effet

6e édition

EFFET.

s. m.
■  Ce qui est produit par quelque cause. Bon effet. Mauvais effet. Effet extraordinaire. Ôtez la cause, vous ôterez l’effet. Remonter des effets aux causes. Il n’y a point d’effet sans cause. Un bon effet d’une mauvaise cause. Cela ne saurait faire un bon effet. Cela produisit un bon, un mauvais effet. L’effet d’une machine. L’effet d’une médecine. L’effet d’une mine. Les effets de la lumière qui se joue dans le feuillage.
En Jurispr., Effet rétroactif, Effet d’une loi dont on ferait remonter l’application à un temps où elle n’existait pas encore. La loi ne doit jamais avoir d’effet rétroactif.
En Jurispr., Effets civils, Droits, avantages qu’assure la loi civile, et dont ne jouissent point ceux qui sont morts civilement, comme le droit de tester, etc.
Effet, se dit particulièrement, dans les Beaux-Arts et en Littérature, de Ce qui frappe, de ce qui attire ou captive les regards, l’attention. Il y a de beaux effets de lumière, de clair-obscur dans ce tableau. Cet artiste sacrifie souvent la convenance à l’effet. Cette scène produit beaucoup d’effet à la représentation. On dit dans un sens analogue, en Peinture : Mettre un tableau, un dessin à l’effet. Ce tableau est à l’effet.
Effet, se prend aussi pour L’exécution d’une chose. En venir à l’effet. Des paroles, ils en vinrent aux effets. Voilà de belles propositions, mais il faut les mettre à effet. Il faut que l’effet s’ensuive. Il faut en voir l’effet. La chose a eu son effet, son plein et entier effet, est demeurée sans effet.
Pour cet effet, à cet effet, Pour l’exécution de quoi, ou En vue de quoi.
À quel effet ? À quelle intention ? Pourquoi ?
À l’effet de, Pour l’exécution, pour l’accomplissement de, ou Afin de. Cette locution n’est guère usitée qu’en style de Pratique.
p. 611Effet, se dit aussi d’Un billet, d’une lettre de change, d’un papier de crédit. Cette lettre de change n’est pas un fort bon effet. Un effet de commerce. Il a beaucoup d’effets en portefeuille. Souscrire un effet. Effet payable au porteur, ou simplement, Effet au porteur.
Les effets publics, Les rentes sur l’État, les billets ou papiers d’État introduits dans la banque et dans le commerce.
Effets mobiliers, ou simplement et plus ordinairement, Effets, Biens, objets meubles, ou censés tels d’après la loi. Les effets d’une succession. Il n’a pas assez d’effets pour payer ses créanciers. Ses dettes surpassent ses effets de plus de la moitié. Il abandonna ses effets à ses créanciers. C’est un banqueroutier, il a détourné, caché, soustrait ses effets.
Effets, au pluriel, se dit quelquefois, dans un sens particulier, Des objets meubles qui sont à l’usage d’une personne. Emporter ses effets. On lui a pris quelques-uns de ses effets, tous ses effets, le peu d’effets qui lui restaient. La note des effets qui sont dans une malle.
En effet. loc. adv. Réellement. Ce n’est point un conte, cela est en effet. Il a raison en effet. Il le mérite en effet.
En effet, au commencement d’une phrase, annonce le plus souvent qu’on va donner une preuve de ce qu’on vient de dire.
Il s’emploie aussi par manière de conjonction, et pour servir de liaison au discours. Il maintient que telle chose est : en effet, peut-on en douter après tant d’expériences ?
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