dévorer

4e édition

DÉVORER.

v. a.
■  Il ne se dit au propre qu’en parlant des bêtes féroces qui déchirent leur proie avec les dents. Les bêtes l’ont dévoré. Il a été dévoré par les lions, par les tigres, &c.
Il se dit aussi au propre en parlant d’un crocodile, d’un brochet. Les crocodiles dévorent quelquefois des hommes. Les brochets se dévorent les uns les autres, dévorent les autres poissons.
On dit d’Un homme qui mange goulument, avidement, qu’Il dévore. Il ne mange pas, il dévore. Et d’Un homme pressé d’une violente faim, que La faim le dévore.
On dit figurément, Le temps dévore tout, le feu dévore tout, pour dire, que Le temps, que le feu détruit tout, consume tout. Et les Poëtes en parlant d’une violente passion d’amour disent, Le feu qui le dévore.
On dit figurément d’Un homme qui se laisse consumer d’ennui, de chagrin, que L’ennui, que le chagrin le dévore.
On dit aussi figurément d’Un homme qui lit beaucoup & vîte, qu’Il ne lit pas les livres, mais qu’il les dévore.
On dit d’Un homme qui tient les yeux fixement attachés sur une personne, qu’Il la dévore des yeux. Et on dit, Dévorer une chose en espérance, pour dire, La regarder comme ne doutant point qu’on ne la possède bientôt.
En style de l’Écriture-Sainte, & en parlant d’un pays où ceux qui y demeurent ne vivent pas d’ordinaire long-temps, on dit, que C’est une terre qui dévore ses habitans.
On dit d’Un homme qui vient à bout courageusement des difficultés qui se rencontrent dans ses études, qu’Il dévore les difficultés. Et de celui qui retient ses larmes prêtes à s’échapper, ou qui cache le ressentiment d’un affront, qu’Il dévore ses larmes, qu’il dévore un affront.
Dévoré, ée. participe.
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