amortir

4e édition

AMORTIR.

v. a.
■  Rendre moins ardent, moins âcre, moins violent. Ce feu est trop grand, il faut y jeter de l’eau pour l’amortir. Amortir le feu d’un érésipele avec de l’oxycrat.
Il signifie aussi, Faire perdre de la force à un coup de feu. Il reçut un coup de pistolet de fort près, mais son bufle amortit un peu le coup. Et dans le réciproque, Le coup s’amortit contre son bufle.
Il se dit aussi Des herbes, & il signifie pareillement, Leur faire perdre de leur force, de leur âcreté, & de leur amertume ; & il s’emploie plus ordinairement dans le neutre. Faire amortir des herbes dans de l’eau bouillante. Faire amortir du cerfeuil sur une pelle rouge.
Il se dit aussi Des couleurs, pour dire, En affoiblir la vivacité, l’éclat, par des couleurs sombres, ou autrement. Ces couleurs sont un peu trop vives & trop dures, il faut les amortir par d’autres plus douces. Le temps amortit les couleurs, & rend la peinture plus tendre.
On dit figurément, Amortir les feux, les ardeurs de la jeunesse, amortir les passions, pour dire, Rendre les passions moins vives, moins ardentes. Le temps amortit les feux de la jeunesse.
Amortir, se dit encore en matière de rentes, de pensions, & de devoirs de fief, & signifie, Les éteindre, les faire cesser, en payant ou en dédommageant ceux avec qui l’on est obligé. Amortir une rente, une pension. Amortir une redevance de fief.
Amortir. v. a. Terme de Pratique. Payer le droit d’amortissement. Amortir une terre, un fief, une maison.
On dit aussi, que le Roi amortit une terre, pour dire, qu’Il permet que des gens de mainmorte possèdent une terre en fief, &c.
Amorti, ie. participe.
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