barre

BARRE

nom féminin
Étymologie : xiie siècle. Emprunté du latin populaire *barra, d’origine inconnue.

I.

I. Objet de forme étroite et allongée, constitué d’une matière rigide.
1.  Longue et étroite pièce de bois, de fer. S’armer d’une solide barre de fer. Une barre d’acier. Assommer quelqu’un à coups de barre. Mettre une barre d’appui à une fenêtre. Les volets sont fixés de l’intérieur par une barre transversale. Poser une barre en travers des chenets pour retenir les tisons. Par extension. Une barre d’argent. Une barre d’or fin, un lingot. Par analogie. Diviser une tablette de chocolat en barres. Manger une barre de chocolat. Loc. fam. Coup de barre, évènement qui accable, étourdit, assomme et, spécialement, prix très élevé demandé par un restaurateur, un artisan, etc., pour ses services. Dans cet hôtel, c’est le coup de barre. Expr. fig. et fam. Avoir un coup de barre, être victime d’un brutal accès de fatigue. C’est de l’or en barre, une promesse sur laquelle on peut compter ; une affaire sûre, lucrative, qui ne fait courir aucun risque. Avoir une barre sur le ventre, sur la poitrine, ressentir au niveau du ventre, de la poitrine, une crispation musculaire douloureuse.
2.  Marque de domaine : typographie. Barre de châssis, pièce de fer divisant en deux parties le châssis dans lequel on assemble ou impose les pages. – Marque de domaine : tonnellerie. Pièce de bois transversale qui serre et soutient les fonds d’un tonneau par le milieu. – Marque de domaine : mines. Barre à mine, longue tige métallique terminée en biseau, destinée à forer des trous de mine. – Marque de domaine : automobile. Barre d’accouplement, reliant les roues directrices pour les maintenir dans deux plans parallèles. Barre de torsion, type de suspension élastique.
3.  Marque de domaine : marine. Pièce de bois ou de fer servant à soutenir, à fixer, à régler, à orienter différentes parties d’une embarcation. Barre d’écoutille. Barre de cabestan. Barres de flèche, qui assurent la rigidité des mâts en écartant les haubans. Spécialement. La barre franche ou, elliptiquement, la barre, le levier horizontal qui commande la mèche de gouvernail et, par extension, tout organe de commande du gouvernail, y compris la barre à roue. Barre de plongée, à bord d’un sous-marin, organe de commande du gouvernail de profondeur. Mettre la barre sur un point, se diriger vers ce point. Mettre la barre au vent, sous le vent, écarter ou se rapprocher du lit du vent. Être à la barre, tenir la barre, tenir le gouvernail et, fig., diriger une entreprise, un État. L’homme de barre, qui manœuvre le gouvernail. Coup de barre, manœuvre modifiant brusquement la route d’un navire et, fig., changement brutal dans la conduite ou les opinions de quelqu’un. Le maire a dû donner un coup de barre à droite pour gagner l’élection. Redresser la barre, modifier sa position pour corriger la trajectoire du bateau et, fig., rétablir une situation compromise.
4.  Marque de domaine : sports. Marque de domaine : gymnastique. Barre fixe, traverse d’acier horizontale soutenue par deux montants verticaux, et sur laquelle les gymnastes exécutent des exercices, des figures. Barres parallèles, traverses de bois fixées parallèlement et à la même hauteur sur des montants verticaux. Barres asymétriques, traverses de bois fixées parallèlement et à des hauteurs différentes. – Marque de domaine : danse. Tringle de bois, scellée horizontalement dans un mur, servant à l’entraînement des danseurs. – Marque de domaine : haltérophilie. Barre à disques, tige d’acier aux extrémités de laquelle on place des disques d’acier de poids croissant. – Marque de domaine : équitation. Longue perche de bois servant à aménager des obstacles sur le parcours d’un concours hippique. – Marque de domaine : athlétisme. Obstacle que doit franchir le concurrent d’une épreuve de saut en hauteur ou de saut à la perche. Mettre la barre à un mètre quatre-vingts. Passer, franchir la barre, sauter par-dessus l’obstacle et, fig., atteindre le niveau requis pour accéder à une qualification, dans un concours, une élection, etc. Ce parti n’a pas franchi la barre des cinq pour cent. Rester en dessous de la barre, d’une limite donnée. Il y a peu de candidats reçus, la barre était placée trop haut.
5.  Spécialement. Par référence à la barrière qui délimitait l’enceinte du tribunal, partie de la salle d’audience où comparaissent les témoins et où les avocats prononcent leurs plaidoiries. Comparaître à la barre. On l’a mandé à la barre. Il a parlé à la barre.

II.

II. Par analogie.
1.  Marque de domaine : orographie. Crête rocheuse aiguë, à flancs verticaux. La barre des Écrins.
2.  Marque de domaine : océanographie. Banc de sable ou d’alluvions se formant dans ou devant l’embouchure d’un fleuve, à l’endroit où les eaux douces rencontrent les eaux marines. La barre du Mékong, du Mississippi, de l’Orénoque. Vague qui roule et brise continuellement à l’entrée de certaines rivières ou sur certaines côtes. Franchir la barre, passer la barre. Les barres de la Guinée, du Niger, du Sénégal. La barre de l’Adour à Bayonne.
3.  Trait droit et court tracé à la plume, au crayon, à la craie, etc. Biffer un passage d’une barre. Tirer une barre à la fin d’un chapitre. Deux exemples séparés par une barre. Faire tracer à un enfant une rangée de barres. La barre du « t », le trait droit qu’on trace en travers de la partie verticale de cette lettre. Marque de domaine : musique. Ligne verticale séparant les mesures les unes des autres. Barre de mesure. Double barre, indiquant soit la fin, soit, précédée de deux points, la reprise d’un morceau. – Marque de domaine : informatique. Code à barres, voir Code.
4.  Marque de domaine : héraldique. Pièce de l’écu allant de l’angle sénestre du chef à l’angle dextre de la pointe. La barre de bâtardise. Les barres et les bandes. Il porte de gueules à la barre d’argent. Péri en barre, signe de bâtardise, barre raccourcie en forme de bâton.
5.  Marque de domaine : zoologie. Chez les Équidés et les Bovidés, espace du maxillaire inférieur dépourvu de dents entre les molaires et les canines ou les incisives. On place le mors sur les barres du cheval.
6.  Au pluriel. Vieilli. Jeu où s’affrontent à la course deux équipes séparées par une ligne tracée au sol et où chaque camp s’efforce de faire prisonniers les joueurs adverses. Jouer aux barres. Une partie de barres. Expr. Toucher barres (vieilli), atteindre la marque du camp auquel on appartient pour en repartir aussitôt. Fig. Ne faire que toucher barre, ne pas s’arrêter dans un endroit, repartir sitôt arrivé. Avoir barres ou, aujourd'hui, barre sur quelqu’un, avoir un avantage sur lui. Si vous lui cédez, vous lui donnerez barre sur vous, il prendra barre sur vous.
Vous pouvez cliquer sur n’importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire.