espuiser

1re édition

ESPUISER.

v. a.
■  Tarir, mettre à sec. Epuiser une fontaine à force d’en tirer de l’eau. l’armée estoit si nombreuse que par tout où elle campoit, elle épuisoit les fontaines & les ruisseaux.
Il se dit aussi, en parlant du sang, de l’humide radical, des esprits vitaux, & de tout ce qui contribuë à l’entretien des forces naturelles. On l’a tant saigné qu’on l’a épuisé de sang. dans l’âge où il est, & sec comme il est, il ne faut qu’une petite fiévre pour épuiser le peu d’humide radical qui luy reste. une trop grande application épuise les esprits. ses débauches ont espuisé ses forces. il s’est espuisé par ses débauches.
On dit fig. Espuiser la bourse de ses amis, pour dire, Emprunter de l’argent de ses amis jusqu’a les incommoder. Et on dit, Espuiser le thresor public, espuiser les finances, pour dire, Tirer tout l’argent du thresor public. Cette guerre espuisa les finances, espuisa le thresor public.
On dit aussi fig. qu’On a espuisé une Province, un Estat d’hommes & d’argent, pour dire, qu’On en a tiré tant d’hommes & d’argent, qu’elle en est demeurée incommodée, affoiblie. Et on dit dans le mesme sens, Espuiser un homme d’argent.
On dit aussi fig. qu’Un Autheur a espuisé sa matiere, pour dire, qu’Il n’a rien oublié de tout ce qui se pouvoit dire sur le sujet qu’il a traité. Et on dit, d’Un homme qui a un grand fond de sçavoir, & qui parle bien & facilement sur toute sorte de matiere, que C’est un homme qu’on ne sçauroit espuiser.
Espuisé, ée. part.
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