partir

6e édition

[II.] PARTIR.

v. n. Conjugaison : (Je pars, tu pars, il part ; nous partons. Je partais. Je partis. Je suis ou J’ai parti. Pars. Partez. Etc.)
↪ voir aussi : [I.] Partir (v. a.)
■  Se mettre en chemin, commencer un voyage. Nous partons pour la promenade. Il est parti de Paris. Il vient de partir pour Rome. Il partira dans trois jours pour la campagne. Il serait parti aujourd’hui, sans une affaire qui lui est survenue. Il ne fait que de partir. Vous n’avez pas été plutôt parti qu’il est arrivé. Cette voiture part tous les jours à telle heure. Ce navire partira bientôt. Vous partez bien vite. Les courriers partent à différents jours.
Il signifie aussi, Se mettre à courir ; et, en parlant Des animaux, des oiseaux, Prendre sa course, son vol. Au moindre signe, il part comme l’éclair. Dès que le signal a été donné, il est parti comme un trait. Le lièvre partit à quatre pas des chiens. Le chien a fait partir la perdrix.
En termes de Manége, Ce cheval part bien de la main, Dès qu’on lui baisse la main, il prend bien le galop.
Fig. et fam., Il part de la main, se dit D’un homme qui fait avec promptitude ce qu’on lui ordonne, ce qu’on lui demande.
Fig., Partir d’un éclat de rire, d’un grand éclat de rire, Rire tout à coup avec éclat. En voyant cet homme, il est parti d’un grand éclat de rire.
Fig., Partir d’un principe, Poser ou admettre un principe, et raisonner en conséquence. Dans cette discussion, il est parti d’un bon, d’un faux principe. On dit à peu près dans le même sens : Partir d’un point, d’une donnée. Partons de là. Partant de là, je conclus. Etc.
Partir, en parlant Des choses, signifie, Sortir avec impétuosité. La bombe part du mortier. La foudre qui part de la nue. Le trait partit avec impétuosité. Le coup part. J’ai vu partir le coup.
Il se dit également Des armes à feu dont le coup part, d’un ressort qui se détend brusquement, etc. Le fusil a parti tout d’un coup. Faire partir un ressort.
Il s’emploie aussi au sens moral. Il est vif, sa réponse ne tarde pas à partir. Cela part plus tôt que la réflexion. Ce mot est parti plus vite qu’il n’aurait voulu.
Partir, en parlant Des choses physiques, signifie encore, Tirer son origine, avoir son commencement. Tous les nerfs partent du cerveau. Toutes les artères partent du cœur. C’est de cette montagne que part la source du fleuve. Cette rue part de telle place, et aboutit à telle autre. Il part de cette ville plusieurs grandes routes qui vont jusqu’aux extrémités du royaume.
Il s’emploie aussi en parlant Des choses morales, et signifie, Émaner. Ce conseil ne part pas de lui. Cet avis est parti de bon lieu. Tout ce qui part de son esprit a de l’originalité. Cela part d’un bon cœur, d’un bon naturel. Ce langage part du cœur. Cela part d’un mauvais principe. On dit figurément et populairement, Cela part de sa boutique, Cela vient de lui ; et cette expression s’emploie toujours en mauvaise part.
Partir, s’emploie substantivement en termes de Manége. Le partir du cheval. Ce cheval a le partir prompt, a de la grâce au partir.
À partir de. loc. prépositive. A dater de ; En commençant à. À partir du règne de Louis le Gros, les communes ont commencé à être affranchies de la féodalité. À partir d’aujourd’hui, soyez plus exact. À partir du troisième acte, l’intérêt de cette tragédie va en s’affaiblissant.
À partir de là, En supposant telle chose. Vous prétendez que l’homme n’est pas libre ; à partir de là, nos actions ne seraient ni bonnes, ni mauvaises.
Parti, ie. participe.
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