devorer

2e édition

DEVORER.

v. a.
■  Il ne se dit au propre qu’en parlant des bestes feroces, qui dechirent leur proye avec les dents. Les bestes l’ont devoré. il a esté devoré par les Lions, les Tigres, &c.
Il se dit aussi au propre en parlant d’un crocodyle, d’un brochet. Les crocodyles devorent quelquefois les enfants. les brochets se devorent les uns les autres, devorent les autres poissons.
On dit, d’Un homme qui mange goulument, avidement, qu’Il devore. il ne mange pas, il devore, Et d’Un homme pressé d’une violente faim, que La faim le devore.
On dit fig. Le temps devore tout, que le feu devore tout, pour dire, que Le temps, que le feu detruisent tout, consument tout. Et les Poëtes, en parlant d’une violente passion d’amour, disent, Le feu qui le devore.
On dit aussi fig. d’Un homme qui se laisse consumer d’ennuy, de chagrin, que L’ennuy, que le chagrin le devore.
On dit aussi fig. d’Un homme qui lit beaucoup & viste, qu’Il ne lit pas les livres, mais qu’il les devore.
On dit, d’Un homme qui tient les yeux fixement attachez sur une personne, qu’Il la devore des yeux. Et on dit, Devorer une chose en esperance, pour dire, La regarder comme ne doutant point qu’on n’ait bien-tost l’avantage de la posseder.
En style de l’Escriture-Sainte, & en parlant d’un pays où ceux qui y demeurent, ne vivent pas d’ordinaire long-temps, on dit que C’est une terre qui devore ses habitants.
Devoré, ée. participe.
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