épuiser

5e édition

ÉPUISER.

v. act.
■  Tarir, mettre à sec. Épuiser une fontaine à force d’en tirer de l’eau. L’armée étoit si nombreuse que partout où elle campoit, elle épuisoit les fontaines et les ruisseaux.
Il se dit aussi en parlant Du sang, de l’humide radical, des esprits vitaux, et de tout ce qui contribue à l’entretien des forces naturelles. On l’a tant saigné, qu’on l’a épuisé de sang. Dans l’âge où il est, et sec comme il est, une trop grande application épuise les esprits. Ses débauches ont épuisé ses forces. Il s’est épuisé par ses débauches.
On dit figurément, Épuiser la bourse de ses amis, pour dire, Emprunter de l’argent de ses amis jusqu’à les incommoder. Et on dit, Epuiser le trésor public, épuiser les finances, pour dire, Tirer tout l’argent du trésor public. Cette guerre épuisa les finances, épuisa le trésor public.
On dit aussi figurément, qu’On a épuisé une Province d’hommes et d’argent, pour dire, que l’on en a tiré tant d’hommes et d’argent, qu’elle en est demeurée incommodée, affoiblie. Et on dit dans le même sens, Épuiser un homme d’argent.
On dit aussi figurément, qu’Un Auteur a épuisé la matière, pour dire, qu’Il n’a rien oublié de tout ce qui se pouvoit dire sur le sujet qu’il a traité.
On dit d’Un homme qui a un grand fonds de savoir, et qui parle bien et facilement sur toutes sortes de matières, que C’est un homme qu’on ne sauroit épuiser.
Épuisé, ée. participe.
On dit, Un esprit épuisé, usé, pour dire, Qui ne peut plus rien produire de nouveau.
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