nez

5e édition

NEZ.

s. m.
■  Cette partie éminente du visage qui est entre le front et la bouche, et qui sert à l’odorat. Grand nez. Petit nez. Nez aquilin. Nez retroussé. Nez épaté. Nez évasé. Nez pointu. Nez de perroquet. Nez de furet. Nez camus. Nez camard. Nez enluminé. Nez bourgeonné. Nez boutonné. Nez gravé. Avoir mal au nez. Il s’est cassé le nez. Il saigne du nez.
On dit, Parler du nez, chanter du nez, pour dire, Parler, chanter d’une manière désagréable, comme si la voix sortoit du nez.
On dit proverbialement, qu’Il vaut mieux laisser son enfant morveux, que de lui arracher le nez, pour dire, qu’Il vaut mieux souffrir quelque défaut dans une personne, que de gâter tout en la voulant corriger ; qu’Un homme ne voit pas plus loin que son nez, que le bout de son nez, pour dire, qu’Il a peu de lumière, peu de prévoyance ; Tirer les vers du nez à quelqu’un, pour dire, Tirer de lui un secret en le questionnant adroitement ; Jeter quelque chose au nez, pour dire, Reprocher quelque chose. Il me jette toujours mon âge au nez.
Proverbialement, en parlant d’Un homme qui se veut mêler de quelque chose au-dessus de son âge et de sa capacité, on dit par forme de reproche, qu’Il est si jeune, que si on lui tordoit le nez, il en sortiroit encore du lait.
On dit encore proverbialement et figurément, Saigner du nez, pour dire, Manquer de résolution, de courage dans l’occasion. Il s’étoit vanté de faire une action de vigueur, de parler hautement en pleine assemblée, mais il a saigné du nez. On le dit aussi en général d’Un homme qui ayant pris quelque engagement, manque de parole, lorsqu’il s’agit de le remplir.
On dit figurément et proverbialement, Mettre son nez, mettre le nez, fourrer son nez où l’on n’a que faire, pour dire, Se mêler d’une chose, entrer en connoissance d’une affaire qui ne nous regarde pas. On dit dans le même sens et en mauvaise part, Mettre son nez par-tout ; et on dit dans un autre sens, Mettre le nez dans une affaire, pour dire, Commencer à l’examiner. À peine eut-il mis le nez dans cette affaire, qu’il vit le point de la difficulté.
On dit aussi, Avoir toujours le nez sur quelque chose, pour dire, Y être toujours appliqué. Cette femme a toujours le nez sur son ouvrage. Il a toujours le nez sur ses livres.
On dit, Mettre le nez dans les livres, pour dire, Commencer à étudier ; et, Il n’a jamais mis le nez dans un livre, pour dire, Il n’a jamais lu.
On dit aussi, familièrement, Mener quelqu’un par le nez, pour dire, User du pouvoir, du crédit qu’on a sur l’esprit de quelqu’un, jusqu’à lui faire faire tout ce qu’on désire, même des choses contraires à ses intérêts.
On dit encore, Donner du nez en terre, pour dire, Succomber dans quelque entreprise. Il espéroit faire une grande fortune, mais il a donné du nez en terre.
On dit aussi, Se casser le nez, à peu près dans le même sens. Il croyoit gagner des monts d’or dans cette affaire, il s’y est cassé le nez.
On dit aussi proverb. et figur. Donner sur le nez à quelqu’un, pour dire, Lui causer quelque surprise mortifiante. S’il fait trop l’important, on lui donnera sur le nez.
On dit aussi proverbialement d’Une chose qui paroît et qu’on ne peut cacher, que Cela paroît comme le nez au visage, comme le nez au milieu du visage ; et par ironie, que Cela ne paroît non plus que le nez au visage.
On dit aussi, familièrement, Au nez de quelqu’un, pour dire, En sa présence, et en le bravant : Il lui a soutenu cela à son nez ; il lui dit des injures à son nez ; et, Rire au nez de quelqu’un, pour dire, Se moquer de lui en face. Il dit des choses si hors de propos, qu’on ne peut s’empêcher de lui rire au nez.
On dit proverbialement, que Quelqu’un a un pied de nez, pour dire, qu’Il a eu la honte de n’avoir pas réussi dans ce qu’il vouloit ; et, qu’On lui a fait un pied de nez, pour dire, qu’On s’est moqué de lui.
On dit proverbialement et bassement, Ce n’est pas pour son nez, pour dire, que La chose dont il s’agit n’est pas destinée pour la personne dont on parle ; et on dit ironiquement dans le même sens, C’est pour son nez ; vraiment c’est pour son nez.
On dit, Avoir toujours quelqu’un sur le nez, pour dire, En être perpétuellement occupé d’une manière désagréable.
En parlant d’Une jolie personne, jeune, gaie, enjouée, et qui a quelque air de coquetterie, on dit figurément et familièrement, qu’Elle a le nez tourné à la friandise.
On dit aussi proverbialement, Se couper, s’arracher le nez pour faire dépit à son visage, pour dire, Faire par dépit contre quelqu’un, une chose dont on souffre le premier.
Nez, se dit aussi pour Tout le visage. Cette femme a toujours un masque sur le nez. Donner sur le nez à quelqu’un. Mettre le nez à la fenêtre. Il avoit bien à faire de venir montrer là son nez. Tomber sur le p. 158nez. Les ennemis sont resserrés dans leurs lignes, ils n’oseroient montrer le nez. Ils se sont rencontrés nez à nez. Regarder quelqu’un au nez, sous le nez. On lui a fermé la porte au nez.
Nez, signifie aussi quelquefois Le sens de l’odorat. Il a bon nez, il sent de loin. Il a le nez fin. Cette odeur est forte, elle prend au nez. Ce chien a du nez. Les lévriers n’ont point de nez.
On dit figurément et familièrement, qu’Un homme a bon nez, pour dire, qu’Il a de la sagacité, qu’il prévoit les choses de loin. On dit de même, Il a le nez fin. Il a le nez creux.
Nez, se dit figurément De la partie du vaisseau qui se termine en pointe. Un vaisseau qui est trop sur le nez, pour dire, Qui penche trop en avant.
Nez-coupé, ou Pistache sauvage. Arbrisseau qui croît aux lieux incultes, dans les bois et dans les haies. Son fruit est une vessie verdâtre qui contient de petites noisettes semblables à un bout de nez coupé. La substance contenue dans cette noisette est d’un goût fade, et provoque le vomissement.
Vous pouvez cliquer sur n’importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire.