saigner

5e édition

SAIGNER.

v. act.
■  Tirer du sang en ouvrant la veine. Saigner un malade. Saigner du bras. Saigner du pied. Saigner à la gorge, à la nuque du cou, sous la langue. Saigner à la temps. Saigner de la jugulaire, à la jugulaire. Il a été saigné tant de fois. Il est aisé à saigner. Il a appris à saigner. Il saigne bien. Saigner un cheval. On saigne ordinairement les chevaux au mois de Mai.
On dit, Saigner la viande, pour dire, La purger d’un sang grossier.
On dit, Saigner un fossé, saigner un marais, pour dire, Faire écouler par des rigoles une partie de l’eau d’un fossé, d’un marais ; et, Saigner une rivière, pour dire, Faire prendre un autre cours à une partie de l’eau d’une rivière.
Saigner, s’emploie quelquefois figurément, pour dire, Exiger, tirer de l’argent par taxe, ou par contribution. Les gens d’affaires étoient trop riches, on les a un peu saignés.
On dit aussi, Se saigner, pour dire, Donner jusqu’à s’incommoder. Il faut que chacun se saigne dans les nécessités de l’État. Les habitans ont bien voulu se saigner pour rebâtir leur Église. Ce père aimoit tant sa fille, qu’il s’est saigné pour la bien marier. Il est du style familier.
Saigner, est aussi neutre, et se dit De l’animal ou de la partie de l’animal dont il sort du sang. Saigner du nez. Il faut laisser saigner la plaie. Vous m’avez coupé, car je saigne. Le doigt lui saigne. Son front saigne.
p. 529On dit proverbialement et figurém. Saigner du nez. Voyez Nez.
On dit figurément d’Une offense, d’une injure, d’un malheur dont on conserve, ou dont on conservera long-temps le souvenir, que La plaie saigne encore, que c’est une plaie qui saignera long-temps.
On dit figurément, Le cœur me saigne, le cœur lui saigne, pour dire, qu’On est sensiblement touché de quelque chose. Quand je pense à ce malheur-là, le cœur m’en saigne encore. On ne peut voir une telle chose, que le cœur ne saigne. Cela fait saigner le cœur.
Saigné, ée. participe.
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