chien, -ienne

CHIEN, CHIENNE

nom
Étymologie : xiie siècle. Du latin canem, accusatif de canis, « chien », au sens propre et figuré, et comme terme péjoratif.

I.

I. Mammifère carnivore digitigrade de la famille des Canidés, dont de nombreuses espèces sont domestiquées depuis la plus haute antiquité.
Les épagneuls, les bassets, les lévriers, les caniches, les bouledogues, etc., sont des chiens domestiques. Un chien bâtard. La chienne a mis bas six petits chiots. Le museau, la gueule, les crocs, les pattes du chien. Le chien aboie. Le petit chien jappe. Un chien qui hurle à la mort. Chien pelé. Chien enragé. Il s’est fait mordre par un chien. La maladie des chiens, maladie virale appelée Maladie de Carré. Un chien errant. Un chien perdu. Le chien est le meilleur ami de l’homme. Un chien qui fait le beau, qui se dresse assis sur ses pattes de derrière. Un chien qui donne la patte. Par redoublement hypocoristique, chien-chien, chien particulièrement choyé. Chien de garde. Chien de berger. Chien d’aveugle. Chien de traîneau. Chien policier. Chien savant, dressé à certains exercices. Chien de luxe, d’appartement. La pâtée du chien. Jeter un os à un chien. La niche du chien. Mettre un chien à la fourrière. Attacher son chien. Tenir un chien en laisse. Museler un chien. Les chiens doivent porter un collier. Par analogie. Collier de chien, collier de femme qui se porte au plus près du cou.
▪ Spécialement. Marque de domaine : chasse. Un chien de chasse. Appeler, siffler son chien. Chien d’arrêt, voir Arrêt. Chien couchant, voir Couchant. Fig. Faire le chien couchant, flatter, faire des bassesses. – Marque de domaine : vènerie. Chien courant, qui chasse sur la piste d’un animal en donnant de la voix. Une meute de chiens. Coupler, découpler les chiens. Rompre les chiens, les arrêter, les empêcher de suivre une voie et, fig., interrompre une conversation ou une discussion que l’on juge mal engagée.
▪ Expr. Entre chien et loup, moment du crépuscule où l’on ne distinguerait pas un chien d’un loup, où l’on ne fait qu’entrevoir les objets sans pouvoir les distinguer.

II.

II. Comparaisons, locutions et expressions familières liées à des particularités du chien ou à des comportements qui lui sont prêtés.
1.  Figures évoquant l’apparence ou le comportement du chien. C’est saint Roch et son chien, ils sont inséparables. Il est fou comme un jeune chien, il fait encore très jeune chien, il est exubérant et étourdi. Arriver, venir, tomber, être reçu comme un chien dans un jeu de quilles, survenir mal à propos. Être coiffé comme un chien fou, avoir les cheveux en désordre. Être coiffé à la chien, avoir, comme certains chiens, une frange de cheveux sur le front. Avoir du chien, en parlant d’une femme, retenir l’attention par sa personnalité, sa séduction. On ne peut pas dire qu’elle soit jolie, mais elle a du chien.
2.  Le chien, considéré comme un être inférieur. Le chien du bord, le second du navire. Un chien de quartier, un adjudant. Il n’est pas bon à jeter aux chiens, il vaut moins que rien. Comme un chien qu’on fouette, de très mauvais gré. Il n’en donnerait pas, il n’en jetterait pas sa part aux chiens, il ne veut pas renoncer à ce qui lui revient. Ce n’est pas fait pour les chiens, on peut, on doit s’en servir. Le premier chien coiffé ou un chien coiffé, le premier venu, n’importe qui. S’enticher du premier chien coiffé. Faire la rubrique des chiens écrasés ou, pop., faire les chiens écrasés, dans un journal, s’occuper de la rubrique des faits divers. Un chien qui aboie à la lune, un chien qui aboie sans raison et, fig., un présomptueux qui s’attaque à ce qui est hors de sa portée. Mourir comme un chien, dans un coin, sans l’assistance de qui que ce soit. Être enterré comme un chien, sans les prières de l’Église et, par extension, sans respect ni cérémonie. Traiter quelqu’un comme un chien, de façon brusque et méprisante. Il m’a jeté dehors comme un chien. Il m’a parlé comme à un chien. Abattre, tuer quelqu’un comme un chien, de manière expéditive et avilissante. Par manière d’injure. Fils de chien ! Par manière de juron. Nom d’un chien !
3.  Le chien, considéré comme symbole de malheur. Coup de chien, tempête subite. Il fait un temps de chien, un temps affreux. Il fait un temps à ne pas mettre un chien dehors. Faire un mal de chien, faire très mal. Être malade comme un chien, extrêmement malade. Elle a une mine de chien, une très mauvaise mine. Avoir des yeux, un air de chien battu, un air pitoyable. Il est là comme un chien à l’attache, comme un chien d’attache, voir Attache. Se donner un mal de chien, se donner beaucoup de peine. Mener une vie de chien, une vie ingrate et éprouvante. C’est un métier de chien, très pénible. Fam. Exclamation. Chien de métier ! Chienne de vie !
4.  Le chien, considéré comme un être insupportable, odieux. Elle a un caractère de chien, très mauvais caractère. Il est d’une humeur de chien. C’est un chien, un mauvais chien, une personne dure et sévère. Garder à quelqu’un un chien de sa chienne, lui garder rancune, préparer longuement sa vengeance. C’est le chien de Jean de Nivelle qui s’enfuit quand on l’appelle, il a l’art de disparaître au moment où on le recherche. Ce sont deux chiens après un os, deux personnes qui convoitent et se disputent hargneusement la même chose. Ils s’accordent, s’entendent, vivent, sont comme chien et chat, voir Chat. Spécialement. Chiens de faïence, paire d’objets représentant des chiens placés en regard l’un de l’autre. Expr. fig. Se regarder en chiens de faïence, sans mot dire et sans aménité.
5.  Le chien, considéré comme symbole d’avarice. Il s’est montré très chien avec moi, très âpre. Quel chien ! quel avare !
6.  Prov. Bon chien chasse de race, voir Chasser. Chien qui aboie ne mord pas, voir Aboyer. Les chiens aboient, la caravane passe, voir Aboyer. Il ne faut pas se moquer des chiens qu’on ne soit hors du village, il faut se mettre à l’abri du danger avant de s’en moquer. Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage, voir Accuser. Qui m’aime aime mon chien, quand on aime une personne, on aime tout ce qui lui appartient. Il n’est chasse que de vieux chiens, il n’y a pas d’hommes plus propres au conseil et aux affaires que les vieillards, à cause de leur expérience. Chien hargneux a toujours l’oreille déchirée, voir Hargneux.

III.

III. Par analogie.
Marque de domaine : zoologie. Chien de mer, squale prédateur aux dimensions modestes qui vit dans l’Atlantique et la Méditerranée, et dont la peau est si rugueuse que, séchée, les menuisiers l’utilisent pour polir le bois (on dit aussi Roussette). – Marque de domaine : astronomie. La constellation du Chien, dans l’hémisphère austral. Le Grand Chien. Le Petit Chien. – Marque de domaine : mythologie grecque. Le chien Cerbère, chien à trois têtes qui gardait l’entrée des enfers. – Marque de domaine : armes. Le chien d’un fusil, d’un révolver, la pièce qui, en se rabattant, fait partir le coup. Fig. Se coucher, dormir en chien de fusil, les jambes repliées et ramassées sur le corps.
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