gêne

GÊNE

nom féminin
Étymologie : xive siècle, gehenne ; refait au xvie siècle. Altération de l’ancien français gehine, « torture ».
1.  Anciennement. Torture à laquelle on soumettait un suspect ou un accusé pour lui arracher des aveux. Mettre à la gêne, soumettre à la question. Donner, souffrir la gêne. Par métonymie. Instrument de torture.
▪ Par hyperbole, vieilli. Vif tourment, torture morale. Se mettre l’esprit à la gêne, s’inquiéter, se tourmenter. Il s’est mis l’esprit à la gêne pour trouver cette démonstration.
2.  Malaise provoqué par ce qui met à l’étroit, empêche de se mouvoir librement. La gêne causée par un vêtement trop ajusté. Le malade éprouve une sensation de gêne respiratoire, gastrique. Par métonymie. Ce qui entrave, ce qui importune. Cette prothèse est une gêne supplémentaire pour lui.
▪ Par extension. Embarras créé par la présence ou le comportement d’une personne. Vous ne me causez aucune gêne. Par métonymie. Je ne voudrais pas être une gêne pour vous.
3.  Embarras ; confusion liée à quelque situation fâcheuse ou troublante. J’éprouve toujours un peu de gêne en sa présence. Sa rougeur trahit sa gêne. Une grande gêne gagna l’auditoire. Expr. proverbiale et populaire. Où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir. Spécialement. Par euphémisme. Être dans la gêne, avoir des ressources insuffisantes, manquer d’argent. Subir une gêne passagère.
4.  Loc. Sans gêne, se dit d’une personne qui prend ses aises, sans s’inquiéter du dérangement ou du déplaisir qu’elle peut causer. Cet homme est tout à fait sans gêne. Il s’est comporté avec vous sans aucune gêne, sans la moindre gêne. Par extension. Des manières sans gêne. Subst. Le sans-gêne ; un, une sans-gêne, voir ce mot.
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