de son émission. Acheter des titres au pair. Action, obligation émise ou remboursée au pair, dont le prix d’émission ou de remboursement est égal à la valeur nominale. Émettre un emprunt au-dessus du pair, au moyen de titres dont le prix d’émission est supérieur à la valeur nominale.
2.  Personne de même condition, de même rang ou de même fonction. Vivre avec ses pairs. Être jugé par ses pairs. Expr. Traiter quelqu’un de pair à compagnon, voir Compagnon. Vieilli. Traiter quelqu’un de pair à égal, d’égal à égal.
▪  Marque de domaine : histoire. Les douze pairs de Charlemagne, dans les chansons de geste, les douze preux compagnons de l’empereur, spécialement attachés à sa personne, comme ses lieutenants et les plus braves chevaliers de ses armées. À l’époque féodale, chacun des vassaux d’un même suzerain direct, tenant de lui des fiefs de même dignité, assujettis aux mêmes devoirs et jouissant des mêmes privilèges. Les pairs du comte de Flandre. Jugement par les pairs, droit qu’avait tout vassal d’être jugé par des vassaux de même rang que lui. Pair de fief, un des principaux vassaux, qui assistait le seigneur dans le jugement des autres vassaux. Par analogie. Pair bourgeois, nom donné aux juges qui, dans les communes, les municipalités, avaient remplacé les anciens pairs de fief. Sous l’Ancien Régime, titre porté par les grands vassaux de la Couronne de France, puis par les seigneurs de terres érigées en pairie, qui avaient droit de séance au Parlement (à partir du xvie siècle, ce titre, surtout honorifique, n’est accordé qu’à des ducs). Sous Philippe Auguste, il y avait en tout douze pairs de France : six pairs ecclésiastiques et six pairs laïcs. Le roi fit tel seigneur comte et pair. Duc et pair, voir Duc I. L’archevêque de Reims était le premier duc et pair. En France, de 1814 à 1848, membre de la haute assemblée législative, nommée Chambre des pairs. Cour des pairs, nom pris par la Chambre des pairs lorsqu’elle se réunissait pour connaître des accusations de complot, de haute trahison, d’atteinte à la sûreté de l’État, ou de toute accusation portée contre un de ses membres.
▪  En Grande-Bretagne, membre de la Chambre haute, appelée Chambre des lords, ou Chambre des pairs.
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