marcher

7e édition

[I.] MARCHER.

v. n.
↪ voir aussi : [II.] Marcher (n. m.)
■  Aller, s’avancer d’un lieu à un autre par le mouvement des pieds. Il se dit Des hommes et des animaux. Marcher en avant, en arrière, à reculons. Marcher posément, doucement, rapidement, fièrement. Marcher à grands pas, à petits pas, à pas comptés, à tâtons, sur la pointe du pied. Marcher au hasard. Ce cheval marche mieux qu’il ne trotte. Cet homme marche beaucoup, marche bien. Cet enfant est si petit, qu’il ne marche pas encore. Il commence à marcher tout seul. Ce malade commence à marcher sans bâton.
Fam., Marcher comme un Basque, comme un chat maigre, Marcher fort vite.
Fam., Marcher à quatre pattes, Marcher sur les mains et sur les pieds, à peu près à la manière des quadrupèdes.
Fig. et fam., Marcher à pas de loup, Marcher avec précaution et sans faire de bruit ; Marcher à pas de tortue, Marcher avec une excessive lenteur ; et, Marcher à pas de géant, Marcher en faisant de grandes enjambées. Marcher à pas de géant, se dit encore figurément, pour exprimer un progrès rapide. Cet homme marche à pas de géant à la gloire, à la fortune, etc.
Marcher sur quelque chose, Mettre le pied dessus en marchant, ou simplement, Poser le pied dessus. Marcher sur le pavé, sur l’herbe, sur des tapis. Vous me marchez sur le pied. Marchez sur cette araignée. Prenez garde où vous marchez.
p. 170Fig., Marcher sur les pas, sur les traces de quelqu’un, Imiter ses actions, suivre ses exemples.
Fig. et fam., Marcher sur les talons de quelqu’un, Le suivre de très près. Je vous annonce qu’il arrive ; il marche sur mes talons.
Fam., Il marche, il est toujours sur mes talons, Il me suit partout, il m’importune en ne me quittant pas.
Marcher sur les talons de quelqu’un, s’emploie quelquefois dans un sens plus figuré, et signifie alors, Suivre quelqu’un de près pour l’âge, ou la fortune, ou les succès.
Fig., Marcher sur des épines, Être dans une conjoncture difficile. Marcher sur des charbons ardents, Passer vite sur un sujet délicat ou dangereux.
Fig. et fam., Il ne faut pas lui marcher sur le pied, se dit D’un homme susceptible qu’il est dangereux de choquer.
Fig. et fam., On marche sur les mauvais plaisants, sur les sots, Ils sont en très grand nombre.
Prov. et fig., Il a marché sur quelque mauvaise herbe, Il lui est arrivé quelque chose qui le met de mauvaise humeur. On dit aussi d’Un homme qui est de mauvaise humeur, sans qu’on sache pourquoi, Sur quelle herbe a-t-il marché aujourd’hui ?
Fig., Marcher entre des précipices, Rencontrer de tous côtés des dangers.
Marcher, signifie aussi, S’avancer de quelque manière que ce soit, à pied, à cheval, ou autrement. Nous étions les uns à cheval, les autres en voiture, nous avons marché toute la nuit, nous avons marché de compagnie. Nous avons marché à la fraîcheur, pour ne pas fatiguer nos chevaux. Ce prince marchait toujours sans suite, sans escorte. Cet homme marche toujours bien accompagné.
Il se dit particulièrement Des troupes, des armées. L’armée commença à marcher. Les troupes marchent de ce côté-là, marchent à l’ennemi. Marcher de front. L’armée marchait en ordre de bataille, marchait sur trois colonnes. Bataillon, en avant, marche. Faire marcher la cavalerie, l’infanterie.
Ce régiment, ce corps marche, Il fait la campagne. La maison du roi marcha dans cette campagne.
Marcher, signifie encore, Tenir un certain rang dans les cérémonies. Ce corps marche avant tous les autres. Les ducs et pairs marchaient anciennement dans l’ordre de leur réception.
Marcher, se dit souvent Des choses inanimées qui se meuvent ou que l’on met en mouvement. Ce vaisseau marche bien. Cette voiture publique marche deux fois la semaine, marche la nuit et le jour. Saturne est une des planètes qui marchent le plus lentement. Cette horloge, cette montre marche bien, marche mal, ne marche plus.
En termes de Marine, Marcher dans les eaux d’un vaisseau, Faire la même route que lui.
Fig., Marcher dans les eaux de quelqu’un, Le seconder.
Marcher, s’emploie figurément, en parlant Des personnes, et il exprime en général une idée de Progrès. Il marche hardiment à son but, vers son but. Marcher aux dignités, aux honneurs, à la fortune, à la gloire, à l’immortalité. Nous marchons tous d’un pas égal vers la mort. La cour est un terrain sur lequel les ambitieux ne marchent qu’en tremblant.
Marcher droit, Être irréprochable dans sa conduite, franc dans ses procédés. Il ne marche pas droit dans cette affaire, Il n’agit pas de bonne foi dans cette affaire. Je le ferai marcher droit, Je l’empêcherai de s’écarter de son devoir.
Marcher d’un même pas dans une affaire, Agir de concert, avec les mêmes sentiments.
Marcher à tâtons dans une affaire, Agir dans une affaire sans avoir les lumières nécessaires pour s’y bien conduire.
Marcher, se dit aussi figurément Des choses. Le temps marche avec rapidité. L’esprit humain marche sans cesse. Cet État marche à sa ruine, vers sa ruine. Les besoins et l’industrie marchent du même pas. Ces deux affaires marchent de front. Cette affaire marche toute seule, ne marche pas. Il faut que cette affaire-ci marche la première. Il faut que les affaires marchent avant les plaisirs.
Ce discours, ce poème marche bien, L’ordre en est bon, l’intérêt se soutient, il n’y a pas de longueurs.
L’action de ce drame ne marche pas, marche lentement, Elle n’avance pas, ou n’avance pas assez vite vers le dénoûment.
Ces vers marchent bien, Le mouvement en est facile.
En termes de Chapelier, Marcher l’étoffe d’un chapeau, La fouler, la comprimer, soit à froid, soit à chaud. C’est à force de marcher l’étoffe qu’elle se feutre et se contracte. Dans cette phrase, Marcher est actif.
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