nez

NEZ

nom masculin
Étymologie : xie siècle, nés. Issu du latin nasus, de même sens.

I.

I. 
1.  Partie saillante du visage, entre le front et la lèvre supérieure, qui est le siège de l’odorat. Nez droit, pointu, aquilin, busqué, retroussé, épaté, camus, camard. Nez rouge, enluminé, bourgeonnant. Un nez en trompette, retroussé. Un nez en pied de marmite, large et épaté. Les ailes du nez. La racine du nez, l’endroit où le nez se raccorde au front. Le bout du nez. Saigner du nez. Avoir le nez cassé. Avoir ses lunettes sur le nez. Cache-nez, voir ce mot. La « tirade du nez », dans le « Cyrano de Bergerac » d’Edmond Rostand. Un faux nez, un nez postiche que l’on met pour se déguiser et, fig., une personne qui agit pour le compte de quelqu’un qui ne souhaite pas se découvrir. Faux nez désigne aussi parfois un fourbe, un hypocrite.
▪  Par analogie. Le nez d’un chien, d’un singe. Ce cheval porte le nez au vent, il lève la tête très haut.
▪  Loc. et expr. Parler du nez, parler comme si on avait le nez bouché, d’une façon nasillarde. Avoir le nez au vent, se dit d’un chien qui quête, qui flaire les odeurs qu’apporte le vent et, fig., d’une personne qui guette une occasion favorable, une affaire avantageuse. Fam. Avoir la goutte au nez, avoir le nez qui coule. Cela se voit comme le nez au milieu du visage, au milieu de la figure, se dit d’une chose manifeste, évidente, qu’on s’efforcerait en vain de cacher.
▪  Fig. et fam. Avoir le nez en l’air, être distrait, ne pas faire attention. À vue de nez, approximativement, à peu près. Cet objet est sous votre nez, bien visible devant vous. Ne pas voir plus loin que son nez, que le bout de son nez, avoir peu de clairvoyance, ne considérer que son intérêt immédiat. Montrer le bout de son nez, le bout du nez, se faire voir discrètement et, par extension, laisser paraître ses intentions. Mener quelqu’un par le bout du nez, lui faire faire tout ce qu’on veut. Cela lui pend au nez, ce désagrément risque fort de lui arriver. Tirer les vers du nez à quelqu’un, l’amener à dire ce qu’on veut savoir, en le questionnant adroitement. Mettre le nez dehors, sortir. Il fait un temps à ne pas mettre le nez dehors. Mettre, fourrer son nez partout, se mêler indiscrètement des affaires d’autrui. Mettre le nez dans une affaire, un dossier, commencer à l’examiner. Avoir toujours le nez dans un livre, dans les livres, s’adonner sans retenue à la lecture. N’avoir jamais mis le nez dans un livre, être inculte. Avoir toujours le nez sur quelque chose, s’y appliquer continuellement. Cette femme a toujours le nez sur son ouvrage. Il n’a pas levé le nez de ses livres, de son travail, il n’a pas cessé de lire, de travailler. Se casser le nez, ne pas trouver chez elle une personne à qui on allait rendre visite, trouver porte close et, par extension, ne pas venir à bout d’une difficulté, ne pas réussir dans ce qu’on a entrepris. Casser le nez de quelqu’un à coups d’encensoir, casser l’encensoir sur le nez de quelqu’un (vieilli), voir Encensoir. Faire un nez, un long nez, un drôle de nez, laisser paraître sa déconvenue. Baisser le nez, avoir l’air penaud, paraître mortifié. Faire baisser le nez à quelqu’un, lui infliger une humiliation, le faire taire sans réplique. Regarder quelqu’un sous le nez, le regarder de très près, avec insistance ou avec insolence, le dévisager, le narguer. Faire un pied de nez à quelqu’un, faire un geste de moquerie, la main tendue et le pouce sur le nez. Passer, filer sous le nez de quelqu’un, très vite, sans lui laisser le temps de réagir et, par extension, lui échapper. Se manger le nez, se quereller violemment.
▪  Se trouver nez à nez avec quelqu’un, se trouver soudainement en présence de quelqu’un, face à face avec lui. Fermer sa porte au nez de quelqu’un, fermer rudement la porte au moment où il se présente et, fig., refuser de le recevoir. Faire quelque chose au nez et à la barbe de quelqu’un, en sa présence et comme en dépit de lui. Le prisonnier s’est échappé au nez et à la barbe de ses gardiens. On dit aussi, dans le même sens : Au nez de quelqu’un, par bravade, en le défiant insolemment. Il lui a soutenu cela à son nez. Rire au nez de quelqu’un, se moquer de lui ouvertement. Il m’a fait cette proposition, je lui ai ri au nez.
▪  Pop. Gagner, réussir les doigts dans le nez, sans se donner aucun mal. Tordre le nez, faire mauvais accueil à une proposition, laisser paraître sa déception. Avoir quelqu’un dans le nez, avoir un préjugé défavorable ou hostile à son égard. Si on lui pressait le nez, il en sortirait du lait, se dit par ironie de quelqu’un de très jeune qui a des prétentions au-dessus de son âge. Avoir le nez dans le guidon, être particulièrement affairé, ne pas prêter attention à ce qui se fait autour de soi. Avoir un verre, un coup dans le nez, être un peu ivre, pris de boisson. Se piquer le nez, s’enivrer.
▪  Expr. proverbiale. Jamais grand nez ne gâta beau visage.
2.  Nez s’emploie parfois, par métonymie, pour désigner le sens de l’odorat. Il a bon nez. Il a le nez fin. Cette odeur est forte, elle prend au nez. Cette moutarde monte au nez. Marque de domaine : vènerie. Ce chien a du nez, a le nez fin. Un chien de nez court, sans nez. Un chien haut de nez, un chien qui suit facilement la voie, sans chercher les odeurs sur le sol.
▪  Loc. et expr. fig. et fam. À plein nez, de manière évidente, criante. Cela sent l’escroquerie à plein nez. La moutarde lui monte au nez, il commence à s’impatienter, il est près de se mettre en colère. Avoir bon nez (vieilli), avoir le nez fin, prévoir les choses de loin, faire preuve de sagacité, de perspicacité. Cette affaire a mal tourné, il a eu bon nez de ne pas s’en mêler, il a eu le nez assez fin pour ne pas s’en mêler. On dit, de même, Avoir du nez. Avoir le nez creux, deviner juste, être bien inspiré.
▪  Un nez, désigne, en parfumerie, une personne à l’odorat très développé, spécialement chargée de créer de nouveaux parfums ; se dit également d’une personne capable d’apprécier les qualités d’un vin, aux différentes étapes de la vinification.
▪  Par extension. Le nez d’un vin, l’arôme qu’il dégage, son bouquet.

II.

II. Par analogie.
1.  L’avant, la proue d’un navire, ou l’avant du fuselage d’un avion. Amarrer la remorque sur le nez d’un canot. Être sur le nez, tomber sur le nez, être le nez dans l’eau, se dit d’un navire mal défendu de l’avant. Mettre le nez dedans, piquer dans la lame. Ce bateau, cet avion donne, pique du nez. Fig. et fam. Piquer du nez, s’assoupir.
2.  Le nez d’une marche, la partie en saillie au-dessus de la contremarche inférieure.
3.  Nom donné à des pointes de terre qui s’avancent dans la mer. Le nez de Jobourg. Le cap Gris-Nez, le cap Blanc-Nez.
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