saigner

6e édition

SAIGNER.

v. a.
■  Tirer du sang en ouvrant la veine. Saigner un malade. Saigner du bras. Saigner du pied. Saigner à la gorge, à la nuque, sous la langue. Saigner à la tempe. Saigner de la jugulaire, à la jugulaire. Il a été saigné tant de fois. Il est aisé à saigner. Saigner jusqu’au blanc. Il a appris à saigner. Il saigne bien. Saigner un cheval.
Saigner la viande, La purger de sang grossier. On n’a pas assez saigné cette viande.
Par analogie, Saigner un fossé, saigner un marais, Faire écouler par des rigoles une partie de l’eau d’un fossé, d’un marais ; et, Saigner une rivière, Faire prendre un autre cours à une partie de l’eau d’une rivière.
Saigner, en termes de Boucherie et de Cuisine, signifie, Tuer, égorger. Saigner un porc, un veau, un mouton. Saigner un poulet.
Saigner, signifie quelquefois, figurément et familièrement, Exiger, tirer de quelqu’un une somme considérable qu’il ne devait pas, ou qu’il espérait ne pas payer. Il y a eu des temps où le pouvoir saignait arbitrairement p. 693certaines classes de gens riches.
Il signifie également, avec le pronom personnel, Donner jusqu’à se gêner. Il faut que chacun se saigne dans les nécessités de l’État. Les habitants ont bien voulu se saigner pour réaliser ce projet utile. C’est un bon père, il se saigne pour ses enfants.
Saigner, est aussi neutre, et signifie, Perdre du sang. On le dit tant De la personne ou de l’animal, que De la partie d’où le sang coule. Saigner du nez. Il faut laisser saigner la plaie. Vous m’avez coupé, car je saigne. Le nez, le doigt lui saigne. Son front saigne.
Fam., Saigner comme un bœuf, Rendre beaucoup de sang par la partie qui a été coupée, blessée.
Prov. et fig., Saigner du nez, Manquer de résolution, de courage dans l’occasion. Il fit d’abord le fanfaron, puis il saigna du nez. Il s’était chargé de faire cette proposition, mais il a saigné du nez. Il signifie aussi, Manquer à un engagement pris. Il avait promis de me vendre sa maison, maintenant il saigne du nez.
Fig., La plaie saigne encore, c’est une plaie qui saignera longtemps, se dit en parlant D’une offense, d’une injure, d’un malheur dont on conserve encore, dont on conservera longtemps le souvenir.
Fig., Le cœur me saigne, le cœur lui saigne, se dit en parlant D’une chose dont on est sensiblement touché. Quand je pense à ce malheur-là, le cœur m’en saigne encore. On ne peut voir telle chose, que le cœur ne saigne. Cela fait saigner le cœur.
Saigné, ée. participe.
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